Royaume-uni: Starmer appelle à ne pas se "relâcher" contre les violences racistes
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a appelé jeudi à ne pas "relâcher" les efforts contre les violences d'extrême droite qui secouent le Royaume-Uni depuis une semaine, au lendemain d'une spectaculaire accalmie, marquée par des manifestations antiracistes pacifiques.
Là où les forces de l'ordre redoutaient des dizaines de nouveaux rassemblements anti-immigration et des éruptions de violences mercredi soir, des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes pour marquer leur opposition au racisme et à l'islamophobie.
"Il est important que nous ne nous relâchions pas", a déclaré le chef du gouvernement britannique, annonçant qu'il présiderait jeudi une nouvelle réunion de crise avec de hauts responsables de la police.
Si la soirée de mercredi s'est passée "bien mieux qu'attendu", "nous n'allons pas abandonner nos efforts", a-t-il poursuivi, martelant son message de fermeté, après avoir visité une mosquée à Solihull (centre de l'Angleterre).
De son côté, le maire de Londres Sadiq Khan a remercié dans un message sur X ceux qui ont manifesté pacifiquement pour montrer que la capitale est "unie contre le racisme et l'islamophobie", ainsi que les policiers "héroïques qui travaillent jour et nuit pour assurer la sécurité des Londoniens".
"Je vis dans le quartier et nous ne voulons pas de ces gens (d'extrême droite) dans nos rues... Ils ne nous représentent pas", a affirmé à l'AFP Sara Tresilian, 58 ans, parmi les milliers de personnes manifestants mercredi soir dans le quartier londonien de Walthamstow.
- "Démonstration d'unité" -
Militants de l'association Stand Up To Racism et habitants, arborant parfois des drapeaux palestiniens, ont brandi des pancartes "Stop à l'extrême droite" et "Réfugiés bienvenus", en opposition frontale avec les actes hostiles depuis une semaine ciblant mosquées ou hôtels hébergeant des demandeurs d'asile.
Il a salué, devant des journalistes, la "démonstration d'unité", même si "dans quelques endroits des délinquants locaux sont venus" pour se livrer à des actes "antisociaux".
A Birmingham (centre), des centaines de personnes se sont rassemblées devant un centre d'aide aux migrants. Sur des vidéos de l'AFP, on entend des slogans comme "Disons-le haut et fort, les réfugiés sont les bienvenus ici". Certains tenaient des pancartes sur lesquelles était écrit "Le fascisme n'est pas le bienvenu".
D'autres rassemblements se sont dispersés dans le calme dans nombre d'autre villes, de Brighton (sud) à Bristol (ouest), en passant par Liverpool (nord).
- Fausses informations -
A Belfast, la police a annoncé avoir procédé à cinq arrestations après des violences mercredi, lors d'une soirée marquée par de nouveaux actes racistes. Alors que le parlement local se réunit jeudi en raison de la crise, la Première ministre nord-irlandaise Michelle O'Neill a souligné qu'il n'y a "aucune place pour le racisme sous aucune forme dans notre société".
Plus de 400 personnes ont été arrêtées depuis le début des heurts et plus de 120 personnes ont été inculpées en Angleterre et au Pays de Galles, selon le parquet. Les premières condamnations, allant jusqu'à trois ans de prison, ont commencé à tomber mercredi. Jeudi, deux hommes arrêtés lors d'incidents la semaine dernière ont été condamnés à deux ans et huit mois de prison.
Depuis une semaine, le Royaume-Uni a connu des scènes de violences racistes, après la circulation d'informations en partie démenties sur le profil de l'auteur présumé d'une attaque au couteau dans un cours de danse, où trois fillettes de 6 à 9 ans ont été tuées à Southport (nord-ouest de l'Angleterre).
Le suspect a été présenté comme un demandeur d'asile de confession musulmane. Il est en fait né à Cardiff, au Pays de Galles, et sa famille est selon les médias britanniques originaire du Rwanda.
U.Alonso--ESF