Emmenés par les Obama, les démocrates sacrent Harris
Dans une ambiance de fête, les démocrates sacrent mardi Kamala Harris comme la candidate de leur parti, avant d'accueillir Barack et Michelle Obama, les vedettes du jour.
Le parti, réuni en convention après l'un des mois les plus mouvementés de l'histoire politique américaine, tenait à marquer symboliquement l'entrée en lice de la vice-présidente dans la course à la Maison Blanche, face au républicain Donald Trump.
Cette investiture avait déjà été formalisée lors d'un vote en ligne.
Un à un, sur fond de musique assourdissante et de clameurs, les représentants de chaque Etat américain ont commencé à prendre la parole dans l'antre du légendaire club de basket-ball des Chicago Bulls, pour désigner Kamala Harris comme leur nouvelle candidate pour le scrutin présidentiel du 5 novembre.
En soirée, les délégués assisteront aux discours de l'un des couples star de leur parti: les Obama.
"C'est super d'être de retour à Chicago!", a lancé le premier président noir des Etats-Unis, en référence à la ville où il a fait ses armes politiques.
- "Un des meilleurs orateurs" -
Il expliquera mardi soir "pourquoi Kamala Harris devrait être notre présidente", a-t-il écrit dans un message sur X.
Le 44e président des Etats-Unis (2009-2017) et son épouse Michelle sont encore très populaires chez les démocrates.
"D'une certaine manière, ils passent le relais aux prochains dirigeants", a déclaré à l'AFP Tomara Hall, une Californienne de 35 ans. Trop jeune pour voter pour Barack Obama en 2008, elle lui a donné sa voix en 2012.
Le mari de Kamala Harris, Doug Emhoff, dressera un portrait très personnel de la vice-présidente avant de céder la place aux Obama.
"Amérique, dans cette élection, tu dois décider à qui faire confiance pour l'avenir de tes familles. J'ai fait confiance à Kamala pour l'avenir de notre famille. C'est la meilleure décision que j'ai jamais prise", dira-t-il, selon un extrait de son discours distribué à l'avance.
Le souriant avocat, très impliqué dans la campagne, et la vice-présidente ont une famille recomposée, avec deux enfants qu'il a eus d'une précédente union.
- Transfuge -
L'ancienne porte-parole de Donald Trump à la Maison Blanche, Stephanie Grisham, est venue mettre en garde contre le candidat républicain, qui selon elle n'a "aucune empathie, aucune éthique, aucun respect pour la vérité".
Le milliardaire de 78 ans, qui fait campagne dans plusieurs Etats clés cette semaine, a assuré à Howell, dans le Michigan, que "la criminalité était hors de contrôle aux Etats-Unis", rejetant la faute sur Kamala Harris.
Les crimes violents aux Etats-Unis reculent depuis 2020, année lors de laquelle ils avaient flambé sur fond de pandémie de Covid-19.
Sa rivale démocrate, qui a moins de trois mois pour convaincre les Américains, a quitté brièvement Chicago mardi pour faire un crochet dans l'Etat voisin du Wisconsin, l'un des plus disputés de la présidentielle.
- Wisconsin -
Elle prononcera en milieu de soirée un discours à Milwaukee, là même où Donald Trump a été investi par les républicains un mois plus tôt.
Un pied de nez à l'ancien président, obligé de revoir sa stratégie électorale après le retrait choc de son meilleur ennemi Joe Biden, il y a un mois.
La vice-présidente américaine acceptera l'investiture de son parti devant les caméras du monde entier lors d'une grande soirée jeudi, ponctuée par le lâcher de milliers de ballons.
Lundi soir, un peu plus de 19 millions de personnes, selon la société Nielsen, ont assisté à une passation symbolique du flambeau entre Joe Biden et Kamala Harris, sous les vivats et dans les larmes.
"Amérique, pour toi j'ai tout donné. J'ai fait beaucoup d'erreurs dans ma carrière. Mais je t'ai tout donné", a lancé le président de 81 ans, qui a fait ses adieux politiques au pays.
L.M. Del Campo--ESF