Présidentielle: Pécresse à la relance, Macron retourne à l'Ukraine
Privée de terrain depuis cinq jours à cause du Covid, la candidate LR Valérie Pécresse veut remettre en mouvement sa campagne présidentielle mardi avec toujours l'espoir de faire mentir "le scénario écrit d'avance" d'un deuxième tour Macron-Le Pen.
Fini les réunions zoom et les interviews à distance, Valérie Pécresse, malmenée dans les sondages, est attendue sur les terres de son ex-rival de la primaire LR, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France pour une rencontre avec des chefs d'entreprise à Marcq-en-Baroeul, en région lilloise.
Après plusieurs jours d'immobilisation forcée, la candidate LR qui oscille entre 10 et 11% dans les intentions de vote, tente une nouvelle fois de relancer sa campagne qui s'est enlisée au fil des semaines. Un énième nouveau départ pour celle qui se retrouve aujourd'hui au coude-à-coude avec Eric Zemmour dans les intentions de vote, alors que le candidat Reconquête connaît, lui aussi, une érosion constante dans les sondages.
Même en baisse depuis plusieurs jours, le président sortant fait toujours la course en tête (environ 28%) devant la candidate d'extrême droite qui est sur une dynamique favorable dans les enquêtes d'opinion et dépasse parfois même la barre des 20%.
Revenue de son déplacement chahuté en Guadeloupe, Marine Le Pen enchaîne mardi des interventions dans les médias avant de se déplacer mercredi au congrès de la FNSEA à Besançon où une kyrielle de candidats sont attendus sur fond d'interrogations autour du modèle agricole français.
Emmanuel Macron, qui a enfilé son costume de candidat lundi à Dijon pour son premier vrai déplacement de terrain depuis l'annonce de sa candidature, retrouve, lui, un agenda "présidentiel".
Il présidera dans la matinée un Conseil de défense sanitaire, au moment où l'épidémie de Covid connaît un rebond, et doit s'entretenir au téléphone avec le président russe Vladimir Poutine à propos de l'évacuation de civils de Marioupol, en Ukraine.
- "Rien n'est fait" -
Le chef de l'Etat doit également recevoir à l'Elysée les athlètes français médaillés de Jeux olympiques et para-olympiques d'hiver.
Arpentant lundi les rues de la capitale bourguignonne, le candidat Macron a parfois été vivement interpellé sur le pouvoir d'achat, une thématique labourée avec succès par sa rivale à l'extrême-droite.
A douze jours du premier tour, les candidats auront sans doute un oeil sur les résultats de l'enquête mensuelle de l'Insee sur le moral des ménages à paraître mardi matin.
"Objectivement rien n'est fait", résume un macroniste historique en écho aux inquiétudes récentes de plusieurs ténors de la majorité, Christophe Castaner ou Gérald Darmanin en tête, sur le risque que constitue à leurs yeux Marine Le Pen.
"Plus elle va monter au 1er tour, plus elle sera haute au 2e, ajoute ce pilier de la majorité. On va se faire peur si elle est au second tour. Mais ce serait un contre-sens de l'histoire que d'élire une proche de Poutine au moment de la guerre en Ukraine."
En attendant son meeting prévu dimanche à Toulouse, Jean-Luc Mélenchon, qui a clamé sentir "l'odeur" d'un hypothétique second tour, peut à nouveau se réjouir en début de semaine de bons sondages dont l'un le donne à 15,5%. Son entourage a décrété "la mobilisation générale" des militants et sympathisants pour permettre au député LFI de se qualifier.
La candidate socialiste Anne Hidalgo, décidée à se battre jusqu'au bout malgré des sondages qui ne décollent pas, est en déplacement à Nancy mardi. Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan sillonnera aussi le Grand Est et sera, flanqué de son soutien Florian Philippot en réunion publique à Forbach.
A l'autre bout de la France, l'écologiste Yannick Jadot est à Saint-Brieuc pour dénoncer le phénomène des algues vertes, un fléau qui touche la Bretagne depuis un demi-siècle.
U.Alonso--ESF