El Siglo Futuro - Les Français commencent à voter, la participation en question

Madrid -
Les Français commencent à voter, la participation en question

Les Français commencent à voter, la participation en question

Quelque 48,7 millions d'électeurs votent depuis 08H00 dimanche au premier tour de l'élection présidentielle pour départager les douze candidats à l'Elysée, dont le sortant Emmanuel Macron et la candidate d'extrême droite Marine Le Pen, avec le risque d'une forte abstention.

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Après des mois d'une campagne étrange qui n'aura pas passionné, le verdict des urnes est attendu à 20H00, avec les premières estimations des instituts de sondage.

Le sortant centriste Emmanuel Macron (LREM) et Marine Le Pen (RN) sont, comme il y a cinq ans, les favoris pour se qualifier au second tour le 24 avril, avec Jean-Luc Mélenchon (LFI) en embuscade dans le rôle du 3e homme.

A Libourne, 25.000 habitants dans la banlieue viticole de Bordeaux, vers 8h30, "on voit qu'il y a du monde, il y a de la mobilisation, par rapport aux autres élections comme les européennes ou les régionales", constate Laurence Rouède, 1ere adjointe au maire qui préside le bureau de l'hôtel de ville. "Et on a eu 24 procurations, ce qui est la fourchette haute".

Ici il y a du gel disponible et des stylos neufs, mais "les gens ont gardé le réflexe de venir avec leur propre stylo" selon Mme Rouède.

A Marseille, les 480 bureaux de vote ont ouvert sans problème, a indiqué la mairie.

Carole Junique, 47 ans, qui travaille dans la fonction publique est venue à la première heure : "En France, on a le droit de vote, c’est important de le garder ; bien sûr on n'a qu’une voix parmi d’autres, mais si tout le monde se mobilise ça peut changer les choses".

- "Je les déteste tous" -

Beaucoup ne cachent pas cependant que leur choix a été difficile. Cédric Hodimont, la quarantaine, regrette d’avoir finalement fait "un vote par défaut".

A Pantin, Michèle Monnier, 77 ans, retraitée, ancienne gardienne d'école, a voté tôt elle aussi. "Les femmes de mon époque se sont battues pour voter donc quelle que soit l'élection j'irai voter", lance-t-elle en sortant de la boulangerie. Blandine Lehout, 32 ans, comédienne, se rend au marché avec sa fille : "C'est la première fois de ma vie que je ne vais pas voter. Aux législatives j'irai voter, mais là je les déteste tous. On est à un stade où ils me font peur."

La candidate socialiste Anne Hidalgo a déposé son bulletin dans l'urne peu après 08H00 à Paris. M. Macron et Mme Le Pen doivent voter chacun dans la matinée dans le Pas-de-Calais, respectivement au Touquet et à Hénin-Beaumont.

Les dernières enquêtes publiées dans la semaine promettaient entre 25 et 28% des voix à M. Macron, 21,5 à 24% à Mme Le Pen, et de 16 à 18% à M. Mélenchon -ces deux derniers ayant été en progression continue dans la fin de campagne.

- Les électeurs plus indécis que jamais -

Les dix autres prétendants semblent relégués, et notamment les candidates des deux partis qui ont dominé pendant des décennies la vie politique en France, Valérie Pécresse (Les Républicains) et Anne Hidalgo (Parti socialiste).

L'incertitude demeure notamment car, prévient le politologue Pascal Perrineau, "c'est la première élection qui atteint un tel taux de personnes qui sont indécises, qui ont changé d'opinion, à peu près un Français sur deux".

Les politologues n'excluent pas, ainsi, qu'une surprise puisse bousculer ce tiercé donné par les sondages.

Le ministère de l'Intérieur donnera à midi les premiers chiffres concernant le taux de participation. Nombre d'analystes redoutent que le record d'abstention de 2002 (28,4%), le plus haut niveau jamais enregistré pour un 1er tour d'une élection présidentielle, puisse être battu. Avec 22,2% d'abstention, 2017 n'était déjà pas un bon millésime.

Commencée alors que le pays subissait une vague de Covid-19, la campagne s'est poursuivie avec en toile de fond angoissante l'invasion de l'Ukraine par la Russie, suivie d'une forte hausse des prix de certains produits, en particulier l'énergie.

- De petits duels plutôt qu'un grand débat -

A aucun moment, un grand thème d'avenir n'a été débattu par l'ensemble des candidats.

"Nous avons une sorte d'archipélisation des débats avec de petits duels", relève le sondeur Frédéric Dabi (Ifp), notamment entre le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour et la candidate LR Valérie Pécresse ou entre l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon et les autres candidats d'une gauche fragmentée, l'écologiste Yannick Jadot, le communiste Fabien Roussel, la socialiste Anne Hidalgo ou les trotskistes Philippe Poutou et Nathalie Arthaud.

Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan et le député béarnais Jean Lassalle ont eux regretté une campagne sans débat.

Le président sortant, qui s'est toujours maintenu en tête des sondages, est entré en campagne tardivement, empêché d'abord par la crise sanitaire, puis par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Il a donné un coup d'accélérateur en fin de semaine, avec plusieurs interviews, effectuant même vendredi une courte visite impromptue sur un marché de Neuilly-sur-Seine.

Marine Le Pen a elle aussi a mené une campagne atypique, s'évertuant à lisser son image et mettant au second plan, dans ses discours, ses propositions sur l'immigration et sur l'Europe, qui restent pourtant aussi radicales que par le passé.

D.Sánchez--ESF