Israël appelle sa population à se préparer à une éventuelle attaque de l'Iran
Israël a appelé mardi la population à se préparer à une éventuelle attaque "à grande échelle" de l'Iran, tout en se disant prêt à se défendre, après que les Etats-Unis ont mis en garde contre une attaque "imminente" par missile balistique.
Dans le même temps, l'armée israélienne a annoncé des raids au sol de ses troupes contre le Hezbollah dans le sud du Liban et la mobilisation de forces supplémentaires contre le mouvement libanais, un allié de l'Iran, ennemi juré d'Israël.
"Nous suivons la menace sérieusement", a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée, dans un message télévisé. "Les tirs en provenance d'Iran pourraient être à grande échelle", a-t-il ajouté.
L'ambassade des Etats-Unis en Israël a elle ordonné à son personnel et à leurs familles de se rendre dans des abris.
"Les Etats-Unis ont des indications selon lesquelles l'Iran se prépare à lancer une attaque imminente par missile balistique" contre Israël, a déclaré plus tôt à l'AFP un haut responsable américain. Une telle attaque "entraînerait de graves conséquences" pour l'Iran.
Mais le cas échéant, l'armée "est prête à se défendre et à attaquer", a-t-il ajouté.
En Iran, aucune réaction des autorités n'a été faite dans l'immédiat au sujet de ces informations.
Le 13 avril, en riposte à une frappe meurtrière imputée à Israël sur le consulat iranien à Damas, l'Iran a tiré vers Israël quelque 350 drones explosifs et missiles, la première attaque directe du genre, qui a blessé une fille bédouine. La plupart des missiles ont été interceptés par Israël avec l'aide de pays étrangers, surtout les Etats-Unis.
Par ailleurs, sept personnes ont été blessées dans une "attaque terroriste présumée" à Tel-Aviv, selon la police et les secours.
- Raids israéliens au sol au Liban -
Après le coup dévastateur porté au Hezbollah avec la mort de son chef Hassan Nasrallah, tué vendredi dans une frappe israélienne près de Beyrouth, et après une semaine de frappes israéliennes qui ont fait des centaines de morts au Liban, Israël a averti que la guerre n'était pas finie contre le mouvement libanais.
Le guide suprême iranien Ali Khamenei a affirmé que la mort de Hassan Nasrallah "ne sera pas vaine" et le premier vice-président iranien Mohammad Reza Aref a averti qu'elle entraînerait la "destruction" d'Israël.
Dans le sud du Liban, un fief du Hezbollah, l'ampleur des opérations terrestres israéliennes n'était pas connu dans l'immédiat.
La Force intérimaire de l'ONU au Liban, déployée à la frontière avec Israël, a assuré ne pas avoir détecté d'incursion israélienne. L'armée libanaise et le Hezbollah ont nié une telle incursion.
Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a évoqué "des raids localisés et ciblés lancés cette nuit contre des cibles terroristes du Hezbollah dans la zone frontalière dans le sud du Liban".
Selon un responsable israélien, il s'agit de "raids localisés d'une ampleur très limitée", destinés à "éloigner les menaces contre les communautés civiles du nord d'Israël", frontalier du sud du Liban et cible des tirs du Hezbollah.
L'armée israélienne a appelé les habitants de 27 localités du sud du Liban à les évacuer.
Selon le site américain Axios, citant des responsables israéliens, l'opération au sol n'a "pas pour but d'occuper le sud du Liban", d'où Israël s'était retiré en 2000 après 22 ans d'occupation.
- Frappes au Liban, tirs sur Israël -
"S'il le faut, nous atteindrons Beyrouth. Nous avons la patience et la force, nous sommes l'armée la plus forte au monde", déclare Yossi Cohen, un pompier de 60 ans habitant Haïfa.
"S'ils (les soldats israéliens) entrent (au Liban), ils creuseront leurs tombes de leurs propres mains (...) Ils n'en sortiront pas vivants", affirme de l'autre côté de la frontière Inas, une déplacée de la banlieue sud de Beyrouth.
Le Hezbollah, lui, a dit avoir tiré des roquettes vers une base près de Tel-Aviv (centre) et le nord d’Israël.
Le 8 octobre 2023, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas, au lendemain du début de la guerre à Gaza déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement palestinien le 7 octobre 2023 contre Israël.
Depuis, des localités à la frontière israélo-libanaise ont été prises dans un engrenage de violences transfrontalières, avant une intensification des frappes israéliennes mi-septembre contre le Hezbollah, avec l'objectif de faire cesser les tirs de ce mouvement et permettre le retour de dizaines de milliers d'habitants dans le nord d'Israël.
- Evacuations -
Au Liban, plus de mille personnes ont été tuées, selon le ministère de la Santé, depuis les explosions des appareils de transmission du Hezbollah, les 16 et 17 septembre, attribuées à Israël, et le début des bombardements massifs qui ont visé les bastions du Hezbollah à partir du 23 septembre.
Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées au Liban.
Face à l'escalade, plusieurs compagnies aériennes ont prolongé la suspension de leurs vols vers Beyrouth et Tel-Aviv, et plusieurs pays ont organisé des évacuations de leurs ressortissants résidant au Liban.
S.Delgado--ESF