Nouvelle-Zélande: une députée interrompt une séance parlementaire avec un haka
Les députés du parti Maori de Nouvelle-Zélande ont interrompu une session parlementaire jeudi avec une danse haka, dans le but de s'opposer à un projet de loi sur les relations interraciales qui a déclenché des manifestations dans tout le pays.
La loi, censée être débattue ce jour là, vise à réinterpréter le traité de Waitangi, signé il y a presque 200 ans entre les Maoris de Nouvelle-Zélande et les colons européens, et considéré comme le traité fondateur du pays.
Mais les débats ont été interrompus lorsque Hana-Rawhiti Maipi-Clarke, une députée du parti maori âgée de 22 ans, s'est levée, a déchiré le projet de loi en deux et a commencé un Ka Mate haka, une danse chantée traditionnelle pratiquée par les Maoris lors de conflits pour impressionner leurs adversaires.
D'autres membres de son parti se sont immédiatement joints à elle dans cette danse popularisée mondialement par les All Blacks, l'équipe de rugby néo-zélandaise.
Le président du Parlement, Gerry Brownlee, a fait évacuer les spectateurs de la tribune publique et a brièvement interrompu les débats, condamnant l'interruption qu'il a estimé "grossièrement désordonnée".
La tension a commencé à monter en Nouvelle-Zélande après qu'un parti minoritaire appartenant à la coalition gouvernementale a proposé une loi pour redéfinir le traité de Waitangi.
Le texte, signé en 1840 afin d'instaurer la paix entre les chefs maoris et les colons anglais, est considéré comme le document fondateur du pays.
Les détracteurs du projet de loi affirment qu'il aurait pour effet de démanteler des programmes, notamment d'éducation, destinés aux citoyens maoris.
Bien que la proposition ait peu de chances de passer -- n'étant pas soutenue au sein même de la coalition gouvernementale -- les critiques affirment qu'elle risque encore d'envenimer relations interraciales.
Des milliers de personnes ont rejoint une marche à travers le pays pour protester la loi, bloquant des autoroutes sur leur chemin en direction de la capitale, Wellington. Les manifestants, dont le nombre est estimé à 10.000, devraient arriver devant le parlement en début de semaine prochaine.
V.Martin--ESF