El Siglo Futuro - Israël tue le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah

Madrid -
Israël tue le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah
Israël tue le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah / Photo: © Al-Manar/AFP/Archives

Israël tue le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah

Israël a tué le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans une frappe près de Beyrouth, portant un coup dévastateur au mouvement pro-iranien et poussant le Liban et le Moyen-Orient vers l'inconnu.

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La mort vendredi de Hassan Nasrallah, considéré comme l'homme le plus puissant du Liban, risque de déstabiliser le pays et constitue une victoire majeure d'Israël face à l'Iran et ses alliés dans la région.

Il a été tué avec d'autres membres du mouvement "dans un raid sioniste perfide" sur la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement chiite, a ajouté le Hezbollah sans préciser leur identité.

"Hassan Nasrallah est mort", a déclaré plus tôt un porte-parole de l'armée israélienne, Nadav Shoshani, sur X, après le raid dévastateur qui a visé selon l'armée le QG du Hezbollah.

Selon un communiqué militaire israélien, Ali Karaké, présenté comme le commandant du front sud du Hezbollah, ainsi que d'autres commandants ont été tués au côté de Hassan Nasrallah dans l'opération baptisée "Ordre nouveau".

- "L'un des plus grands ennemis" -

Selon l'agence officielle iranienne Irna, Abbas Nilforoushan, l'un des adjoints du chef des Gardiens des la Révolution, armée idéologique d'Iran, a été tué dans la frappe de vendredi.

"Nasrallah était l'un des plus grands ennemis de tous les temps de l'Etat d'Israël (...) Son élimination rend le monde plus sûr", a déclaré le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari.

A la tête du Hezbollah depuis 1992, Hassan Nasrallah, 64 ans, était un homme de religion qui faisait l'objet d'un véritable culte de la personnalité parmi la communauté chiite au Liban. Depuis des années, il vivait dans la clandestinité et était apparu rarement en public.

Selon l'armée, la "plupart" des hauts dirigeants du Hezbollah ont été tués lors des opérations israéliennes des derniers mois.

- "Israël a infiltré le Hezbollah" -

L'attaque contre Nasrallah "était très sophistiquée. Cela démontre non seulement des capacités technologiques énormes mais aussi à quel point Israël a infiltré le Hezbollah", estime James Dorsey, chercheur à l'Institut du Moyen-Orient de l'Université nationale de Singapour.

"Il y a encore du chemin à faire", a néanmoins déclaré le porte-parole de l'armée, Nadav Shoshani, estimant à encore "des dizaines de milliers de roquettes" l'arsenal du Hezbollah.

La frappe dans la banlieue sud a détruit des dizaines d'immeubles selon un photographe de l'AFP et poussé à la fuite des milliers d'habitants, dont plusieurs familles ont dormi dans la rue. Selon un bilan provisoire des autorités libanaises, au moins six personnes ont péri.

En tuant Hassan Nasrallah, Israël a "franchi toutes les lignes rouges" a estimé le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani. Le mouvement islamiste palestinien Hamas, en guerre contre Israël à Gaza, a dénoncé "un acte terroriste lâche".

- Tirs de roquettes par le Hezbollah -

"La ligne glorieuse du chef de la résistance, Hassan Nasrallah, se poursuivra et son objectif sacré sera réalisé avec la libération de Qods (Jérusalem)", ont déclaré les Affaires étrangères iraniennes.

Le prédécesseur de Hassan Nasrallah, Abbas Moussaoui, a été tué en février 1992 par un raid israélien sur son convoi dans le sud du Liban. Sa femme et un de ses fils y avaient aussi péri.

Malgré les coups portés par Israël qui bombarde sans cesse les bastions du Hezbollah, le mouvement a annoncé samedi avoir tiré des roquettes contre le nord d'Israël. Mais la grande majorité des roquettes sont souvent interceptées.

Lundi dernier, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements violents et meurtriers contre le Hezbollah au Liban, après un an d'échanges de tirs transfrontaliers avec la formation libanaise.

Le Hezbollah a ouvert un front contre Israël au début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque le 7 octobre 2023 contre Israël menée par le Hamas palestinien, son allié.

Israël affirme agir pour faire cesser les tirs du Hezbollah vers le nord de son territoire, frontalier du sud du Liban, et permettre ainsi le retour de dizaines de milliers d'habitants contraints à la fuite.

- Appel à suspendre les vols -

Samedi, l'armée israélienne a indiqué avoir mené des frappes sur "140 cibles du Hezbollah" depuis vendredi soir. Une nouvelle frappe israélienne a visé aussi la banlieue sud de Beyrouth, touchant un immeuble selon une source de sécurité.

Face à "la dégradation de la situation sécuritaire", la Commission européenne et l'Agence européenne de sécurité aérienne ont recommandé aux compagnies aériennes d'éviter les espaces aériens du Liban et d'Israël. Cette recommandation est à ce stade valable jusqu'au 31 octobre.

Plusieurs compagnies ont déjà annoncé avoir suspendu leurs vols vers Beyrouth et Tel-Aviv. Samedi la compagnie nationale Iran Air a annoncé suspendre ses vols vers Beyrouth.

Depuis lundi, les bombardements israéliens ont fait plus de 700 morts, en majorité des civils selon le ministère libanais de la Santé. En un an, le nombre de personnes tuées s'élève à plus de 1.500, un bilan plus lourd que celui des 33 jours de guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006.

M.Vargas--ESF