Multiplication des appels à quitter le Liban, frappe israélienne meurtrière contre deux écoles à Gaza
Les appels aux ressortissants étrangers à quitter le Liban se multiplient dimanche, face aux craintes d'une escalade militaire entre l'Iran et ses alliés d'une part et Israël de l'autre, après les assassinats du chef du Hamas et du chef militaire du Hezbollah libanais.
Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé qu'une frappe israélienne sur deux écoles à Gaza-ville (nord) abritant des déplacés avait fait au moins 30 morts, "principalement femmes et enfants". L'armée israélienne a confirmé avoir frappé ce complexe scolaire, qui abritait selon elle un centre de commandement du Hamas.
Israël n'a pas commenté l'attaque contre Ismaïl Haniyeh, mais a juré de détruire le Hamas après l'attaque sans précédent menée par ce mouvement le 7 octobre sur son sol, qui a déclenché la guerre dévastatrice à Gaza.
Le guide suprême d'Iran, Ali Khamenei, a menacé Israël d'un "châtiment sévère", le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah avertissant d'une "bataille ouverte sur tous les fronts", des menaces également brandies par le Hamas et les rebelles yéménites Houthis.
En face, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant a réaffirmé dimanche que le "niveau de préparation en matière de défense est élevé". "Nous sommes prêts à réagir rapidement ou à attaquer" et "s'ils osent nous attaquer, ils paieront un lourd tribut", a-t-il ajouté, cité dans un communiqué.
Face au risque d'embrasement régional, les Etats-Unis musclent leur dispositif militaire sur place, déployant davantage de navires de guerre et avions de combat pour protéger leurs troupes et leur allié israélien.
"Nous mettons tout en œuvre pour éviter que cette situation ne dégénère", a assuré le conseiller adjoint à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jon Finer, dans un entretien à ABC News.
- "Dès que possible" -
Au vu du risque d'une escalade militaire frappant le Liban, la Suède, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Jordanie et l'Arabie saoudite ont appelé ces dernières 24 heures leurs ressortissants à quitter le pays au plus vite. Paris a aussi demandé aux Français résidant en Iran de le "quitter temporairement".
Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, dont le pays est un partenaire clé de Washington, s'est de son côté entretenu à Téhéran avec son homologue iranien.
Plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leurs liaisons avec Beyrouth, dont l'allemande Lufthansa jusqu'au 12 août, et Air France ainsi que Transavia jusqu'à mardi inclus. Kuwait Airways va interrompre ses rotations dès lundi, et Qatar Airways a annulé ses vols de nuit vers Beyrouth jusqu'à lundi.
Lufthansa a aussi suspendu ses vols vers Tel-Aviv jusqu'au 8 août.
- Attaque "terroriste" à Tel-Aviv -
La guerre à Gaza a entraîné l'ouverture de fronts contre Israël par le Hezbollah et les Houthis qui forment avec le Hamas et des groupes armés irakiens ce que l'Iran appelle "l'axe de la résistance" face à Israël.
Samedi, le Hezbollah a affirmé avoir pour la première fois ciblé la ville de Beit Hillel dans le nord d'Israël avec des dizaines de roquettes et l'armée israélienne a riposté par des frappes dans le sud du Liban, des échanges quasi-quotidiens à la frontière israélo-libanaise depuis le 8 octobre.
Près de Tel-Aviv, dans la banlieue de Holon, une "attaque terroriste" au couteau menée selon la police par un habitant de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, a tué une femme de 66 ans et un homme d'environ 80 ans. L'assaillant a été "neutralisé" selon la même source.
- Frappes israéliennes meurtrières à Gaza -
Près de dix mois après le début de la guerre à Gaza, l'armée israélienne poursuit son offensive contre le territoire palestinien assiégé, ravagé et menacé de famine selon l'ONU.
Avant la frappe sur le complexe scolaire de Gaza-ville, la Défense civile et le Croissant-rouge avaient fait état de 16 Palestiniens tués par des bombardements israéliens à Jabalia (nord) et Deir al-Balah (centre). Parmi eux, cinq ont été tués dans un tir de drone sur des tentes de déplacés dans la cour de l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa à Deir Al-Balah, d'après une source hospitalière.
Des bombardements ont aussi ciblé Rafah (sud), selon des témoins.
Le Hamas, qui a pris en 2007 le pouvoir à Gaza, est considéré comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.
Son attaque le 7 octobre dans le sud d'Israël a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.
L'offensive israélienne à Gaza a fait jusqu'à présent 39.583 morts, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne détaille pas le nombre de civils et de combattants morts.
burx-cn/cab
O.Aceves--ESF