Israël appelle les habitants du sud du Liban à ne pas y revenir
L'armée israélienne, en guerre contre le Hezbollah dans le sud du Liban, a enjoint samedi aux habitants de cette région à ne pas retourner chez eux, quelques heures après le tir de missiles par le mouvement libanais sur le nord d'Israël.
Alors qu'Israël célèbre le Yom Kippour, jour le plus sacré du judaïsme, ses troupes combattent le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza, le Premier ministre Benjamin Netanyahu jurant de poursuivre ce combat contre ces groupes islamistes alliés de l'Iran, "jusqu'à la victoire".
La guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, et celle au Liban s'accompagnent d'une escalade entre Israël et l'Iran, les dirigeants israéliens menaçant de riposter à une attaque aux missiles iraniennes le 1er octobre.
Dans un message en arabe sur X, le porte-parole de l'armée israélienne pour le public arabophone, Avichay Adraee, a écrit: "pour votre propre protection, ne retournez pas chez vous jusqu'à nouvel ordre. Ne vous dirigez pas vers le sud; quiconque se dirige vers le sud risque de mettre sa vie en danger".
L'armée a également averti les personnels de santé de la zone de rester à distance des ambulances qui sont selon elle utilisées par le Hezbollah pour "transporter des terroristes et des armes".
- Sirènes pendant le Yom Kippour -
Quelques heures plus tôt, le Hezbollah a annoncé avoir tiré des missiles sur une base militaire au sud de Haïfa, dans le nord d'Israël, frontalier du sud du Liban.
Les sirènes d'alerte ont retenti dans le centre d'Israël après l'interception d'un "projectile tiré depuis le Liban", a indiqué l'armée.
Dans la matinée, des bombardements israéliens ont visé le village de Khiam, dans le sud du Liban, selon un correspondant de l'AFP sur place.
Ces violences ont lieu alors que depuis vendredi soir et jusqu'à samedi soir, Israël célèbre Yom Kippour, jour du "grand pardon" durant lequel le pays s'arrête: les frontières, les aéroports et la plupart des commerces sont fermés et les transports publics ne roulent pas.
Après avoir affaibli le Hamas à Gaza, l'armée israélienne a déplacé depuis la mi-septembre le front de la guerre vers le Liban, afin d'éloigner le Hezbollah des zones frontalières et faire cesser ses tirs de roquettes pour permettre le retour dans le nord d'Israël des quelque 60.000 habitants déplacés.
Le front ouvert en octobre 2023 par le Hezbollah contre Israël en appui au Hamas s'est transformé en guerre ouverte le 23 septembre avec le début d'un pilonnage violent israélien sur les bastions du Hezbollah au Liban.
Outre ces bombardements dévastateurs et meurtriers, Israël a lancé une offensive terrestre le 30 septembre dans le sud du Liban, un fief du Hezbollah.
- "Inacceptable" -
Vendredi, Israël s'est retrouvé sous le feu des critiques après avoir tiré sur des Casques bleus de la Force intérimaire des Nations unies (Finul) postés dans le sud du Liban. Quatre soldats ont été blessés en 48 heures.
Le président américain Joe Biden a demandé à Israël de ne plus tirer sur les forces de l'ONU au Liban, alors que son homologue français Emmanuel Macron a jugé "inacceptable" qu'elles soient visées "délibérément par les forces israéliennes".
L'armée israélienne a assuré vendredi avoir tiré en direction d'une "menace".
Depuis octobre 2023, plus de 2.100 personnes ont été tuées au Liban, dont plus de 1.200 depuis le 23 septembre et l'intensification des bombardements israéliens sur le Liban, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. L'ONU a recensé près de 700.000 déplacés.
Alors que les craintes d'un embrasement régional s'accentuent, l'Iran a répété vendredi être "prêt à défendre sa souveraineté", alors qu'Israël a promis à son ennemi juré une "attaque mortelle, précise et surprenante" à ses tirs de missiles le 1er octobre.
- Raids meurtriers à Gaza -
Dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, l'armée israélienne poursuit son offensive pilonnant principalement la région de Jabalia (nord), où elle accuse le Hamas de reconstituer ses forces.
Selon la Défense civile locale, 30 Palestiniens ont été tués vendredi dans des frappes sur Jabalia.
L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza.
Au moins 42.175 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils, dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU. La quasi-totalité des 2,4 millions d(habitants ont été déplacés.
L.Cabrera--ESF