Passe d'armes entre Trump et Harris sur un duel télévisé en septembre
Donald Trump aurait "peur" de débattre et Kamala Harris serait "incapable de s'exprimer" en public : les deux rivaux pour la présidentielle américaine se sont livré samedi une passe d'armes sur un éventuel duel télévisé en septembre.
En meeting de campagne samedi soir à Atlanta en Géorgie, avec son colistier J.D Vance, l'ancien président républicain a cherché durant 90 minutes à casser la dynamique de la vice-présidente et candidate démocrate qui aspire à être la première femme présidente des Etats-Unis.
Sur sa platefome Truth Social, Donald Trump a annoncé samedi être "convenu avec (la chaîne de télévision) Fox News de débattre avec Kamala Harris le mercredi 4 septembre" -- en Pennsylvanie, un Etat pivot, et en public -- tout en l'accusant de "ne pas avoir la capacité mentale" de l'affronter dans un "vrai débat".
Ces débats-duels à la télévision sont une tradition des campagnes présidentielles aux Etats-Unis et le dernier, le 27 juin sur CNN entre Donald Trump et Joe Biden, jugé désastreux, a conduit au retrait le 21 juillet du président démocrate de la course à la Maison Blanche.
Alors contre Kamala Harris, qui a remplacé au pied levé Joe Biden, Donald Trump a enfoncé le clou devant des partisans enthousiastes à Atlanta: "On va le faire sur Fox. Si elle vient. Je ne crois pas qu'elle va venir, elle n'est pas capable de s'exprimer".
- Fox News contre ABC -
L'équipe de la campagne Harris avait jugé plus tôt que leur adversaire devait s'en tenir au débat qui était prévu contre Joe Biden sur la chaîne ABC le 10 septembre.
Mme Harris a accusé sur X le tribun de 78 ans d'"avoir peur" de l'affronter et de préférer Fox News, la chaîne favorite de la droite américaine pour se "tirer d'affaire".
"Je serai là le 10 septembre, comme il l'a accepté. J'espère l'y voir", a-t-elle taclé.
Le porte-parole de la campagne Trump, Steven Cheung, a rétorqué que la démocrate serait "trop trouillarde pour accepter un débat plus tôt", le 4 septembre au lieu du 10, et sur Fox News plutôt que sur ABC.
Alors que Donald Trump attaquait sans cesse Joe Biden sur son âge en le moquant comme un vieillard sénile de 81 ans, il a dû s'ajuster à Kamala Harris, 59 ans.
Il a déclenché une polémique mercredi en la ciblant sur ses origines: "Elle était indienne et, tout d'un coup, elle a changé et elle est devenue une personne noire".
La vice-présidente, qui se définit comme une "femme noire", est née en 1964 à Oakland, en Californie, d'un père jamaïcain venu étudier aux Etats-Unis, Donald Harris, et d'une mère indienne, Shyamala Gopalan, qui a émigré pour son doctorat.
Même s'il a fait monter samedi soir sur l'estrade un homme et une femme noirs, M. Trump n'a pas rejoué cette carte raciale contre Mme Harris.
- "Elle va détruire notre pays" -
"On va avoir du mal à la définir (...) C'est un film d'horreur, elle va détruire notre pays", a-t-il attaqué, en traitant cette ancienne magistrate et sénatrice de Californie de "procureure marxiste" et de "tarée d'extrême gauche".
Il a aussi évoqué ses thèmes favoris qui menaceraient l'Amérique -- immigration incontrôlée, criminalité, risques de "Troisième guerre mondiale" et de "Dépression comme en 1929" -- pour chercher à reprendre l'ascendant sur Kamala Harris, qui démarre avec de meilleurs sondages que Joe Biden, un regain de mobilisation des démocrates et une collecte de fonds en plein essor.
Elle est assurée de devenir la candidate démocrate après avoir récolté le soutien de plus de la moitié des délégués de son parti lors d'un vote en ligne. Elle doit accepter officiellement l'investiture après la clôture du vote de ces délégués lundi.
Mme Harris doit également annoncer dans les tout prochains jours le choix de son colistier, qui serait son vice-président si elle est élue.
Le duo entamerait alors à partir de mardi une tournée dans pas moins des sept Etats clés du pays, où la présidentielle pourrait se jouer.
A.Abarca--ESF