El Siglo Futuro - Le Premier ministre britannique en Inde, commerce et Ukraine au menu

Madrid -
Le Premier ministre britannique en Inde, commerce et Ukraine au menu
Le Premier ministre britannique en Inde, commerce et Ukraine au menu / Photo: © AFP

Le Premier ministre britannique en Inde, commerce et Ukraine au menu

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a atterri en Inde jeudi pour une visite de deux jours, centrée sur des discussions commerciales mais aussi stratégiques, ayant toutefois peu de chances de vaincre la réticence de son homologue indien Narendra Modi à soutenir l'action occidentale contre l'invasion russe en Ukraine.

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M. Johnson est arrivé dans l'État occidental du Gujarat, l'État d'origine de M. Modi, où il doit rencontrer des chefs d'entreprise et effectuer une visite culturelle de la ville historique d'Ahmedabad, dont la moitié de la population britanno-indienne de Grande-Bretagne est originaire.

La visite de M. Johnson a commencé par un tour de l'ashram de Sabarmati au nord d'Ahmedabad, autrefois résidence de Mahatma Gandhi, héros de l'indépendance indienne.

Là, le Premier ministre britannique a été invité à s'asseoir, jambes croisées, pour filer sur un rouet en bois. Un outil présenté par Gandhi comme le symbole de la résistance contre la domination coloniale britannique en Inde.

Boris Johnson se rendra ensuite à New Delhi pour y rencontrer M. Modi vendredi, loin du Parlement britannique où un vote doit décider de saisir ou non une commission chargée de déterminer si le dirigeant conservateur a ou non sciemment trompé le Parlement dans ses explications sur le "partygate".

– "Incroyables opportunités" –

Ce voyage, reporté deux fois à cause de la pandémie, a été brièvement remis en question cette semaine en raison de ce vote, l'opposition réclamant sa démission.

Mais selon des sources britanniques, cette rencontre était considérée comme trop importante pour être à nouveau reportée.

Downing Street a indiqué qu'elle scellerait des accords d'investissement bilatéraux d'une valeur de plus d'un milliard de livres (1,2 milliard d'euros) permettant la création de 11.000 emplois au Royaume-Uni.

"Nous nous concentrons aujourd'hui sur d'incroyables opportunités d'approfondir notre partenariat", a déclaré à la presse M. Johnson en visitant jeudi après-midi une usine dans le Gujurat.

Ce voyage entend donner lieu à de nouveaux partenariats dans les domaines de la défense, de l'intelligence artificielle et de l'énergie verte, ainsi qu'à des accords d'investissement dans des domaines tels que la robotique, les véhicules électriques et les lancements de satellites.

Londres reconnaît toutefois qu'il reste du chemin à parcourir avant de conclure un accord commercial post-Brexit avec le gouvernement de M. Modi, qui souhaite davantage de visas accordés aux Indiens pour travailler ou étudier au Royaume-Uni.

– "refléter la réalité" –

Quant à la situation en Ukraine, les deux pays ont adopté des positions très éloignées : Londres multiplie les sanctions économiques contre la Russie et se trouve en première ligne de l'aide en armement apportée à Kiev.

Mais l'Inde dépendante des importations d'énergie, de produits agricoles et d'armement russes s'est gardée de condamner ouvertement l'invasion et de se joindre aux votes en ce sens à l'ONU.

"L'Inde et la Russie ont historiquement une relation très différente peut-être que celle entretenue par la Russie et le Royaume-Uni ces deux dernières décennies", a répondu jeudi M. Johnson interrogé sur ce dossier.

"Nous devons refléter cette réalité, mais évidemment, je vais en parler à Narendra Modi", a-t-il assuré.

M. Modi a également fait peu de cas des appels du président américain Joe Biden.

M. Johnson devrait mettre en avant les avantages d'une transition plus rapide de l'Inde vers les énergies renouvelables. "Nos deux pays sont excessivement dépendants des hydrocarbures étrangers. Et nous devons nous en écarter ensemble", a souligné le Premier ministre britannique.

"Des partenariats dans l'hydrogène, les véhicules électriques, l'éolien offshore et tous les moyens de réduire le coût de l'énergie" font partie des points en discussion, a-t-il ajouté.

R.Salamanca--ESF