Israël en état d'alerte avant l'anniversaire du 7 octobre, prépare une riposte contre l'Iran
Israël a annoncé samedi que ses forces étaient en état d'alerte à l'approche de l'anniversaire de l'attaque du Hamas le 7 octobre, par crainte d'attentats, après avoir dit préparer une réponse à l'attaque de missiles de l'Iran.
Sur le front avec le Hezbollah au Liban, le chef d'état-major israélien Herzi Halevi a affirmé sa détermination à frapper "sans répit" le mouvement pro-iranien, dont 440 combattants ont été tués depuis lundi selon Israël.
"Cette semaine, nous commémorerons l'anniversaire de la guerre et du 7 octobre. Nous sommes prêts à augmenter nos forces en prévision de ce jour", par craintes d'attentats, a dit le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari, sans autre précision.
Dans un message à l'occasion du 1er anniversaire lundi de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, le président israélien Isaac Herzog a indiqué que les blessures n'étaient "pas encore complètement guéries".
Il a aussi dénoncé "la menace permanente que font peser sur l'Etat (d'Israël) l'Iran et ses mandataires terroristes, qui sont aveuglés par la haine et déterminés à détruire notre seul et unique Etat-nation juif".
Ennemi juré d'Israël et allié du Hamas et du Hezbollah, l'Iran a présenté son attaque aux missiles mardi contre le territoire israélien comme une riposte à l'assassinat des chefs du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien.
"Pour chaque action, il y aura une réaction proportionnelle et similaire de l'Iran, et même plus forte", a prévenu le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi.
- Le contact avec Safieddine perdu -
Selon Téhéran, les quelque 200 missiles tirés vers Israël constituent une réponse "légitime" à l'assassinat de Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre dans un raid israélien sur la banlieue sud de Beyrouth, et à celui le 31 juillet d'Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, tué dans une explosion à Téhéran imputée à Israël.
Le président américain Joe Biden a déconseillé à Israël de s'en prendre aux sites pétroliers iraniens. Son prédécesseur et candidat républicain à sa succession, Donald Trump, a suggéré des frappes sur les installations nucléaires de l'Iran.
Après avoir affaibli le Hamas lors d'une offensive dévastatrice de représailles toujours en cours dans le territoire palestinien assiégé, Israël a déplacé mi-septembre l'essentiel de ses opérations vers le front libanais, ouvert par le Hezbollah en soutien au Hamas le 8 octobre 2023.
Son armée a lancé une campagne de bombardements aériens violents et meurtriers sur les fiefs du Hezbollah au Liban, et une offensive terrestre dans le sud du Liban lundi.
Vendredi, elle a violemment pilonné la banlieue sud, visant, selon le site d'information israélien Ynet, Hachem Safieddine, potentiel successeur à Nasrallah, qui était considéré comme l'homme le plus puissant du pays. L'armée n'a pas confirmé cette information.
- 440 combattants du Hezbollah tués selon Israël -
L'armée israélienne a affirmé avoir "éliminé environ 440 terroristes parmi lesquels 30 commandants de différents rangs", en parlant de ses opérations terrestres et aériennes contre le Hezbollah depuis lundi.
"Nous devons continuer de faire pression sur le Hezbollah et infliger des dommages supplémentaires à l'ennemi, sans concessions et sans répit pour l'organisation", a dit le général Halevi.
Mi-septembre, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a fait figurer le retour chez eux des dizaines de milliers de déplacés du nord d'Israël, frontalier du sud du Liban, parmi les objectifs de guerre qu'il poursuit.
Israël veut en finir avec la menace que le Hezbollah fait peser à sa frontière nord avec ses tirs de roquettes et éloigner ses combattants des régions frontalières du sud du Liban.
L'armée, qui affirme y mener des raids "limités" et "ciblés", a indiqué avoir localisé entrepôts d'armes et tunnels souterrains.
Le mouvement libanais a rapporté des affrontements avec des soldats israéliens et annoncé le tir de roquettes sur une base aérienne et une entreprise industrielle militaire dans le nord d'Israël.
- Frappes meurtrières à Gaza -
Depuis octobre 2023, plus de 2.000 personnes ont été tuées au Liban, dont plus d'un millier depuis l’intensification des frappes israélienne sur les fiefs du Hezbollah le 23 septembre, selon les autorités. Vendredi, 25 personnes ont péri dans les raids israéliens d'après le ministère de la Santé. Environ 1,2 million de personnes ont été déplacées.
Dans la bande de Gaza, affamée et ravagée par 12 mois de guerre et dont l'immense majorité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés, 12 personnes, dont des enfants, ont péri par des frappes israéliennes, selon des secouristes.
Depuis le début de la guerre, 41.825 personnes ont été tuées à Gaza, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.
Lundi, M. Netanyahu doit prononcer un discours à la nation pour commémorer l'attaque du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.205 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l'armée.
F.Gomez--ESF