El Siglo Futuro - Trump accuse Harris d'être "devenue" noire pour des raisons politiques

Madrid -
Trump accuse Harris d'être "devenue" noire pour des raisons politiques
Trump accuse Harris d'être "devenue" noire pour des raisons politiques / Photo: © AFP

Trump accuse Harris d'être "devenue" noire pour des raisons politiques

Le candidat républicain Donald Trump a accusé mercredi sa nouvelle rivale Kamala Harris d'être "devenue noire" pour des raisons électoralistes, lors d'un échange houleux avec des journalistes afro-américaines à Chicago.

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"Elle est devenue noire", a affirmé l'ancien président au sujet de la vice-présidente. "Elle était indienne à fond et tout d'un coup, elle a changé et elle est devenue une personne noire", a-t-il assuré devant ce panel.

Kamala Harris est née d'un père jamaïcain et d'une mère indienne. Elle est la première femme noire et originaire d'Asie du Sud à viser la présidence. La quinquagénaire se définit elle-même comme une "femme noire".

- "Depuis Abraham Lincoln" -

A moins de 100 jours de la présidentielle américaine, Donald Trump a été contraint de revoir toute sa stratégie électorale, avec le retrait surprise de son ancien rival, le démocrate Joe Biden.

Le républicain avait placé la santé du président de 81 ans au coeur de son message politique en le présentant comme un vieillard sénile.

Mais il a hérité il y a dix jours d'une nouvelle concurrente, une femme noire, de 18 ans sa cadette, face à qui il doit esquisser de nouveaux arguments.

La porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre a immédiatement dénoncé les commentaires sur la couleur de peau de Kamala Harris, les qualifiant d'"insultants". "Personne n'a le droit de dire à quelqu'un comment il s'identifie", a-t-elle lancé.

Lors de ce même échange avec trois journalistes à Chicago, Donald Trump a aussi prétendu être le "meilleur président pour la population noire depuis Abraham Lincoln", artisan de l'abolition de l'esclavage.

- "Exécution de bébés" -

Le tempétueux septuagénaire avait déjà eu des mots particulièrement crus à l'égard de la vice-présidente lors d'un événement en Caroline du Nord la semaine dernière, l'accusant faussement d'être en faveur de l'"exécution de bébés" en raison de ses positions pro-avortement.

De même, il a suggéré que la candidate ne pourrait pas tenir tête à d'autres dirigeants mondiaux, dans une interview donnée à Fox News et diffusée en début de semaine.

Toujours en quête de sobriquets moqueurs pour ses opposants, Donald Trump n'a pas encore tranché en faveur d'un surnom pour sa rivale démocrate, alternant entre "Kamala la menteuse", "l'hilare" et "la folle".

L'ancien président, qui continue de fourbir ses armes dans une campagne chamboulée, tiendra un meeting en Pennsylvanie à 22H00 GMT, l'Etat où il a échappé mi-juillet à une tentative d'assassinat.

Samedi, direction Atlanta, en Géorgie, pour un autre événement politique, aux côtés de son colistier, J.D. Vance.

- "Femmes à chats" -

Ce sénateur de 39 ans, désigné pour le seconder dans cette élection présidentielle, devait être un atout pour la campagne du républicain et l'occasion de séduire de nouveaux électeurs.

Mais cet élu de l'Ohio est pour l'heure plutôt une épine dans le pied de l'ancien président.

Le trentenaire a vu sa cote de popularité dégringoler ces dernières semaines en raison de la résurgence de plusieurs vidéos qui ont fait polémique.

Dans l'une d'elles, l'ancien auteur à succès se moque des "femmes à chats malheureuses", en référence aux personnes choisissant de vivre sans partenaire ou enfant.

Devant des donateurs, J.D. Vance a par ailleurs estimé que l'entrée de la vice-présidente Kamala Harris dans la course à la Maison Blanche était un "sucker punch" pour le camp républicain, une expression qui peut être traduite en français par "un coup de massue" ou un "sale coup".

La candidate démocrate, qui a sillonné le Wisconsin, la Géorgie et l'Indiana ces derniers jours, effectuera elle un déplacement mercredi soir à Houston, au Texas, pour s'exprimer devant des étudiantes afro-américaines. Mercredi, elle a décroché le soutien du puissant syndicat des ouvriers de l'automobile, l'UAW.

L.M. Del Campo--ESF