Frappes russes massives sur les villes ukrainiennes, au moins 24 morts
La Russie a mené lundi une attaque massive contre les villes d'Ukraine, tirant plus de 40 missiles, qui ont fait au moins 24 morts, des dizaines de blessés, et touchant notamment un hôpital pour enfants à Kiev, ont dénoncé les autorités ukrainiennes.
"Les terroristes russes ont de nouveau attaqué lourdement l'Ukraine avec des missiles. Différentes villes : Kiev, Dnipro, Kryvyï Rig, Sloviansk, Kramatorsk. Plus de 40 missiles de différents types. Des immeubles d'habitation, des infrastructures et un hôpital pour enfants ont été endommagés", a réagi Volodymyr Zelensky sur Telegram.
Le bilan de ces bombardements dans la profondeur du territoire ukrainien s'alourdissait à la mi-journée.
A Kryvyï Rig, dans le centre, le maire a annoncé qu'au moins 10 personnes avaient été tuées et 41 blessées dans des frappes qui ont en particulier atteint une usine. A Kiev, le parquet a dénombré neuf morts et 35 blessés.
"Un des plus importants hôpitaux pour enfants d'Europe" a été endommagé dan la capitale, "il y a des gens sous les décombres et le nombre exact des victimes est pour l'heure inconnu", a fustigé Volodymyr Zelensky sur X, diffusant une vidéo du bâtiment endommagé.
"La Russie ne peut soutenir qu'elle ignore où tombent ses missiles et doit être tenue pour pleinement responsable", a-t-il ajouté, laissant entendre que le bâtiment a été directement atteint par le missile russe et non par des débris d'un missile russe qui aurait été détruit dans les airs ou encore par un missile antiaérien ukrainien qui serait retombé.
- Pluie de missiles -
Sur place, une journaliste de l'AFP a constaté que la route conduisant à l'hôpital était partiellement barrée par la police. Des patients et des infirmières en tenue s'étaient regroupés dans le parc de l'hôpital, à côté du bâtiment détruit.
"Il est très important que le monde ne reste pas silencieux et que chacun voie ce que fait la Russie", a lancé M. Zelensky, à la veille d'un important sommet de l'Otan à Washington et à quelques heures de l'arrivée du Premier ministre indien Narendra Modi à Moscou.
Près de la ligne de front, dans la région orientale de Donetsk, les autorités ukrainiennes ont annoncé qu'"au moins trois personnes" avaient péri à Pokrovsk", après les frappes matinales, qui ont, là aussi, touché une usine, selon le gouverneur régional, Vadym Filachkine.
A Dnipro, les autorités militaires ont dénombré un mort et six blessés.
Le Premier ministre Denys Shmygal a précisé que les Russes avaient tiré des "missiles de croisière et des missiles balistiques, aussi bien que des Kinjal", des missiles air-sol.
L'armée russe frappe régulièrement loin à l'intérieur du territoire ukrainien, ciblant notamment des infrastructures comme des installations énergétiques et des usines et tuant des civils dans une stratégie qui vise à saper le moral des Ukrainiens.
L'Ukraine ne dispose que d'un nombre limité de systèmes de défense antiaérienne et de munitions et en réclame plus à ses alliés occidentaux.
L'opérateur énergétique privé DTEK a de son côté fait savoir sur Telegram que trois de ses sous-stations de transformateurs avaient été détruites ou endommagées à Kiev.
- Zelensky à Varsovie avant un sommet de l'Otan -
Ces frappes surviennent à un moment où sur la ligne de front dans l'est l'armée russe grignote du terrain depuis des mois et tente de profiter des difficultés de l'armée ukrainienne à regarnir ses rangs et à obtenir davantage d'armes et de munitions de la part des Occidentaux.
Ces attaques ont aussi lieu à la veille de la réunion de l'Otan aux Etats-unis, où il sera largement question du soutien fourni par cette alliance à Kiev mais aussi des incertitudes que font peser dessus les élections américaines à venir et l'éventuelle victoire de Donald Trump.
Ce dernier a dit à plusieurs reprises qu'il mettrait un terme à la guerre dans des délais très courts, ce qui implicitement se ferait au détriment des Ukrainiens qui résistent à l'invasion russe depuis bientôt deux ans et demi.
Volodymyr Zelensky est arrivé lundi à Varsovie, avant de se rendre à ce sommet à Washington.
Dans le même temps, le Premier ministre indien Narendra Modi est attendu à Moscou lundi après-midi. Cet allié traditionnel des Russes n'a pas explicitement condamné l'offensive contre l'Ukraine entamée en février 2022 et s'abstient de voter les résolutions de l'ONU contre la Russie.
Outre les victimes tuées par les missiles, cinq personnes ont perdu la vie quand leur voiture a sauté sur une mine sur une route forestière dans la région de Kharkiv (nord-est), ont annoncé les autorités locales, affirmant que l'engin avait été posé par les Russes.
A.M.Ruiz--ESF