El Siglo Futuro - Israël et l'Iran échangent des menaces après une attaque massive de Téhéran

Madrid -
Israël et l'Iran échangent des menaces après une attaque massive de Téhéran

Israël et l'Iran échangent des menaces après une attaque massive de Téhéran

Israël et Téhéran ont échangé des menaces après une attaque iranienne d'envergure sur le territoire israélien pour venger la mort des chefs du Hezbollah et du Hamas palestinien, l'armée israélienne menant mercredi de nouvelles frappes contre le mouvement libanais pro-iranien.

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Le Hezbollah a annoncé dans la matinée avoir affronté des soldats israéliens tentant de s'infiltrer au Liban, et visé par des tirs des troupes israéliennes de l'autre côté de la frontière, au lendemain de l'annonce par Israël d'incursions terrestres le visant dans le pays voisin.

"L'Iran a commis une grave erreur ce soir et en paiera le prix", a averti mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, après le lancement par l'Iran d'environ 180 missiles selon Israël, 200 selon Téhéran.

L'attaque, la deuxième en près de six mois, est "terminée", a indiqué dans la nuit Téhéran, selon qui "90% des missiles" ont atteint leur cible.

Le chef d'état-major iranien, le général Mohammad Bagheri, a averti que l'Iran frapperait "avec une plus grande intensité" et viserait "toutes les infrastructures" du pays en cas de représailles israéliennes.

Un grand nombre ont été interceptés par le bouclier antimissile, a indiqué l'armée israélienne, des navires américains participant également aux interceptions, selon le Pentagone.

L'attaque a fait deux blessés légers en Israël, selon les secours, et tué un Palestinien en Cisjordanie occupée, selon un responsable palestinien.

Les sirènes ont retenti à travers tout le pays et l'espace aérien a été fermé.

Des centaines de personnes se sont réfugiées dans un parking souterrain à la gare routière centrale de Jérusalem-Ouest, avant la levée de l'alerte, environ une heure après l'attaque.

"Nous sommes habitués, même si cela est rare à Jérusalem", a réagi pour l'AFP Eviatar, un étudiant de 22 ans, qui espère qu'"il n'y aura pas la guerre".

- Le Mossad visé -

Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, ont affirmé avoir "visé le cœur" d'Israël pour venger la mort des chefs du Hezbollah, Hassan Nasrallah, du Hamas Ismaïl Haniyeh et d'un de leurs commandants, Abbas Nilforoushan, tué avec Hassan Nasrallah vendredi au Liban.

Le chef d'état-major iranien a affirmé que les missiles avaient visé "les trois principales bases aériennes militaires du régime sioniste, le Mossad (services secrets israéliens, NDLR)" et deux bases aériennes, dont l'une "utilisée pour assassiner le martyr Nasrallah".

L'Iran "n'a ciblé que les bases militaires", a assuré le général Bagheri sur la télévision nationale.

L'Iran a exercé son "droit à l'autodéfense", et agi après "une immense retenue pendant près de deux mois, afin de laisser la place à un cessez-le-feu à Gaza", a écrit sur X son chef de la diplomatie, Seyed Abbas Araghchi.

Le journal pro-Hezbollah Al-Akhbar a qualifié l'attaque de "revers majeur" pour Israël.

- "Plein soutien" américain -

Le 13 avril, en riposte à une frappe meurtrière imputée à Israël sur le consulat iranien à Damas, l'Iran avait tiré vers Israël quelque 350 drones explosifs et missiles, première attaque directe du genre, baptisée "Promesse honnête". La plupart des missiles avaient été interceptés par Israël avec l'aide d'alliés, surtout les Etats-Unis.

"Les Etats-Unis soutiennent pleinement, pleinement, pleinement Israël", a déclaré mardi le président américain Joe Biden, faisant état de discussions "en cours" avec Israël sur la réponse à apporter.

L'Iran a averti Washington contre toute intervention, a déclaré M. Araghchi, précisant que Téhéran n'avait échangé "aucun" message avec la partie américaine avant son attaque.

Celle-ci a été dénoncée par l'Union européenne, le Royaume-Uni, ou encore le Japon. Elle risque "d'embraser" tout le Moyen-Orient, a averti mercredi le chancelier allemand, Olaf Scholz.

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir d'urgence mercredi pour discuter de cette escalade au Moyen-Orient.

L'armée israélienne est en guerre contre le Hamas à Gaza depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre son territoire le 7 octobre 2023, au lendemain de laquelle le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas.

Vendredi, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a été tué dans un raid israélien dévastateur dans la banlieue sud de Beyrouth.

Le 31 juillet, Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, avait été tué dans un attentat à Téhéran. L'Iran et le Hamas ont accusé Israël.

Juste avant l'attaque iranienne de mardi, un attentat a été mené par des Palestiniens de Cisjordanie, dont l'un a été abattu et l'autre blessé, selon la police, tuant sept civils.

Après une série de coups contre les dirigeants du Hezbollah et une semaine de frappes au Liban, Israël a averti que la guerre n'était pas finie.

- Frappes au Liban et à Gaza -

Selon l'Agence nationale d'information libanaise (Ani), l'aviation israélienne a mené dans la matinée une nouvelle frappe sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, d'où un photographe de l'AFP a vu de la fumée s'élever après une nuit de violents raids.

L'armée israélienne, qui a annoncé avoir frappé des "cibles" du Hezbollah dans le secteur, après un appel aux habitants à évacuer, a ensuite exhorté les civils à évacuer "immédiatement" de nouvelles localités dans le sud du Liban.

Une source des services de sécurité libanais a confirmé les frappes de la nuit sur Beyrouth, des journalistes de l'AFP rapportant une vingtaine d'explosions. La télévision du Hezbollah, Al-Manar, a fait état de 11 raids israéliens sur la zone en deux heures.

Le ministère libanais de la Santé a annoncé mardi soir que 55 personnes avaient été tuées et 156 blessées par des frappes israéliennes en 24 heures.

Selon l'unité de gestion des catastrophes, 1.873 personnes ont été tuées au Liban depuis un an.

Avant l'annonce d'affrontements par le Hezbollah, la Force intérimaire de l'ONU au Liban et l'armée libanaise avaient assuré n'avoir pas détecté d'incursion israélienne.

Selon un responsable israélien, il s'agit de "raids localisés d'une ampleur très limitée", destinés à "éloigner les menaces contre les communautés civiles du nord d'Israël", région ciblée par les tirs du Hezbollah.

Mercredi à l'aube, l'armée israélienne a également annoncé avoir attaqué deux écoles dans le nord de la bande de Gaza et une troisième dans le centre, utilisées selon elle par le Hamas comme centres de commandement.

Selon la Défense civile de Gaza, treize personnes ont été tuées par des frappes israéliennes sur Gaza-ville (nord).

E.Abril--ESF