Les dix groupes de l'Assemblée nationale, dont sept d'opposition
Rouages essentiels de la législature, dix groupes politiques se sont constitués à l'Assemblée nationale, égalant le record de la précédente mandature. Sept sont d'opposition.
Les macronistes sont au total 250, à 39 voix de la majorité absolue, selon les listes publiées mercredi au Journal officiel.
- LA MAJORITE EN TROIS GROUPES (250 députés)
Renaissance (ex-LREM), la lignée Macron
Première force à l'Assemblée avec 172 députés, le groupe Renaissance, nouveau nom de La République en marche, prend "l'engagement de l'efficacité". Il revendique de "porter un projet clair pour le pays", celui d'Emmanuel Macron.
Aurore Bergé est à sa tête, après Christophe Castaner. Sur les 172, quatre sont apparentés: le ministre des Solidarités Damien Abad, le tombeur de Manuel Valls Stéphane Vojetta, ainsi que deux membres du Parti radical.
Pour gonfler ses effectifs, les députés de l'ancien petit groupe Agir ont aussi rallié Renaissance.
MoDem, Bayrou en coulisses
Le groupe centriste compte 48 élus, pilotés par Jean-Paul Mattei, un proche du patron du MoDem François Bayrou. Il entend préserver un "équilibre" entre "solidarité sociale et sagesse budgétaire".
Horizons, l'écurie d'Edouard Philippe
Aile droite de la majorité, ce nouveau groupe compte 30 députés (dont deux apparentés), qui ont mis à leur tête Laurent Marcangeli. L'ancien Premier ministre Edouard Philippe, qui ne siège pas à l'Assemblée, en est à l'initiative.
Le groupe promet de ne "rien céder à la démagogie et à ceux qui entendent prospérer sur le chaos politique".
- DROITE ET EXTREME DROITE (151 députés)
RN, Marine Le Pen à la barre
Premier groupe d'opposition en nombre, le Rassemblement national compte 89 élus (dont une apparentée), un record pour le parti d'extrême-droite, qui n'avait obtenu que huit sièges en 2017. Marine Le Pen, finaliste de la présidentielle, le dirige.
Il annonce une "opposition ferme à la politique" d'Emmanuel Macron, mais aussi "constructive", et entend "préparer l'alternance".
LR et les valeurs
Le groupe Les Républicains a vu ses effectifs passer d'une centaine d'élus à 62 (dont trois apparentés). Il est désormais présidé par Olivier Marleix, qui a pris la suite de Damien Abad, rallié à la majorité.
Il sera "un groupe d'opposition animé par le seul souci de défendre les intérêts de la France et des Français" et s'engage à continuer de "faire vivre les valeurs de la droite et du centre".
- A GAUCHE, 4 GROUPES = 1 NUPES (151 députés)
LFI, dans l'ombre de Mélenchon
Le groupe de gauche radicale refuse "la politique de maltraitance sociale" des macronistes et a "l'intérêt général humain et écologique comme seule boussole".
Premier groupe de gauche, il compte 75 membres et a reconduit à sa tête Mathilde Panot, qui avait succédé à Jean-Luc Mélenchon en 2021. Le leader de LFI ne s'est pas représenté aux législatives.
Prolongeant l'alliance électorale Nupes (Nouvelle union populaire, écologique et sociale), les insoumis forment un intergroupe, structure informelle de coordination, avec les socialistes, les écologistes et les communistes.
Les socialistes, partenaires particuliers
Après le naufrage de la présidentielle, le groupe socialiste a réussi à obtenir 31 députés, contre 28 précédemment, grâce à l'alliance Nupes. Mais il compte garder son identité face à LFI.
Présidé par Boris Vallaud, le groupe demande "le respect" des "différences et complémentarités" des partenaires de gauche. Il rassemble des personnalités comme le numéro un du PS Olivier Faure, et Valérie Rabault, qui a pris ses distances vis-à-vis de la Nupes.
Les écologistes, tout nouveaux
Avec 23 élus, les écologistes sont parvenus à former un groupe. Le chef d'EELV, Julien Bayou, le copréside avec la députée de l'Isère Cyrielle Chatelain. Sandrine Rousseau, Delphine Batho et encore Aurélien Taché en sont membres.
Les communistes dopés par les ultramarins
Les communistes parviennent à élargir leur assise en passant de 15 à 22 députés, dont 10 des outre-mers. André Chassaigne a été reconduit à sa tête. Il compte dans ses rangs l'ancien candidat à la présidentielle Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.
- UNE OPPOSITION INDEPENDANTE POUR LES TERRITOIRES (16 députés)
Un 10e groupe s'est formé, d'"opposition républicaine, libre, indépendante et responsable", comptant 16 membres.
Baptisé "Libertés, indépendants, outre-mer, territoires", il comprend notamment des élus d'outre-mer, des nationalistes corses et des centristes. Bertrand Pancher le co-préside avec l'UDI Christophe Naegelen.
- LES NON-INSCRITS (9 députés)
Disposant de moins de temps de parole et de prérogatives, les non-inscrits sont au nombre de neuf. Parmi eux, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan et six députés de gauche hostiles à la Nupes, regroupés en "pôle" autour de David Habib.
A.Pérez--ESF