Guatemala: le journaliste José Rubén Zamora libéré de prison et assigné à résidence
Un juge du Guatemala a ordonné vendredi la fin de la détention provisoire et l'assignation à résidence de José Rubén Zamora, fondateur du journal El Periodico et critique du précédent gouvernement de droite d'Alejandro Giammattei (2020-2024).
A l'issue de huit heures d'audience dans un tribunal de la capitale, le juge Erick Garcia a estimé que la durée de la détention provisoire "a dépassé les limites" et devait être remplacée par l'assignation à résidence.
M. Zamora, 68 ans, était en prison depuis le 29 juillet 2022 pour des accusations de blanchiment d'argent, chantage et obstruction à la justice.
En juin 2023, il avait été condamné à six ans de prison, mais le jugement avait été annulé en appel. Il avait cependant été maintenu en détention pour une autre affaire soutenue par la procureure générale Consuelo Porras, considérée comme "corrompue" par les Etats-Unis et l'Union européenne.
Son incarcération a été condamnée par les Etats-Unis, l'ONU, Amnesty International et même par l'actuel président du Guatemala, Bernardo Arévalo, qui a qualifié d'"abus de pouvoir" les poursuites engagées par le parquet contre le journaliste.
"Zamora rentre chez lui. La justice commence à être rendue. Un chapitre sombre va s'achever", a réagi M. Arévalo sur le réseau social X, après l'annonce de la décision du juge.
L'association Reporters sans frontières (RSF) de son côté a fait part sur X de son "immense soulagement": "Le calvaire de #JoseRubénZamora au Guatemala touche à sa fin". "Mais l'assignation à résidence est une autre forme de détention", a estimé l'association appelant à nouveau à sa "libération totale et inconditionnelle".
Le parquet va faire appel de la décision du tribunal car le risque de fuite de M. Zamora à l'étranger demeure, a toutefois indiqué à l'AFP le procureur Rafael Curruchiche.
M. Zamora assure être innocent et affirme être persécuté pour avoir révélé, dans El Periodico, des scandales de corruption sous le gouvernement de droite du président Giammattei et pour avoir critiqué la procureure générale Porras.
F.Gomez--ESF