Nouveaux raids israéliens au Liban, Netanyahu veut frapper "sans pitié" le Hezbollah
Israël a mené de nouvelles frappes mardi dans l'est et le sud du Liban, un fief du Hezbollah, après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a juré de continuer à frapper "sans pitié" le mouvement libanais pro-iranien, son ennemi juré.
Tôt le matin, l'armée israélienne a lancé plusieurs frappes dans la région de la Békaa, mettant hors service un hôpital de la ville, selon l'Agence nationale de presse officielle libanaise ANI. Des raids ont également visé des villages du sud du pays.
Le Hezbollah, affirmant agir en soutien au Hamas, a ouvert un front contre Israël à partir du sud du Liban le 8 octobre 2023, au lendemain de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël ayant déclenché la guerre à Gaza.
Objectif: éloigner le Hezbollah des régions frontalières dans le sud du Liban et faire cesser les tirs de roquettes de ce mouvement afin de permettre le retour dans le nord d'Israël des quelque 60.000 habitants déplacés.
Malgré les coups durs infligés au Hezbollah, le mouvement a poursuivi les tirs sur Israël et est engagé dans des combats avec les soldats israéliens dans le sud du Liban.
Dimanche, il a mené une attaque de drone sur une base militaire à Binyamina, dans le nord d'Israël, qui a tué quatre soldats et fait plus de 60 blessés selon les secouristes, l'attaque la plus meurtrière du mouvement sur le sol israélien en près d'un mois d'escalade.
- "Sans pitié" -
"Je tiens à être clair: nous continuerons à frapper sans pitié le Hezbollah dans toutes les parties du Liban, y compris à Beyrouth", a déclaré M. Netanyahu lors d'une visite sur cette base.
Lundi, une frappe israélienne a fait 21 morts, selon le ministère libanais de la Santé, dans le village chrétien d'Aïto, dans le nord du Liban. L'immeuble visé a été rasé.
C'est la première fois que ce village est la cible des bombardements israéliens, dirigés pour la plupart contre les régions où le Hezbollah chiite est implanté, dans le sud et l'est du Liban ainsi que la banlieue sud de Beyrouth.
Depuis l'intensification des frappes israéliennes au Liban le 23 septembre, au moins 1.315 personnes ont été tuées au Liban, selon un décompte de l'AFP établi à partir de chiffres officiels. L'ONU a recensé près de 700.000 déplacés.
- Pas de retrait de la Finul -
Après le début de l'offensive terrestre dans le sud du Liban, où est déployée la force de paix de l'ONU (Finul), M. Netanyahu a affirmé que le Hezbollah utilisait "les installations et les positions de la Finul comme couverture afin de mener ses attaques" contre Israël.
Benjamin Netanyahu a appelé dimanche le patron de l'ONU, Antonio Guterres, à mettre les Casques bleus "à l'abri immédiatement".
"Il a été décidé que la Finul conserverait toutes ses positions en dépit des appels israéliens", a déclaré lundi le chef des Casques bleus, Jean-Pierre Lacroix. Cette décision a été approuvée par M. Guterres.
La Finul a dénoncé des "violations choquantes" d'Israël contre ses positions, faisant état d'une entrée "en force" dimanche de deux chars dans l'une d'entre elles. L'armée israélienne a dit qu'un de ses chars avait percuté un poste de la Finul alors qu'il évacuait des soldats blessés.
La guerre entre Israël et le Hezbollah et celle entre le Hamas et Israël à Gaza, se doublent d'une escalade entre l'Iran et Israël, qui menace de riposter à une attaque iranienne de missiles le 1er octobre.
- Frapper l'armée iranienne -
Selon le Washington Post, Benjamin Netanyahu a dit à son allié américain envisager de frapper l'armée iranienne, et non des infrastructures pétrolières ou nucléaires de l'Iran.
Les Etats-Unis ont annoncé dimanche le déploiement en Israël d'un système de défense antimissiles à haute altitude, face à une éventuelle attaque d'Iran.
Dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, la Défense civile a annoncé qu'une frappe aérienne sur la ville de Deir al-Balah (centre) a fait quatre morts dans l'enceinte de l'hôpital des Martyrs d'al-Aqsa, qui abrite des déplacés. L'armée israélienne a dit avoir mené une frappe sur un "centre de commandement" du Hamas.
L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza.
Au moins 42.289 Palestiniens ont été tués, majoritairement des civils, dans l'offensive de représailles israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
M.Hernández--ESF