JO-2024: Paris accueille la flamme olympique, "bonus" du 14-juillet
"On est venu pour la Fête nationale et la flamme, c'est le bonus": la flamme olympique parcourait Paris dimanche, à l'issue du défilé du 14-Juillet, à moins de deux semaines de la cérémonie d'ouverture.
Panthéon, Sorbonne, Grande mosquée de Paris... La flamme passait de relais en relais au cœur de la capitale dimanche après-midi, devant un public plus ou moins clairsemé selon les rues traversées.
"On est venue pour la Fête nationale et le défilé, et la flamme, c'est le bonus", s'enthousiasme Dina, venue de Miami en vacances en Europe et qui retrouve son amie Judi, venue elle de Pittsburgh.
La course de la flamme a débuté à 11h45 sur l'avenue Foch, en clôture d'une parade militaire au format réduit pour l'occasion.
- "Court mais sympa" -
Le flambeau a ensuite été apporté sur les Champs-Élysées où Thierry Henry a démarré le relais, avec en perspective un grand drapeau français flottant sous l'Arc de Triomphe.
"Ce n'est pas quelque chose que l'on refuse, le jour de notre Fête nationale, sur les Champs-Élysées", salue le sélectionneur de l'équipe de France olympique de football. "C'est tout simplement extraordinaire.
"C'est sympa! Court mais sympa. C'est le début des Jeux, c'est bien que ce soit Thierry Henry qui soit le premier, il a eu une grosse place en équipe de France", réagit Aude Domino, professeure d'EPS à l'Institut des Jeunes aveugles de Paris, alors que la flamme partait vers l'Assemblée nationale.
En deux jours, elle doit parcourir environ 60 kilomètres, portée par quelque 540 relayeurs - 200 dimanche, 340 lundi - et encadrée par 1.600 policiers et gendarmes, parmi 18.000 forces de l'ordre mobilisées pour l'événement.
Certains suivent la flamme, marchent le long des énormes échafaudages qui ont fleuri dans l'ouest de la capitale, notamment autour de la Concorde.
- Jardin andalous -
"Ils ne veulent pas rentrer, on va suivre la flamme", lâche la maman d'Enzo et Ayline venus de Bobigny spécialement. Le garçon de 10 ans, t-shirt bleu de l'équipe de foot et drapeau français dans la main, se dit "fier" et "super content d'avoir vu la flamme", "excité" à l'idée de suivre les Jeux dont il connaît par cœur les dates, y compris celles des Paralympiques (28 août - 8 septembre).
A l'entrée du Panthéon, c'est Lassana Bathily, héros franco-malien de la prise d'otages de l'Hyper-Cacher en janvier 2015 qui porté la flamme. "Cette flamme représente le vivre ensemble, la paix et la France, qui est un pays d'accueil où tout le monde peut vivre ensemble quelle que soit la religion ou la couleur de peau, ça montre à l'autre partie que nous sommes forts", dit-il à l'AFP.
Porter la flamme devant le Panthéon, a été pour Claudine Laslaz, infirmière à l'AP-HP de 57 ans, "une grosse émotion et une très grande fierté". "C'est l'histoire de Paris, un énorme monument et une belle symbolique, avec ces gens qui se sont battus pour la démocratie et la liberté", décrit-elle .
Des relais ont aussi été passés au cœur du jardin andalous de la Grande mosquée de Paris, avant plus tard d'approcher Notre-Dame-de-Paris ou encore le Mémorial de la Shoah.
Sur l'avenue des Champs-Élysées, son passage suscitait dimanche matin un intérêt très modéré de spectateurs plutôt venus pour les avions de la patrouille de France.
"Je ne savais même pas qu'elle passait ici. Je suis plutôt l'évolution de la mise en place du dispositif des Jeux, les gradins, l'impact que ça aura sur nous, et pas la flamme à vrai dire", a ainsi dit Manon Skura, étudiante de 22 ans.
- Noah dernier relayeur ? -
Ce relais représente un test grandeur nature, à plus d'un titre, avant la cérémonie du 26 juillet qui présentera les mêmes défis: faire vibrer et rassurer sur l'aspect sécuritaire et logistique, dans un cœur de capitale qui s'agace déjà des perturbations de circulation.
Parmi les relayeurs, des inconnus et de nombreuses personnalités, dont la sprinteuse Marie-José Pérec, l'humoriste Jamel Debbouze, le journaliste Gilles Bouleau... Le dernier relais pourrait être assuré par Yannick Noah.
Tous les grands monuments parisiens auront droit à la flamme, à l'exception des sites de compétition (Concorde, Invalides, tour Eiffel), où les préparatifs empêchent son passage.
Le feu d'artifice dimanche soir à la tour Eiffel, conçu comme une série "d'hommages à la capitale et aux valeurs de l'olympisme", selon la mairie de Paris, sera lancé une fois la flamme arrivée sur le parvis de l'Hôtel de Ville, aux alentours de 23h10, pour clôturer un concert et allumer le chaudron.
La flamme passera la nuit dans les salons dorés de l'Hôtel de ville, où le public préalablement inscrit pourra venir la veiller toute la nuit, de 00h30 à 05h00.
- Quartiers chic et populaires -
Lundi matin, le relais s'élancera dès 08h15 de la porte de la Chapelle, où s'élève désormais l'Arena, seul équipement construit pour les JO intra-muros, pour un nouveau tour de Paris, cette fois dans les arrondissements extérieurs.
A Montmartre, après le Sacré-Cœur, les danseuses du Moulin Rouge, qui a retrouvé ses ailes tombées en avril, la salueront d'un inévitable French Cancan.
De l'ouest chic - Arc de Triomphe, Trocadéro, île aux Cygnes - aux quartiers plus populaires de la Butte-aux-Cailles et de Belleville, les organisateurs promettent "deux jours de festivités inoubliables".
O.Aceves--ESF