Loin de la guerre, l'équipe ukrainienne de sumo a trouvé refuge au Japon
Chassés par la guerre dans leur pays et l'invasion russe, les meilleurs lutteurs ukrainiens de sumo ont été accueillis par le Japon, le pays où leur sport est vénéré.
Pour préparer les Jeux mondiaux 2022 qui débutent en fin de semaine aux Etats-Unis, quoi de mieux que s'entraîner dans le pays où est né le sumo, à Soka.
C'est depuis un mois le quotidien de six lutteurs ukrainiens qui s'entraînent dans une école de sumo de Soka, près de Tokyo et qui s'envoleront mardi pour l'Alabama où ont lieu les Jeux mondiaux, rendez-vous quadriennal qui rassemble les disciplines qui ne sont pas au programme olympique.
Il y a encore quelques semaines ils étaient à Kharkiv, bombardée et attaquée par la Russie.
Alors que les "roquettes tombent partout en Ukraine", pour Ivanna Berezovska, l'une des deux femmes de cette délégation ukrainienne, prendre part aux Jeux mondiaux est un moyen de "(se) donner une raison d'être heureuse".
"Et ensuite donner aux gens de chez nous quelque chose à célébrer", insiste-t-elle.
S'ils n'ont pas le statut (ni toujours l'imposant gabarit) des combattants professionnels japonais, les rikishis, considérés comme des demi-dieux, les lutteurs de sumo sont particulièrement populaires en Ukraine.
On en recense environ 3.000 dans le pays, ce qui fait de l'Ukraine l'une des nations les plus performantes depuis que le sumo est apparu aux Jeux mondiaux en 2005.
Il y a même parmi les lutteurs professionnels au Japon, un Ukrainien, Sergey Sokolovsky connu sous le nom de Shishi Masaru qui appartient à la division makushita, la 3e plus importante.
Pour l'entraîneure Liubov Korobko, gagner des médailles aux Jeux mondiaux revêt "une grande importance" en Ukraine.
"Nous avons beaucoup de lutteurs de sumo en compétition, je pense que nous pouvons apporter notre contribution et aider à améliorer l'image de notre pays, poursuit-elle.
Aux Jeux mondiaux, les Ukrainiens ne croiseront cependant pas la route des lutteurs russes et bélarusses, interdits de participer.
Mais pour Liubov Korobko, "le sport et la politique ne devraient pas se mélanger".
"Je pense que beaucoup de sportifs en Russie sont contre cette guerre" précise t-elle, ajoutant que les Jeux auraient été un bon moyen d'"exprimer leur désir de paix".
M.Vargas--ESF