Les Etats-Unis ne voient "pas le besoin" d'une taxe à l'échelle internationale sur les plus fortunés
Les Etats-Unis ne voient "pas le besoin" de négocier à l'échelle internationale une taxation sur les plus grandes fortunes, a affirmé jeudi la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, appelant plutôt chaque Etat à instaurer un système fiscal "juste et progressif".
"La politique fiscale est très difficile à coordonner à l'échelle internationale, et nous ne voyons pas le besoin, ni ne pensons qu'il soit souhaitable d'essayer de négocier un accord international sur cela", a affirmé la dirigeante américaine au cours d'une conférence de presse à Rio de Janeiro, répondant à une question sur le souhait du Brésil d'instaurer une taxe coordonnée à l'échelle du G20 sur les milliardaires.
Poussée par le chef de l'Etat brésilien Lula qui préside cette année le groupe rassemblant la plupart des principales économies mondiales ainsi que l'Union européenne et l'Union africaine, l'idée d'une taxation coordonnée des milliardaires a le soutien de plusieurs pays, notamment la France, l'Espagne et l'Afrique du Sud.
Il faut taxer les milliardaires car "en haut de la pyramide, les systèmes fiscaux ne sont plus progressifs, mais régressifs", a encore affirmé Luiz Inacio Lula da Silva mercredi.
Mais certains Etats, à l'instar de l'Allemagne et des Etats-Unis se montrent sceptiques, Washington s'opposant à des négociations internationales sur ce thème.
"Les Etats-Unis sont très favorables à une taxation progressive, et au fait de s'assurer que les personnes très riches et à hauts revenus paient leur juste part", a également dit Mme Yellen à Rio jeudi. "Cela fait sens pour la plupart des pays de choisir une approche de taxation progressive", a-t-elle poursuivi, citant le souhait du président américain Joe Biden d'imposer une taxe sur les milliardaires dans son pays.
Les questions de fiscalité internationale sont au menu d'une réunion des ministres des Finances du G20 à Rio dans l'après-midi.
R.Salamanca--ESF