Les Etats-Unis veulent mettre fin "au plus vite" à la guerre entre Israël et le Hezbollah
Les Etats-Unis ont affirmé lundi vouloir mettre fin "au plus vite" à la guerre entre Israël et le Hezbollah au Liban sur la base d'une résolution de l'ONU, au moment où l'armée israélienne élargit son offensive en frappant une société financière liée au mouvement islamiste.
Un émissaire américain, Amos Hochstein, est arrivé à Beyrouth pour rencontrer les dirigeants libanais après bientôt un mois de guerre entre Israël et le Hezbollah, soutenu par l'Iran et allié du Hamas palestinien.
Il a affirmé qu'il n'était "pas dans l'intérêt du Liban" de lier son sort "à d'autres conflits dans la région", en allusion à la promesse faite par le Hezbollah de continuer à combattre Israël tandis que se poursuivrait son offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza.
A Beyrouth, M. Hochstein a affirmé que Washington oeuvrait pour un règlement "au plus vite" du conflit au Liban, en s'appuyant sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU datant de 2006, qui prévoit que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus soient déployés dans le sud du pays, frontalier d'Israël.
Il a souligné que "personne n'avait rien fait pour mettre en œuvre" cette résolution.
- Des "milliards" de dollars -
Lundi, le Hezbollah a dit avoir visé des soldats israéliens dans plusieurs villages du sud du Liban.
Des combats faisaient rage dans le village frontalier de Aïta el-Chaab, où l'armée israélienne a dynamité des maisons, selon l'agence de presse libanaise Ani.
Des bombardements à Tyr et à Nabatiyeh, deux villes du sud du Liban, ont visé selon l'Ani des bureaux de la société financière Al-Qard al-Hassan, soumise à des sanctions américaines.
Elargissant son offensive au-delà des cibles militaires visées jusqu'à présent, l'armée a annoncé lundi avoir frappé "des dizaines d'installations utilisées" par le Hezbollah "pour financer ses activités terroristes contre l'Etat d'Israël", situées dans le secteur de Beyrouth, dans le sud du Liban et "en profondeur" dans le territoire libanais.
Al-Qard al-Hassan est une institution financière liée au Hezbollah qui octroie des microcrédits dans le pays où le système bancaire s'est effondré en raison de la crise économique. Elle fait partie d'un réseau d'associations, d'écoles et d'hôpitaux qui ont assis sa popularité au sein de la communauté chiite et au-delà.
Selon l'armée, "des milliards de dollars" appartenant au Hezbollah sont entreposés dans les caisses d'Al-Qard al-Hassan.
L'armée poursuit pendant ce temps ses opérations terrestres menées depuis le 30 septembre dans le sud du Liban, où elle a promis de neutraliser le Hezbollah.
Israël affirme vouloir permettre le retour d'environ 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs de roquettes incessants depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023.
Le Hezbollah, affaibli par la campagne de frappes aériennes massives lancée le 23 septembre, continue néanmoins à tirer des roquettes sur le nord d'Israël, visé lundi par "des dizaines de projectiles", selon l'armée.
"Non seulement nous sommes en train de battre l'ennemi mais nous le détruisons dans tous les villages le long de la frontière", a déclaré dimanche le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, en rendant visite aux soldats déployés dans le nord.
Israël multiplie également ses frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth, à présent dévastée, où vivaient 850.000 personnes dans des quartiers où le Hezbollah a consolidé sa popularité grâce à un réseau d'associations caritatives et de services sociaux.
Au moins 1.470 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
A la mi-octobre, l'ONU recensait près de 700.000 déplacés.
- Partir "sans rien emporter" -
Dans la bande de Gaza, l'armée mène depuis le 6 octobre une offensive dans le secteur de Jabalia, dans le nord, où elle affirme que le Hamas cherche à reconstituer ses forces.
Quatre Palestiniens ont été tués lundi dans des bombardements, selon la Défense civile. Des témoins ont affirmé que l'armée avait fait exploser plusieurs maisons à Jabalia.
Des dizaines de milliers de personnes ont fui cette région tandis qu'environ 400.000 personnes restaient piégées la semaine dernière dans le nord de Gaza, selon l'Unrwa, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens.
"Il y avait des bombes fumigènes et des grenades assourdissantes, nous avons fui avec nos enfants sans rien emporter, pas de lait, pas de couches, pas de couvertures ou de matelas", a raconté à l'AFP Shaima Naseer, une femme de 30 ans venue chercher refuge dans la ville de Gaza, sa petite fille de neuf mois dans les bras.
Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, a affirmé qu'il continuerait à se battre malgré la mort de son chef, Yahya Sinouar, tué par des soldats israéliens le 16 octobre et considéré comme le cerveau de l'attaque sans précédent contre Israël du 7 octobre 2023.
Cette attaque a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.
Au moins 42.603 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive israélienne menée en représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
H.Alejo--ESF