El Siglo Futuro - La police britannique en alerte face au risque de nouvelles émeutes

Madrid -
La police britannique en alerte face au risque de nouvelles émeutes
La police britannique en alerte face au risque de nouvelles émeutes / Photo: © AFP

La police britannique en alerte face au risque de nouvelles émeutes

Malgré une forte mobilisation policière et de premières condamnations, les autorités britanniques craignent de nouvelles éruptions de violences à l'appel de l'extrême droite mercredi, une semaine après les premiers heurts en réaction au meurtre de trois fillettes.

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Si la soirée de mardi s'est déroulée dans le calme, les forces de l'ordre ont affirmé surveiller plus d'une centaine d'appels à des rassemblements dans tous le pays, ainsi que des contre-manifestations de militants antiracistes.

Après des violences contre des hôtels hébergeant des migrants ou des mosquées, les cibles incluent cette fois des centres ou cabinets d'avocats apportant une assistance juridique aux immigrés et demandeurs d'asile.

La ministre de la Justice, Shabana Mahmood, a dénoncé des menaces "inacceptables" et a averti ceux qui prendraient part à de telles actions qu'ils "rejoindraient les centaines d'autres qui ont déjà été arrêtés".

Plus de 400 arrestations ont eu lieu depuis le début des heurts et plus de 120 personnes ont été inculpées, selon le parquet.

La loi britannique prévoit jusqu'à 10 ans de prison pour participation à des émeutes ou dégradations, sept ans pour incitation à la haine raciale, a rappelé le ministère de l'Intérieur sur X.

- Législation antiterroriste -

Un homme de 58 ans a par exemple été condamné à trois ans de prison après avoir plaidé coupable notamment d'agression sur un membre des services d'urgence mardi dernier, à Southport, ville du nord-ouest de l'Angleterre où ont eu lieu les premières violences.

"Voilà l'action rapide que nous prenons", s'est félicité sur X, Le Premier ministre Keir Starmer, qui multiplie les messages de fermeté face aux casseurs.

Le chef de la police antiterroriste Matt Jukes a prévenu que les autorités n'excluaient pas d'avoir recours à la législation antiterroriste face à certaines violences. Un cas en particulier est "activement en train d'être étudié", a annoncé le directeur du parquet en Angleterre et au Pays de Galles Stephen Parkinson.

"Personne n'est à l'abri de la loi", a prévenu le chef de la police de Londres Mark Rowley, devant les télévisions britanniques, en s'en prenant aux "guerriers derrière leurs claviers" qui répandent des contenus haineux.

Le régulateur des médias, l'Ofcom, a appelé les plateformes et sites internet à lutter plus efficacement contre les messages "qui incitent à la violence ou à la haine".

- Inquiétude chez les Britanniques -

Voilà maintenant une semaine que le Royaume-Uni est confronté à des scènes de violences racistes, après la circulation d'informations en partie démenties sur le profil de l'auteur présumé d'une attaque au couteau dans un cours de danse où trois fillettes de 6 à 9 ans ont été tuées à Southport.

Le suspect a été présenté comme un demandeur d'asile de confession musulmane. Il est en fait né à Cardiff, au Pays de Galles, et sa famille est selon les médias britanniques originaire du Rwanda.

Depuis, mosquées et hôtels ont été pris pour cible, lors de heurts qui ont fait des dizaines de blessés dans les rangs des forces de l'ordre.

Le gouvernement a indiqué qu'une "armée" de réserve comptant au total 6.000 policiers spécialisés dans le maintien de l'ordre serait sur pied cette semaine et que 567 places de prison seraient disponibles pour incarcérer les fauteurs de troubles.

A Londres, la police a assuré en début d'après-midi avoir 1.300 agents supplémentaires "prêts à être déployés", en plus des milliers déjà mobilisés.

A Belfast, en Irlande du Nord, la soirée de mardi a été émaillée d'incidents racistes et la police a arrêté six personnes âgées de 14 à 41 ans.

Un sondage Savanta publié mercredi montre que 67% des Britanniques s'inquiètent de la montée de l'extrême droite. Selon un autre sondage publié par YouGov, l'immigration est le principal défi posé au pays pour 51% des personnes interrogées, en hausse de 10 points en trois semaines et à un niveau inédit depuis près de dix ans.

J.Suarez--ESF