Violences au Sénégal: l'opposant Sonko lance un "ultimatum" au président
Le principal opposant au pouvoir sénégalais Ousmane Sonko a lancé ce qu'il a appelé un "ultimatum" au président Macky Sall, le sommant de libérer les personnalités arrêtées au cours d'une journée de heurts qui a fait trois morts selon de nouvelles informations.
La capitale Dakar et la Casamance (sud) ont été vendredi le théâtre d'affrontements quand des jeunes ont défié l'interdiction de se rassembler pour protester contre l'invalidation d'une liste nationale de candidats de l'opposition aux législatives du 31 juillet.
Les médias et l'opposition ont rapporté un troisième décès, un conducteur de taxi atteint par balle à Ziguinchor, en Casamance, alors qu'il ne prenait pas part aux heurts selon eux.
Trois figures de l'opposition, Déthié Fall, Ahmet Aidara et Mame Diarra Fame, ont été arrêtées.
"Monsieur Macky Sall, nous vous donnons un ultimatum (intimant de) libérer tous les otages politiques qui sont entre vos mains ; au-delà, nous viendrons chercher ces otages politiques, coûte ce que cela devra coûter", a dit M. Sonko dans un message publié sur sa page Facebook dans la nuit de vendredi à samedi.
M. Sonko a accusé M. Sall d'être "un président assassin : après avoir assassiné 14 personnes lors des évènements de février-mars 2021, le voilà qui ajoute trois autres victimes à son répertoire en juin 2022", a-t-il dit, faisant référence aux émeutes qui ont secoué le Sénégal l'an dernier.
Il a une nouvelle fois dénoncé "l'obsession" qu'il prête au président de briguer un troisième mandat en 2024. M. Sall entretient le flou sur ce sujet. M. Sonko, troisième de la présidentielle en 2019, est lui-même candidat à celle de 2024.
M. Sonko a de nouveau martelé un discours souverainiste et africaniste et accusé M. Sall d'être à la solde d'intérêts personnels et étrangers.
Il a demandé que la France, ancienne puissance coloniale avec laquelle le Sénégal conserve des relations fortes, reste "en dehors de nos affaires".
Les différentes autorités sont restées jusqu'alors silencieuses sur les évènements.
P.Rodríguez--ESF