El Siglo Futuro - Israël vise un commandant du Hezbollah libanais dans la banlieue sud de Beyrouth

Madrid -
Israël vise un commandant du Hezbollah libanais dans la banlieue sud de Beyrouth
Israël vise un commandant du Hezbollah libanais dans la banlieue sud de Beyrouth / Photo: © AFP

Israël vise un commandant du Hezbollah libanais dans la banlieue sud de Beyrouth

L'armée israélienne a mené une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais, visant selon elle un commandant "responsable" du tir meurtrier sur le Golan auquel Israël avait promis de riposter.

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Deux personnes ont été tuées dans le raid israélien, a indiqué une source proche du mouvement islamiste pro-iranien, affirmant que le commandant visé, Fouad Chokr, qui joue "un rôle de premier plan dans les opérations du Hezbollah contre Israël depuis le sud du Liban", avait survécu.

 

Le Hezbollah est accusé par Israël et les Etats-Unis d'être à l'origine du tir meurtrier sur la ville Majdal Shams située dans la partie du plateau syrien du Golan annexée par l'Etat israélien.

Quelques minutes après la frappe de mardi soir, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré que le Hezbollah avait "franchi la ligne rouge". Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait assuré lundi que son pays apporterait une "réponse sévère" à l'attaque.

Dans la banlieue sud de Beyrouth, un photographe de l'AFP a vu que le dernier étage d'un immeuble de huit étages avait été touché, tandis que des ambulances tentaient de se frayer un chemin parmi la foule de passants agglutinés autour de voitures couvertes de débris.

Selon le département d'Etat américain, Fouad Chokr est "un haut commandant militaire des forces du groupe au Sud-Liban" qui a joué "un rôle-clé" dans des "opérations militaires du Hezbollah en Syrie" mais aussi, il y a plus longtemps, dans l'attaque qui a fait plus de 200 morts en 1983 parmi les Marines américains à Beyrouth.

En 2017, Washington avait annoncé offrir des récompenses en échange d'informations utiles à la traque de deux dirigeants du Hezbollah, dont Fouad Chokr.

- Inquiétudes de la communauté internationale -

L'attaque sur Majdal Shams a ravivé les craintes d'une extension au Liban de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, allié du Hezbollah, et d'un conflit généralisé dans la région.

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, les échanges de tirs sont presque quotidiens à la frontière nord d'Israël avec le Liban, entre l'armée israélienne et le Hezbollah, un mouvement tout puissant au Liban, soutenu par l'Iran.

Plus tôt dans la journée, un civil israélien a été tué par la chute d'une roquette dans le nord d'Israël, selon les secours, et l'armée a affirmé avoir riposté à un barrage de roquettes en tirant vers le Liban.

Elle avait annoncé plus tôt avoir frappé "une dizaine de cibles terroristes du Hezbollah" dans "sept zones différentes" du sud du Liban, et tué un membre du mouvement armé.

En réponse à ces frappes, qui ont causé "des dégâts importants" d'après l'ANI, le Hezbollah a dit avoir lancé plusieurs attaques, dont deux dans le nord d'Israël à l'aide de roquette katioucha et de drones explosifs.

La communauté internationale multiplie les efforts pour empêcher une propagation du conflit.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est dit mardi "vivement préoccupé par la menace croissante d'un conflit généralisé dans toute la région".

Plusieurs compagnies aériennes ont suspendu depuis lundi leurs vols vers Beyrouth.

- Gaza: "zone d'épidémie de polio" -

Pendant ce temps, la guerre continue dans la bande de Gaza.

Elle a éclaté le 7 octobre, quand des commandos du Hamas ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans le territoire palestinien, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 39.400 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne pas d'indications sur le nombre de civils et de combattants morts.

Mardi, des frappes et des tirs d'artillerie ont été signalés à Khan Younès et Rafah (sud), sur le camp d'al-Bureij (centre), et dans la ville de Gaza (nord).

La Défense civile a annoncé que l'opération militaire israélienne lancée le 22 juillet dans le gouvernorat de Khan Younès avait fait environ 300 morts.

L'armée a déclaré mardi avoir achevé cette opération et avoir tué "plus de 150 terroristes".

Selon des correspondants de l'AFP, citant des témoins, des tirs de chars ont visé l'est de Khan Younès tôt mardi. Au moins huit corps ont été retrouvés dans ce secteur, selon des secouristes et des médecins.

La situation sanitaire dans le territoire est désastreuse: le ministère de la Santé du Hamas a déclaré mardi le territoire palestinien "zone d'épidémie de polio", accusant l'armée israélienne d'y avoir détruit les établissements de soins, ce qui a selon lui entraîné la réapparition du virus.

G.Aguado--ESF