Harris défie Trump en meeting en Atlanta aux côtés d'une rappeuse star
La candidate démocrate Kamala Harris, qui veut capitaliser sur le regain d'énergie de son camp, a mis Donald Trump au défi de débattre avec elle devant une foule galvanisée mardi par la star du rap Megan Thee Stallion lors d'un meeting en Géorgie.
A moins de 100 jours du scrutin présidentiel américain du 5 novembre, dans une campagne complètement bouleversée par le retrait de Joe Biden, les démocrates repartent à l'assaut de cet Etat clé, avec en ligne de mire le vote des jeunes électeurs noirs.
Certains considèrent désormais que la Géorgie, remportée de justesse en 2020 grâce notamment à l'électorat afro-américain, pourrait de nouveau pencher en faveur des démocrates.
"La balle est dans notre camp", a déclaré la candidate après de longs applaudissements lors d'un discours de 20 minutes devant une foule de 10.000 personnes, son plus gros meeting à ce jour, selon son équipe. "La dynamique de cette course change et Donald Trump commence à le sentir."
L'ancien président - qui pensait devoir affronter, Joe Biden, 81 ans, dont la prestation au débat qui les a opposés fin juin a précipité le retrait - a laissé entendre qu'il pourrait ne pas débattre avec Kamala Harris, qu'il dénigre allègrement.
Donald Trump, désormais le candidat le plus âgé de l'histoire des Etats-Unis, se retrouve face à une femme, plus jeune et énergique et a dû réorienter sa campagne.
Celle qui est devenue en janvier 2021 la première femme, la première Afro-Américaine et la première personne d'origine asiatique à accéder à la vice-présidence lui a suggéré mardi de revoir sa position quant au débat et de venir lui "dire les choses en face".
- Bataille serrée -
Si elle a reconnu que les démocrates étaient les "outsiders" de la course, Kamala Harris compte sur le regain de mobilisation de sa base, des sondages qui montrent que l'écart se resserre et une collecte de fonds qui s'envole.
Sur Instagram, la rappeuse Megan Thee Stallion a invité les jeunes à venir au meeting avec une photo d'elle et le mot "Kamala". Cette dernière a aussi été soutenue mardi au Centre des congrès de Géorgie par un autre nom de la scène hip-hop: Quavo.
Preuve de l'importance de la Géorgie dans l'élection: Donald Trump et son colistier J.D. Vance ont annoncé mardi qu'ils se rendront samedi à Atlanta, ville de Martin Luther King.
La bataille pour gagner la Géorgie sera "très serrée", estime Dan Kanninen, l'un des responsables de la campagne de Mme Harris.
Pour la dernière élection, l'écart entre Joe Biden et Donald Trump y avait été minuscule (près de 12.000 voix) et le républicain n'a jamais reconnu sa défaite.
Après des semaines de querelles intestines et de doutes vis-à-vis de la candidature de M. Biden, l'unité des démocrates derrière Kamala Harris, 59 ans a remodelé une course dominée par l'ex-président républicain.
Devant des donateurs, J.D. Vance a d'ailleurs estimé que l'arrivée de cette dernière était un "sucker punch" pour le camp républicain, une expression qui peut être traduite par "un coup de massue" ou un "sale coup" .
- Choix à venir -
Kamala Harris doit annoncer dans les prochains jours le nom de son colistier après une sélection express et avant la convention de la mi-août, qui s'annonce comme une grande fête d'intronisation.
Le choix n'est pas "encore fait", a-t-elle déclaré mardi. Son équipe l'a réitéré en fin de journée mais a indiqué que le duo se déplacerait ensemble la semaine prochaine en Pennsylvanie, dans le Wisconsin, le Michigan, le Nevada, en Caroline du Nord, en Géorgie ou encore en Arizona.
Un peu plus d'une semaine après son entrée en campagne, l'ex-procureure et sénatrice de Californie a dévoilé mardi son premier clip de campagne, se disant "sans crainte", présentant les différents combats de sa vie et estimant que Donald Trump veut "ramener le pays en arrière".
Quant au nouveau clip de campagne de Trump, il la présente comme "ratée, faible et dangereusement de gauche", parce qu'elle n'a pas réussi à mettre un terme à l'immigration clandestine.
La candidate lui a répondu lors de son meeting, affirmant qu'elle était prête à défendre "fièrement" son bilan tout au long de la campagne.
"Donald Trump n'a que faire de la sécurité aux frontières, il ne pense qu'à lui", a-t-elle ajouté, l'accusant d'instrumentaliser l'immigration.
C.Ferreira--ESF