Les JO et la Libération à l'honneur du défilé du 14-Juillet dans une France en crise politique
La flamme portée à Paris, des uniformes du débarquement: le traditionnel défilé militaire du 14-Juillet, à l'occasion de la fête nationale française, a été placé dimanche sous le sceau du 80e anniversaire de la Libération de la France et des Jeux olympiques.
Point d'orgue de l'événement, un cavalier portant un bicorne a descendu au pas sur sa monture, la flamme à la main, l'avenue Foch, où se tenait la cérémonie cette année, la célèbre avenue parisienne des Champs-Elysées étant indisponible du fait des installations nécessaires à la tenue des prochains JO.
La torche olympique a ensuite été transmise à un jeune sportif, qui l'a lui-même passée à d'autres adolescents vêtus de blanc devant la tribune officielle, où le président Emmanuel Macron se tenait.
"Quelle émotion d'accueillir la flamme à Paris. Ca y est, elle est là !", s'est réjoui le patron du comité d'organisation, Tony Estanguet, interrogé sur la chaîne de télévision France 2. "On va accueillir le monde. On a hâte", a-t-il encore dit.
Dans une France en pleine instabilité politique, au lendemain d'élections législatives anticipées n'ayant pas dégagé de majorité absolue pour les principaux camps, et sans visibilité sur le prochain gouvernement, le président Macron a ouvert le défilé dans le calme, debout dans un véhicule de commandement.
Le chef de l'Etat, qui avait pu être sifflé par une partie de la foule en 2019, alors que le mouvement de contestation populaire des Gilets jaunes agitait régulièrement la France, a descendu l'avenue Foch devant un public clairsemé, l'accès à la cérémonie ayant été restreint pour des questions de sécurité.
- 'Le jour le plus long' -
La cérémonie s'est distinguée par des rappels au 80e anniversaire de la Libération.
L'orchestre militaire a d'abord joué la bande originale du "Jour le plus long", film culte des années 1960 consacré au débarquement américain en France, le 6 juin 1944.
Des jeeps et autres véhicules d'époque, conduits par des soldats en uniforme d'antan, ont également tourné devant la tribune officielle, devant laquelle les cinq cercles de l'olympisme ont été tracés.
Aucun char ni blindé n'a en revanche participé à la fête. Et JO obligent, aucune personnalité étrangère n'a été invitée cette année. Un contraste avec les fastes cérémonies de 2023, en présence du Premier ministre indien Narendra Modi.
Quelque 22 hélicoptères et 45 avions, dont deux américains et deux britanniques, ont traversé le ciel parisien. Et 162 chevaux de la Garde républicaine ont défilé au sol.
Un des objectifs de l'édition 2024 est de "mettre en avant les liens entre les armées et les valeurs de l'olympisme", à douze jours de la cérémonie d'ouverture dans la capitale française, avec en tableau final un relais à cheval de la flamme olympique, selon le gouverneur militaire de Paris, le général Christophe Abad.
Quelque 18.000 militaires doivent participer à la sécurité des JO (26 juillet-11 août), en appui des 45.000 forces de sécurité intérieure, police et gendarmerie.
"Par votre engagement au service du succès des Jeux, parfois à travers vos propres athlètes, vous prendrez toute votre part à cette saison d'unité et de rayonnement de la Nation", a salué samedi Emmanuel Macron devant un parterre de hauts gradés.
Les armées françaises attendent de découvrir le nom de leur futur ministre, appelé à remplacer Sébastien Lecornu, et de connaître l'avenir de leur budget, en hausse constante depuis 2017.
Samedi, Emmanuel Macron a estimé "nécessaire" un "ajustement" du budget défense en 2025 en raison du "rapprochement des menaces", alors que des priorités nouvelles ont émergé ces dernières années à la faveur de la guerre en Ukraine, à l'instar des drones armés, devenus incontournables sur le champ de bataille.
La loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, prévoit une hausse de 40% par rapport à la précédente LPM avec 413 milliards d'euros sur sept ans.
M.Echeverria--ESF