El Siglo Futuro - Onzième mois de guerre à Gaza, Israël promet d'éliminer le nouveau chef du Hamas

Madrid -
Onzième mois de guerre à Gaza, Israël promet d'éliminer le nouveau chef du Hamas
Onzième mois de guerre à Gaza, Israël promet d'éliminer le nouveau chef du Hamas / Photo: © AFP/Archives

Onzième mois de guerre à Gaza, Israël promet d'éliminer le nouveau chef du Hamas

Israël a promis d'éliminer le nouveau chef du Hamas, Yahya Sinouar, au moment où la guerre dans la bande de Gaza avec le mouvement palestinien est entrée mercredi dans son onzième mois et menace de s'étendre à travers le Moyen-Orient.

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Yahya Sinouar a été désigné mardi soir chef du mouvement islamiste pour remplacer Ismaïl Haniyeh, dont l'assassinat le 31 juillet à Téhéran a été imputé à Israël par l'Iran qui a promis des représailles.

Israël accuse ce militant radical jusqu'alors dirigeant du Hamas dans la bande de Gaza d'être l'un des cerveaux de l'attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre.

Traqué par Israël, Yahya Sinouar, dont le mouvement est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, n'est pas apparu en public depuis le 7 octobre.

"Nous allons multiplier les efforts pour le retrouver, l'attaquer", a déclaré mercredi le chef de l'armée israélienne, Herzi Halevi.

 

Ces tensions ont redoublé après l'assassinat d'Ismaïl Haniyeh et celui de Fouad Chokr, le chef militaire du Hezbollah mort le 30 juillet dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

Fouad Chokr est accusé par Israël d'être le responsable d'une attaque qui a tué 12 enfants et adolescents le 27 juillet sur le plateau syrien du Golan annexé. Le Hezbollah avait nié toute implication.

- "Obligés de riposter" -

Le Hezbollah et l'Iran sont "obligés de riposter" à ces deux assassinats, a affirmé mardi le chef du mouvement armé libanais, Hassan Nasrallah. Le Hezbollah ripostera "seul ou dans le cadre d'une réponse unifiée" de l'Iran et de ses alliés, et "quelles qu'en soient les conséquences", a-t-il averti.

Mercredi, lors d'une réunion de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à Jeddah, en Arabie saoudite, son président en exercice, le Gambien Mamadou Tangara, a dénoncé l'assassinat "ignoble" de Haniyeh qui risque de faire basculer le Moyen-Orient dans un "conflit plus vaste".

Face aux risques d'une extension de la guerre, la communauté internationale est engagée dans une course contre la montre pour trouver des voies d'apaisement et relancer les négociations en vue d'un cessez-le-feu associé à la libération des otages retenus à Gaza.

Les contacts diplomatiques se multiplient notamment entre les pays médiateurs, Etats-Unis, Qatar et Egypte.

"M. Sinouar a été et reste le premier décisionnaire en ce qui concerne la conclusion d'un cessez-le-feu", a souligné mardi le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.

 

Le président français Emmanuel Macron a aussi exhorté Téhéran à "sortir de la logique de représailles" et à "tout faire" pour éviter une nouvelle escalade.

Le président iranien Massoud Pezeshkian a lui demandé aux pays occidentaux de cesser de soutenir Israël pour "éviter" une guerre régionale.

- "Un combattant" -

Dans la bande de Gaza, des habitants interrogés par l'AFP se disaient pessimistes après la nomination de Yahya Sinouar, qui vivrait dans le territoire palestinien au contraire d'Ismaïl Haniyeh qui était installé au Qatar, interlocuteur clé du Hamas.

"C'est un combattant, comment des négociations pourront-elles avoir lieu?", s'interrogeait un Palestinien, Mohammed al-Charif. Un autre Gazaoui, Hani al-Qano, voulait cependant espérer "que cela accélérera la fin de la guerre, car Sinouar vit dans la bande de Gaza parmi la population assiégée".

Après dix mois de guerre, l'armée israélienne poursuit son offensive terrestre et aérienne contre le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, notamment dans des zones dont elle avait affirmé avoir pris le contrôle mais où les combats ont repris.

L'armée a annoncé mercredi poursuivre ses opérations dans le centre du territoire et avoir "éliminé de nombreux terroristes".

L'attaque menée le 7 octobre par des commandos du Hamas dans le sud d'Israël a entraîné la mort de 1.198 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

En représailles, Israël a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 39.677 morts, dont au moins 24 en 24 heures, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants morts.

Israël est sur le qui-vive depuis près d'une semaine, en attendant la riposte promise par l'Iran et ses alliés.

"Je sais que les citoyens d'Israël sont en état d'alerte et je vous demande une chose: de garder votre patience et votre sang-froid", a déclaré mercredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'une visite à la base militaire de Tel Hashomer, près de Tel-Aviv.

Les craintes d'un embrasement sont très vives aussi au Liban, où des avions militaires israéliens ont une nouvelle fois mercredi franchi le mur du son au-dessus de Beyrouth.

Depuis le début de la guerre à Gaza, le Hezbollah, très puissant au Liban, échange presque quotidiennement des tirs avec l'armée israélienne le long de la frontière séparant le sud du Liban du nord d'Israël.

Dans ce contexte, plusieurs pays ont appelé leurs ressortissants à quitter le pays et des compagnies aériennes ont suspendu leurs liaisons avec la capitale libanaise.

V.Duran--ESF