En solo, le colistier de Kamala Harris revitalise la base syndicale
Même seul, Tim Walz provoque l'enthousiasme: le colistier de Kamala Harris a réussi mardi à insuffler une nouvelle énergie à la base syndicale, lors d'un premier déplacement de campagne en solo à Los Angeles.
"Nous avons 84 jours pour prendre notre destin en main, 84 foutus jours" avant le scrutin présidentiel de novembre, a-t-il lancé face à 4.000 délégués syndicaux de la Fédération américaine des employés d'Etat, des comtés et des municipalités. "Nous dormirons quand nous serons morts!"
Venus de tout le pays pour ce rassemblement en Californie, les membres de ce syndicat du secteur public l'ont longuement ovationné, en agitant des panneaux "Harris Walz". Certains ont même dansé sur des tubes de rap et de R&B avant son arrivée.
Le gouverneur du Minnesota était relativement peu connu sur la scène nationale, jusqu'à sa nomination il y a pile une semaine.
Depuis, cet ancien coach de football qui a servi dans la Garde nationale fait une entrée réussie dans le jeu politique, grâce à son franc-parler capable de séduire l'Amérique rurale: il qualifie notamment Donald Trump et son colistier J.D. Vance de "bizarres", un sobriquet qui leur colle à la peau.
En tant qu'ancien professeur de géographie, le sexagénaire a été syndiqué pendant plusieurs années. Une carte qu'il a jouée à fond mardi.
"Je suis le premier syndicaliste à figurer sur un ticket présidentiel depuis Ronald Reagan", a-t-il rappelé, en référence à l'ex-président républicain élu dans les années 80. "Mais rassurez-vous, je ne perdrai pas le nord!"
- "Atout absolu" -
Face aux milliers de syndicalistes, il s'est posé en défenseur des classes moyennes, en rappelant les mesures protégeant les travailleurs qu'il a approuvées dans son Etat du "Midwest", où il a également fait passer la gratuité des petits-déjeuners et déjeuners pour les enfants.
Le gouverneur a aussi rappelé que Mme Harris a "travaillé à McDonald's" pendant ses études.
A contrario, il a dépeint Donald Trump et son colistier J.D. Vance comme hostiles aux travailleurs.
"En tant que président", le milliardaire républicain "s'est opposé à tout effort pour augmenter le salaire minimum", a-t-il rappelé. "C'est tout ce qu'il faut savoir."
De quoi nourrir le procès que lui fait le camp conservateur, qui cherche à le cataloguer comme un candidat d'"extrême gauche". Donald Trump le surnomme "camarade Walz".
Le meeting de campagne tombait à point nommé: mardi, le principal syndicat des ouvriers de l'industrie automobile (UAW) a porté plainte contre le candidat républicain et le milliardaire Elon Musk, au lendemain d'une conversation entre les deux hommes retransmise sur X.
Le syndicat accuse Donald Trump d'avoir cautionné lors de cet échange le licenciement de grévistes et l'intimidation de travailleurs.
Après une tournée dans plusieurs Etats clés avec Mme Harris, M. Walz a voulu mobiliser à Los Angeles la base syndicale, traditionnellement démocrate, dont les opérations de porte-à-porte seront cruciales avant le scrutin de novembre. Avec un certain succès semble-t-il.
"Il m'a conquise", a avoué à l'AFP Vanessa Satterthwaite, 62 ans, qui hésitait à voter pour un candidat indépendant.
Cette infirmière psychiatrique de l'Ohio est séduite par ce candidat "qui a les pieds sur terre, qui connaît les familles de travailleurs, la classe ouvrière".
"Il plaît beaucoup aux électeurs de la classe ouvrière, et aux Blancs de la classe ouvrière en particulier", a salué Henry Garrido, un employé du district scolaire de New York. "Sa capacité à parler aux gens de manière très personnelle est un atout absolu pour la campagne à venir."
C.Abad--ESF