Les colistiers de Harris et Trump s'affrontent sur la crise au Moyen-Orient lors de leur débat
L'un de ces deux hommes deviendra vice-président à l'issue de l'élection américaine de novembre: les colistiers de Kamala Harris et Donald Trump se sont affrontés mardi sur la crise au Moyen-Orient dès l'ouverture de leur premier et unique débat, à New York.
"Un Donald Trump de près de 80 ans, qui parle de la taille des foules (à ses meetings) n'est pas la personne qu'il nous faut en ce moment", a tancé le démocrate Tim Walz, bras droit de la vice-présidente américaine dans la course à la Maison Blanche.
Le sénateur J.D. Vance, a au contraire loué les qualités de leadership de l'ancien président républicain qu'il seconde, assurant qu'il avait "apporté la stabilité dans le monde".
- Etats-clés -
Trois semaines exactement après la confrontation télévisée tendue qui a opposé Kamala Harris à Donald Trump, c'est au tour de leurs lieutenants, de se retrouver sur un plateau télévisé et d'y exposer leurs antagonismes.
Pour les deux colistiers, il s'agit sans doute du moment le plus important de cette campagne ultra-serrée.
C'est aussi pour chacun l'occasion de combler un réel déficit de notoriété.
Tim Walz, gouverneur du Minnesota, était peu connu en dehors de son Etat quand Kamala Harris l'a choisi pour former le "ticket" démocrate.
Quant à J.D. Vance, sénateur atypique au discours populiste anti-immigration, il avait très peu d'expérience politique avant que Donald Trump ne lui propose de le seconder.
Même s'il est généralement admis que les débats entre les colistiers ont une influence relativement faible sur le scrutin, celui-ci pourrait revêtir une importance particulière: Donald Trump ayant refusé d'affronter à nouveau Kamala Harris, cette joute oratoire pourrait être la dernière de la campagne.
Leur face-à-face devrait être âpre, avec l'objectif de convaincre les électeurs indécis qui pourraient faire basculer l'un des fameux sept Etats-clés très disputés.
- Aux antipodes -
Vingt ans séparent les deux élus -- Tim Walz a 60 ans, son rival 40.
Ils sont aux antipodes sur les grands thèmes du scrutin du 5 novembre, de l'avortement à l'aide à l'Ukraine, des armes à feu aux priorités énergétiques, des mesures fiscales à la lutte contre l'inflation.
Tim Walz et J.D. Vance doivent ferrailler durant 90 minutes, pause publicitaire comprise, sans autre public que les dizaines de millions de téléspectateurs attendus. Ils n'auront pas le droit de se munir de notes écrites.
Contrairement aux deux précédents débats présidentiels, qui ont opposé Donald Trump successivement à Joe Biden puis Kamala Harris, les micros resteront ouverts, permettant aux adversaires de se couper la parole.
Le milliardaire républicain a assuré que le débat serait "truqué" en faveur de Tim Walz, qu'il a qualifié de "parfait imbécile".
J.D. Vance est "intelligent", "travailleur", un "combattant" qui "n'a pas peur des médias", a loué l'ancien président mardi.
Joe Biden a lui soutenu le "coach" Walz, ancien entraîneur de football américain: "Ce soir, l'Amérique va voir le dirigeant fort (...) et efficace que je connais depuis des années", a-t-il écrit.
- "Etrange" -
Tim Walz, ancien enseignant aux origines rurales, natif du Nebraska, et J.D. Vance, qui a relaté dans un livre à succès son enfance difficile dans une Amérique meurtrie par la désindustrialisation, se sont déjà affrontés par déclarations interposées.
Le démocrate a été le premier à qualifier d'"étrange" le tandem Trump-Vance, une expression qui a fait florès.
De son côté J.D. Vance, un élu antisystème au parcours singulier puisqu'il a aussi bien fait carrière dans l'armée que dans la Silicon Valley, n'a de cesse de dénoncer le bilan de son rival gouverneur, y voyant l'illustration d'une gauche progressiste déconnectée de la réalité.
J.D. Vance, qui avant de devenir un ardent trumpiste fut très critique de l'ancien magnat des affaires, est moins populaire que Tim Walz dans les sondages.
Le sénateur de l'Ohio est l'une des premières figures républicaines à avoir relayé la théorie mensongère selon laquelle des migrants haïtiens mangeraient des chats et des chiens.
I.Santos--ESF