L'armée israélienne dit préparer sa réponse à l'Iran, frappes au Liban et à Gaza
Israël prépare une réponse à l'attaque de missiles lancée sur son territoire par l'Iran, a annoncé samedi un responsable militaire, à l'heure où l'armée israélienne mène de nouvelles frappes contre le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza, alliés de Téhéran.
L'attaque iranienne de mardi, la deuxième depuis avril, et la menace de riposte israélienne, ont attisé les craintes d'un embrasement au Moyen-Orient.
Après avoir affaibli le Hamas lors d'une offensive dévastatrice de représailles toujours en cours dans le territoire palestinien assiégé, Israël a déplacé mi-septembre l'essentiel de ses opérations vers le front libanais, ouvert par le Hezbollah en soutien au Hamas au début de la guerre à Gaza.
Ses forces y ont engagé lundi une opération terrestre contre le Hezbollah dans le sud du Liban, fief du mouvement libanais et frontalier du nord d'Israël. Neuf soldats y sont morts.
L'armée, qui a affirmé y mener des raids "limités, localisés et ciblés", a indiqué avoir tué des combattants du Hezbollah et localisé entrepôts d'armes et tunnels souterrains.
Le mouvement libanais a rapporté samedi des affrontements avec des soldats dans cette région.
Il a aussi annoncé le tir de roquettes sur une base aérienne près de Haïfa, dans le nord d'Israël, à environ 45 km de la frontière. L'armée israélienne fait état de tirs réguliers visant son territoire.
- "De plus en plus fortes" -
De nouvelles frappes israéliennes ont également secoué la banlieue sud de Beyrouth après des raids nocturnes, selon l'agence de presse libanaise ANI.
L'armée israélienne, qui a lancé le 23 septembre des bombardements massifs principalement contre les fiefs du Hezbollah dans l'est et le sud du Liban ainsi que dans la banlieue au Liban, a appelé les habitants à évacuer certains secteurs.
Dans la matinée, des flammes s'échappaient d'immeubles touchés, dont certains effondrés dans la banlieue sud, où des habitants venaient à la hâte rassembler quelques affaires, a constaté un photographe de l'AFP.
Dans un quartier voisin, Abou Abbas, un restaurateur de 62 ans s'affirme déterminé à rester chez lui malgré les frappes "de plus en plus fortes chaque nuit et le bruit des raids".
L'armée a aussi indiqué avoir bombardé dans la nuit des combattants du Hezbollah "à l'intérieur d'une mosquée" dans le sud du Liban.
Selon le Hamas, un de ses commandants et de trois membres de sa famille ont été tués dans une frappe israélienne sur un camp de réfugiés palestiniens près de Tripoli dans le nord du Liban, la première dans cette région depuis un an.
La veille, l'armée israélienne a pilonné la banlieue sud de la capitale, visant, selon le site d'information israélien Ynet, Hachem Safieddine, potentiel successeur à la tête du mouvement de Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre dans un raid israélien sur ce secteur.
- "Crise terrible" -
Selon Téhéran, les quelque 200 missiles tirés mardi vers Israël constituaient une réponse "légitime" à l'assassinat de Hassan Nasrallah et à la mort le 31 juillet d'Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, tué dans une explosion à Téhéran imputée à Israël.
Le président américain Joe Biden a déconseillé à Israël de s'en prendre aux sites pétroliers iraniens, son prédécesseur et candidat républicain à sa succession, Donald Trump, suggérant des frappes sur les installations nucléaires de l'Iran.
Au Liban, l'escalade intervient après douze mois d'échanges de tirs transfrontaliers qui ont déplacé des dizaines de milliers d'habitants des deux côtés de la frontière.
Au moins quatre hôpitaux au Liban ont suspendu leur activité en raison des frappes.
"Le Liban traverse une crise terrible", a déclaré le Haut-Commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, en visite à Beyrouth.
- Frappes meurtrières à Gaza -
Dans la bande de Gaza, affamée et ravagée par 12 mois de guerre et dont l'immense majorité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés, 12 personnes, dont des enfants, ont été tuées par des frappes israéliennes, selon des sources médicales et la Défense civile.
L'armée israélienne a lancé samedi un appel à évacuer aux habitants d'une partie du centre du territoire, indiquant se préparer à y agir "avec force" contre le Hamas.
Depuis le début de la guerre, 41.825 personnes ont été tuées à Gaza, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, dont les données sont considérées fiables par l'ONU.
Sur ces deux fronts, "nous sommes en train de gagner", s'est récemment prévalu le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Il doit prononcer lundi un discours à la nation pour commémorer l'attaque du Hamas, dont le bilan s'élève à 1.205 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l'armée.
R.Abreu--ESF