Zelensky à Dubrovnik pour un sommet Ukraine-Europe du sud-est, signature d'un accord de coopération croato-ukrainien
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé mercredi en Croatie où il a annoncé la signature d'un accord de coopération "à long terme" et le renforcement des liens entre les industries de défense des deux pays, juste avant l'ouverture d'un sommet Ukraine-Europe du sud-est destiné à montrer "le soutien de la région au peuple ukrainien".
M. Zelensky a rencontré à la mi-journée le Premier ministre croate Andrej Plenkovic. Ils ont évoqué la "coopération en matière de défense, de déminage", les soins à apporter "aux soldats blessés", et ont signé "un accord de coopération et de soutien à long terme", a dit M. Zelensky sur X.
"Ensemble, nous développerons la coopération entre nos industries de défense", a précisé le président ukrainien, dont les troupes sont confrontées à l'avancée russe sur le front est, manquant d'hommes et d'armes.
"La Croatie apporte à l'Ukraine son expérience unique en matière de déminage, de jugement des crimes de guerre, des soins aux anciens combattants et notre expérience du processus d'adhésion à l'Union européenne", a de son côté écrit M. Plenkovic sur le même réseau social.
Ces deux dernières années, Zagreb a envoyé en Ukraine pour 300 millions d'euros d'aide, surtout militaire, a ajouté M. Plenkovic, qui s'est rendu trois fois à Kiev depuis le début de l'invasion russe en février 2022.
Les deux hommes sont ensuite attendus au sommet Ukraine-Europe du sud-est organisé à Dubrovnik, où ils retrouveront les chefs d'État, Premiers ministres ou ministres des Affaires étrangères de 12 pays (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Grèce, Kosovo, Moldavie, Monténégro, Macédoine du Nord, Roumanie, Serbie, Slovénie et Turquie).
De nouvelles coopérations militaires devraient y être annoncées, et une "déclaration de Dubrovnik" signée, condamnant l'invasion russe, soutenant l'intégrité territoriale de l'Ukraine, l'entrée de Kiev dans l'UE et assurant un soutien au pays pour la reconstruction une fois la guerre terminée.
"Nous attendons de la région qu'elle s'unisse pour manifester son soutien à l'Ukraine", a expliqué lundi le ministre croate des Affaires étrangères Gordan Grlic Radman.
Le déplacement de M. Zelensky, son premier en Croatie, intervient à un moment difficile pour l'Ukraine plus de deux ans et demi après l'invasion russe. Le président ukrainien qui fait de chaque voyage une tribune pour demander plus d'aide contre la Russie a récemment regretté que les Occidentaux fassent "traîner" les livraisons de missiles à longue portée pour son pays.
- Rencontre avec le pape -
L'aide à l'Ukraine est un sujet controversé en Croatie : si le Premier ministre de la droite conservatrice Plenkovic en a fait un axe important de sa politique étrangère, le président, Zoran Milanovic (gauche populiste) a refusé début octobre de soutenir la proposition du gouvernement d'envoyer des officiers croates former des soldats ukrainiens dans le cadre d'une mission de l'Otan.
Le président Milanovic, dont le rôle est surtout honorifique mais qui reste le commandant des forces armées, a expliqué qu'il ne permettrait pas aux soldats croates de "participer à des activités qui poussent la Croatie à la guerre".
Après Dubrovnik, M. Zelensky est attendu à Rome vendredi, où il sera reçu par le pape au palais apostolique de 09H30 à 10H00 locales, selon un bref communiqué du Vatican.
Il aurait dû ensuite se rendre en Allemagne pour assister à un sommet international sur la défense de l'Ukraine et y présenter "des mesures claires et concrètes en vue d'une fin juste de la guerre".
Mais après l’annonce par le président américain Joe Biden qu'il ne se rendrait pas en Allemagne en raison de l'ouragan Milton qui doit toucher terre en Floride dans la nuit de mercredi à jeudi, la réunion des alliés de l'Ukraine a été repoussée.
L.M. Del Campo--ESF