El Siglo Futuro - Royaume-Uni: début du procès de l'auteur présumé du meurtre de trois fillettes, à l'origine d'émeutes

Madrid -
Royaume-Uni: début du procès de l'auteur présumé du meurtre de trois fillettes, à l'origine d'émeutes
Royaume-Uni: début du procès de l'auteur présumé du meurtre de trois fillettes, à l'origine d'émeutes / Photo: © AFP/Archives

Royaume-Uni: début du procès de l'auteur présumé du meurtre de trois fillettes, à l'origine d'émeutes

Son attaque au couteau a choqué le Royaume-Uni et déclenché les émeutes les plus violentes depuis 13 ans dans le pays: le tueur présumé de trois fillettes en Angleterre fin juillet est jugé à partir de lundi devant la cour criminelle de Liverpool.

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Axel Rudakubana, 18 ans, est accusé d'avoir tué Bebe King, 6 ans, Elsie Dot Stancombe, 7 ans et Alice da Silva, 9 ans, le 29 juillet à Southport, dans le nord-ouest de l'Angleterre, lors d'un cours de danse inspiré de la star de la pop Taylor Swift.

Dix autres personnes ont été blessées, dont huit enfants, dans l'une des pires attaques à l'arme blanche que le pays ait connu depuis des années.

De violentes manifestations anti-immigration ont eu lieu dans la foulée dans des dizaines de villes en Angleterre et en Irlande du Nord, attisées par des agitateurs d'extrême droite sur fond de rumeurs sur internet concernant le suspect.

Il avait été présenté à tort comme un demandeur d'asile musulman alors qu'il est né au Pays de Galles dans une famille originaire du Rwanda, et vivait à Banks, une commune près de Southport.

Les violences ont duré plusieurs jours, durant lesquels des émeutiers s'en sont pris à des hôtels hébergeant des demandeurs d'asile, des mosquées, et des affrontements ont eu lieu avec les forces de l'ordre, mobilisées en masse, ou avec des contre manifestants.

Le 8 août, des milliers de personnes se sont rassemblées à travers le pays pour dire "stop à l'extrême droite" et contre le racisme et l'islamophobie.

Bien qu'Axel Rudakubana soit mineur au moment des faits, la justice a autorisé la révélation de son identité face aux rumeurs circulant sur lui.

- Accusé silencieux -

Le Premier ministre travailliste Keir Starmer, arrivé quelques semaines plus tôt au pouvoir, avait dénoncé des émeutes d'"extrême droite" et promis la plus grande fermeté pour les auteurs de ces violences et pour ceux qui les ont attisées en ligne.

A la mi-décembre, plus de 410 personnes avaient été condamnées dans tout le pays en lien avec ces émeutes, dont plus de 360 à de la prison ferme, selon un décompte réalisé par l'agence de presse britannique PA.

Deux hommes ont écopé de neuf ans de prison, la peine la plus lourde prononcée dans le cadre de la répression de ces violences.

Un organisme chargé de contrôler l'action de la police a estimé que celle-ci avait sous-estimé le climat de violence et le poids de la désinformation qui a culminé avec les émeutes de cet été.

L'attaque de Southport a suscité une vague de réactions horrifiées dans le pays. Le roi Charles III s'est rendu en août sur les lieux pour rencontrer les enfants ayant survécu.

Au lendemain de l'attaque, la chanteuse Taylor Swift, alors au milieu de sa tournée planétaire, s'est dite "complètement choquée". Selon plusieurs médias, la star a rencontré deux des fillettes blessées en marge de ses concerts à Londres en août.

Le prince William et son épouse Kate se sont aussi rendus à Southport en octobre et ont rendu hommage aux secours. Il s'agissait du premier engagement conjoint du couple depuis la fin de la chimiothérapie de la princesse.

Si la motivation terroriste n'a pas été retenue, en octobre, Axel Rudakubana a également été inculpé pour "détention d'informations (...) susceptibles d'être utiles à une personne commettant ou préparant un acte de terrorisme", la police l'accusant d'avoir produit de la ricine, un poison extrêmement toxique, et d'avoir détenu un manuel d'entraînement d'Al-Qaïda.

En amont de son procès, il a déjà comparu à plusieurs reprises devant le tribunal, par lien vidéo depuis sa prison, mais a refusé de s'exprimer.

Lors d'une audience mi-décembre, il a refusé de dire s'il plaidait coupable ou non. En conséquence, le juge a considéré qu'il niait les charges retenues contre lui.

Le procès doit durer quatre semaines.

R.Salamanca--ESF