Zelensky rencontre Starmer et Rutte à Londres, au début de sa tournée européenne
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rencontré le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chef de l'Otan Mark Rutte jeudi matin à Londres, au début de sa tournée européenne express chez ses principaux alliés visant à recueillir davantage de soutien.
Keir Starmer a indiqué au secrétaire général de l'Otan avoir discuté avec Volodymyr Zelensky du "plan de victoire" de l'Ukraine face à l'invasion de la Russie.
"Il s'agit de l'Ukraine, mais aussi de la défense de l'Occident et de la manière dont nous restons en sécurité", a déclaré Mark Rutte.
Ce "plan" de Volodymyr Zelensky, qui reste à ce stade assez flou, doit être dévoilé lors d'un sommet pour la paix, attendu en novembre, mais ses dates n'ont toujours pas été confirmées par Kiev.
Volodymyr Zelensky a répété ces derniers jours vouloir "contraindre" Moscou à s'asseoir à la table des négociations et accepter les conditions de Kiev.
"Il est très important que nous puissions montrer notre engagement continu à soutenir l'Ukraine", a dit Keir Starmer en accueillant le dirigeant ukrainien.
Le Royaume-Uni est l'un des principaux soutiens de Kiev depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février 2022. C'est la deuxième fois que le président ukrainien vient à Londres depuis que le travailliste est arrivé au pouvoir le 4 juillet.
Cette tournée européenne, qui doit aussi conduire Volodymyr Zelensky à Paris, Rome et Berlin, a lieu alors que l'armée russe poursuit sa progression dans l'Est ukrainien.
Elle intervient à quelques semaines de la présidentielle aux Etats-Unis, dont l'issue incertaine fait craindre, à Kiev, pour la pérennité d'un soutien américain essentiel.
Après Londres, Volodymyr Zelensky doit s'entretenir dans l'après-midi avec le chef de l'Etat français Emmanuel Macron.
Il ira ensuite à Rome pour échanger dans la soirée avec la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, puis vendredi matin avec le pape François au Vatican.
Il est enfin attendu le même jour en Allemagne, où il aurait dû participer samedi à une réunion sur la défense de l'Ukraine finalement reportée après que le président américain Joe Biden eut annulé son déplacement en raison de l'ouragan Milton.
M. Zelensky sera reçu à Berlin par le chancelier Olaf Scholz, dont le gouvernement a prévu de réduire de moitié en 2025 la somme allouée aux aides militaires bilatérales destinées à l'Ukraine, au grand dam de Kiev.
- "Important déficit d'aide" -
Volodymyr Zelensky devrait profiter de sa tournée européenne pour marteler ses demandes en termes d'équipements militaires.
Il réclame depuis des mois l'autorisation d'utiliser les missiles à longue portée Storm Shadow britanniques pour atteindre des cibles à l'intérieur du territoire russe.
L'institut de recherche allemand Kiel Institute a alerté jeudi sur une possible chute de l'aide occidentale à l'Ukraine l'année prochaine.
Le retour éventuel de Donald Trump à la Maison Blanche "pourrait bloquer de futurs plans d'aide au Congrès", met en garde l'institut, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine.
Selon ses projections, les aides militaire et financière s'élèveraient respectivement à 59 et 54 milliards d'euros en 2025 si les donateurs occidentaux maintenaient leur niveau d'aide. A contrario, ces aides chuteraient de moitié, à 29 et 27 milliards d'euros, sans nouvelle aide américaine et si les donateurs européens s'alignaient sur l'Allemagne.
Le président Zelensky, qui arpente les chancelleries occidentales depuis plus de deux ans et demi, a déploré ces dernières semaines la lenteur des prises de décision de ses alliés.
En attendant, les forces russes avancent petit à petit dans la région de Donetsk vers Pokrovsk, nœud logistique pour les troupes ukrainiennes.
Sur le champ de bataille, des soldats ukrainiens ont exprimé auprès de l'AFP leurs doutes concernant l'offensive dans la région russe de Koursk.
"S'il s'agit d'une opération à court terme, elle nous renforcera", a dit à l'AFP Bogdan, un soldat interrogé à Druzhkivka, près de Kramatorsk. "S'il s'agit d'une opération à long terme et que nous prévoyons de rester à Koursk, cela épuisera nos principales ressources", s'est-il inquiété.
M.Rubio--ESF