En campagne, Kamala Harris se dit prête à débattre avec Donald Trump
Kamala Harris s'est dite jeudi prête à débattre avec Donald Trump, à qui elle sera opposée à la présidentielle de novembre, reprochant au magnat républicain d'essayer d'échapper à ce face-à-face.
"Trump a accepté un débat le 10 septembre. Il semble maintenant qu'il rétropédale", a raillé la candidate démocrate, dans un message sur le réseau X, assurant au contraire être elle "prête".
Donald Trump avait indiqué être "tout à fait" enclin à débattre avec elle, mais sous d'autres conditions, le choix de la chaîne prévue, ABC, ne lui convenant plus.
L'ancien président républicain avait convenu avec Joe Biden de débattre à deux reprises en amont du scrutin présidentiel de novembre, le 27 juin et le 10 septembre.
Mais la performance désastreuse du président sortant lors de ce premier duel télévisé l'a finalement conduit dimanche à renoncer à briguer un second mandat, après des semaines d'appels à quitter la course, sur fond d'inquiétudes sur sa condition physique et mentale.
Depuis ce coup de tonnerre, sa vice-présidente Kamala Harris a repris le flambeau, et a lancé sa campagne, désormais forte d'un large soutien parmi les démocrates.
"Ils l'ont poussé dehors, Pelosi, Obama et d'autres", a accusé Donald Trump à propos de Joe Biden.
Le rôle qu'ont pu jouer en coulisses l'ancienne présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi et l'ancien président Barack Obama, figures influentes du Parti démocrate, dans ce retrait est largement commenté depuis plusieurs jours dans la presse américaine.
- "Culot" -
En campagne au Texas jeudi, Kamala Harris a égrainé les arguments de campagne qu'elle affûte depuis dimanche: éducation, droit à l'avortement, soins de santé accessibles...
Et elle n'a pas ménagé ses coups contre l'ancien président républicain: Donald Trump et ses alliés "ont le culot de dire aux enseignants de mettre une arme à feu en classe alors qu'ils refusent d'adopter des lois de bon sens sur la sécurité des armes à feu", a lancé la quinquagénaire devant la fédération américaine des enseignants.
"Donald Trump et ses alliés extrémistes veulent ramener notre nation à des politiques économiques ratées", a-t-elle encore déploré.
La vice-présidente a également évoqué les interdictions dans plusieurs Etats conservateurs de livres abordant des sujets liés au genre, à la sexualité ou encore au racisme: "nous voulons interdire les armes d'assaut, et eux veulent interdire les livres".
Son premier clip de campagne est sorti jeudi, et la démocrate peut se targuer d'avoir en bande-son une chanson de la superstar Beyoncé, pourtant connue pour garder un contrôle très strict sur sa musique.
Kamala Harris, désormais quasiment assurée d'être investie officiellement par son parti pour l'élection présidentielle de novembre, avait été violemment attaquée par Donald Trump mercredi soir, lors d'un meeting de campagne en Caroline du Nord.
Il l'avait notamment accusée d'être favorable à l'"exécution de bébés" dans une diatribe anti-avortement. L'ancien président l'a aussi, comme pour chacun de ses opposants, affublée d'un sobriquet: "Kamala-la-menteuse".
- "Très beau moment" -
Le colistier de Donald Trump, J.D. Vance, s'est quant à lui attiré jeudi les foudres de l'actrice Jennifer Aniston, pour son commentaire sur le fait que Kamala Harris n'ait pas d'enfant, dédaignant "les vieilles filles à chats sans enfants".
"Je n'arrive vraiment pas à croire que cela vienne d'un potentiel vice-président des Etats-Unis", a commenté sur Instagram la star de la série "Friends", qui avait publiquement fait état de ses échecs à tomber enceinte.
Mercredi soir, Joe Biden, depuis le Bureau ovale de la Maison Blanche, s'est expliqué sur sa décision de quitter la campagne. Il a assuré avoir agi ainsi pour "sauver la démocratie" et laisser la place à des "voix plus jeunes" - Kamala Harris est de plus de 20 ans sa cadette.
"Un acte altruiste, quelque chose que très peu de politiciens feraient", a salué jeudi la porte-parole de la Maison Blanche.
M.Vargas--ESF