Au moins 18 morts dans des frappes israéliennes sur des écoles de Gaza, selon le Hamas
La Défense civile dans la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement palestinien Hamas, a fait état jeudi d'au moins 18 morts dans des frappes israéliennes sur deux écoles, alors que l'Iran a accusé Israël de vouloir "étendre la guerre" au Moyen-Orient.
Les efforts diplomatiques se poursuivent tous azimuts pour éviter une escalade militaire dans la région après que l'Iran a promis des représailles à l'assassinat du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, le 31 juillet dans la capitale iranienne, imputé à Israël par Téhéran.
Mardi, le Hamas a défié Israël en portant à sa tête Yahya Sinouar, accusé par les autorités israéliennes d'être d'un des cerveaux de l'attaque lancée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.
"L'occupation israélienne a tué plus de 18 citoyens dans des frappes sur deux écoles", a déclaré jeudi un porte-parole de la Défense civile, Mohammad al-Moughayyir, en référence aux écoles Al-Zahra et Abdel Fattah Hamoud de Gaza-ville qui servaient de refuge à des déplacés.
Soixante autres personnes ont été blessées et plus de 40 sont portées disparues, selon lui.
- "Erreur stratégique" -
L'armée israélienne a déclaré pour sa part dans un communiqué que ces écoles étaient "utilisées par les terroristes et les commandants du Hamas, d'où ils planifiaient et menaient des attaques".
Ces frappes à Gaza surviennent sur fond d'accroissement des tensions régionales après l'assassinat d'Ismaïl Haniyeh, et celui, le 30 juillet, de Fouad Chokr, le chef militaire du Hezbollah libanais, allié du Hamas, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth.
Israël a commis une "erreur stratégique" qui va lui "coûter cher" en tuant Haniyeh, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères par intérim, Ali Bagheri, dans un entretien avec l'AFP à Jeddah, en Arabie saoudite.
Alors qu'Israël n'a pas commenté la mort de Haniyeh, M. Bagheri a accusé ce pays de vouloir "étendre la tension, la guerre et le conflit à d'autres pays".
L'armée américaine a indiqué que des avions de chasse furtifs F-22 étaient arrivés jeudi au Moyen-Orient, après avoir annoncé la semaine dernière un renforcement de sa présence militaire dans la région.
Face aux risques d'une extension de la guerre, la communauté internationale tente de trouver des voies d'apaisement et les contacts se multiplient notamment entre les pays médiateurs dans le conflit à Gaza, Etats-Unis, Qatar et Egypte.
La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a exhorté le président iranien Massoud Pezeshkian "à éviter l'escalade" militaire dans la région.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui appelé la communauté internationale à "prendre des mesures efficaces pour mettre fin à l'agression israélienne".
- "Electron libre" -
Le Liban, survolé plusieurs fois ces jours-ci par des avions militaires israéliens à basse altitude, reste sur le qui-vive de même qu'Israël et notamment le nord du pays, frontalier du sud du Liban. Les échanges de tirs, le long de cette frontière, entre l'armée israélienne et le Hezbollah sont devenus presque quotidiens depuis le début de la guerre à Gaza.
Israël combattra le Hezbollah "de toutes ses forces" s'il poursuit son agression, a assuré jeudi le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.
Israël a par ailleurs promis "d'éliminer" Yahya Sinouar, jusqu'à présent chef du Hamas dans la bande de Gaza, qui n'est pas apparu en public depuis le 7 octobre.
Après dix mois de guerre, l'armée israélienne poursuit son offensive contre le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza et considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, notamment dans des zones dont elle avait affirmé avoir pris le contrôle.
- Nouvelles évacuations -
Jeudi, l'armée a une nouvelle fois appelé la population à évacuer plusieurs secteurs de Khan Younès, la grande ville du sud du territoire détruite par plusieurs mois de combats.
Cet appel concerne des quartiers d'où "des roquettes ont été tirées", selon l'armée.
La Défense civile a indiqué que cinq corps ont été retrouvés dans une maison bombardée à Khan Younès.
L'attaque menée le 7 octobre par des commandos du Hamas dans le sud d'Israël a entraîné la mort de 1.198 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est "désolé" de ne pas avoir pu "empêcher" l'attaque du 7 octobre, mais ne va pas jusqu'à reconnaître explicitement son éventuelle responsabilité, dans une interview publiée jeudi par le magazine américain Time.
En représailles à l'attaque, Israël a lancé dans la bande de Gaza une offensive qui a fait jusqu'à présent 39.699 morts, dont au moins 22 en 24 heures, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants morts.
L'offensive a plongé le territoire dans un désastre humanitaire et entraîné le déplacement de la quasi-totalité de ses 2,4 millions d'habitants.
A.Barbero--ESF