Israël dit être prêt à se défendre en cas d'attaque de l'Iran
Israël s'est dit prêt mardi à se défendre après que les Etats-Unis ont mis en garde contre une attaque "imminente" par missile balistique de l'Iran contre leur principal allié.
Cette nouvelle escalade est intervenue alors que l'armée israélienne a annoncé des raids au sol de ses troupes contre le Hezbollah dans le sud du Liban et la mobilisation de forces supplémentaires contre le mouvement libanais, un allié de l'Iran, ennemi juré d'Israël.
"Les Etats-Unis ont des indications selon lesquelles l'Iran se prépare à lancer une attaque imminente par missile balistique" contre Israël, a déclaré à l'AFP un haut responsable américain sous couvert d'anonymat.
A Jérusalem, l'armée israélienne a annoncé n'avoir détecté aucune "menace aérienne" en provenance d'Iran "pour l'instant".
"Nos partenaires aux Etats-Unis nous ont informés avoir détecté une préparation de l'Iran pour des tirs de missiles sur l'Etat d'Israël (...). Pour l'heure, nous ne détectons aucune menace aérienne (en provenance d)'Iran", a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée dans un message télévisé.
Mais le cas échéant, l'armée "est prête à se défendre et à attaquer", a-t-il ajouté.
- Raids israéliens au sol au Liban -
Après le coup dévastateur porté au Hezbollah avec la mort de son chef Hassan Nasrallah, tué vendredi dans une frappe israélienne près de Beyrouth, et après une semaine de frappes israéliennes qui ont fait des centaines de morts au Liban, Israël a averti que la guerre n'était pas finie contre le mouvement libanais.
Le guide suprême iranien Ali Khamenei a affirmé que la mort de Hassan Nasrallah "ne sera pas vaine" et le premier vice-président iranien Mohammad Reza Aref a averti qu'elle entraînerait la "destruction" d'Israël.
Dans le sud du Liban, un fief du Hezbollah, l'ampleur des opérations terrestres israéliennes n'était pas connu dans l'immédiat, alors que les appels internationaux à la désescalade se multiplient.
A la mi-journée, la Force intérimaire de l'ONU au Liban, déployée à la frontière avec Israël, a assuré ne pas avoir détecté d'incursion israélienne. L'armée libanaise et le Hezbollah ont nié une telle incursion et le mouvement libanais a assuré qu'aucun "affrontement direct" n'avait opposé ses combattants à l'armée israélienne.
Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a évoqué "des raids localisés et ciblés lancés cette nuit contre des cibles terroristes du Hezbollah dans la zone frontalière dans le sud du Liban".
Selon un responsable israélien de la sécurité, il s'agit de "raids localisés d'une ampleur très limitée", destinés à "éloigner les menaces contre les communautés civiles du nord d'Israël", frontalier du sud du Liban et cible des tirs du Hezbollah.
L'armée israélienne a appelé les habitants de 27 localités du sud du Liban à évacuer "immédiatement" leur maison et à se diriger en direction du nord.
Selon le site américain Axios, citant des responsables israéliens, l'opération au sol n'a "pas pour but d'occuper le sud du Liban", d'où Israël s'était retiré en 2000 après 22 ans d'occupation.
- Frappes au Liban, tirs sur Israël -
Le Hezbollah a affirmé avoir tiré des roquettes en direction de la base aérienne de Sde Dov près de Tel-Aviv (centre) après avoir ciblé des soldats israéliens avec des tirs d'artillerie et tiré des roquettes vers Metula et Avivim (nord).
Israël a promis de combattre ses "ennemis" et de les "éliminer" partout où ils se trouvent, après avoir tué de nombreux chefs du Hezbollah.
Le 8 octobre 2023, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas palestinien, au lendemain du début de la guerre à Gaza déclenchée par une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 contre Israël.
Depuis, les secteurs à la frontière israélo-libanaise ont été pris dans un engrenage de violences marqué par des tirs de roquettes du Hezbollah sur le nord d'Israël et des raids israéliens au Liban.
Mais depuis la mi-septembre Israël a intensifié ses opérations militaires afin d'affaiblir le Hezbollah et de permettre le retour de dizaines de milliers d'habitants des régions frontalières déplacés par les tirs de roquettes.
- "Les plus dangereuses" -
Au Liban, plus de mille personnes ont été tuées, selon le ministère de la Santé, depuis les explosions des appareils de transmission du Hezbollah, les 16 et 17 septembre, attribuées à Israël, et le début des bombardements massifs qui ont visé les bastions du Hezbollah à partir du 23 septembre.
Le Liban fait face à "l'une des phases les plus dangereuses de son histoire", a lancé son Premier ministre, Najib Mikati. L'ONU a lancé un appel de fonds de plus de 400 millions de dollars pour aider les déplacés, au nombre d'un million selon M. Mikati.
Pendant ce temps, l'offensive israélienne menée en riposte à l'attaque du 7 octobre se poursuit dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, même si les frappes ont baissé en intensité. Mardi, au moins 19 Palestiniens ont été tués dans des bombardements à Nousseirat (centre) et Gaza-Ville (nord), selon la Défense civile.
M.Hernández--ESF