Les greffes de reins sont synonymes d'économies en santé, selon une association
L'association de patients atteints de maladies rénales Renaloo demande aux pouvoirs publics d'accélérer les greffes de reins, une mesure qui aurait un effet positif pour les finances publiques puisque les greffes permettent de stopper les très coûteuses dialyses.
La transplantation du rein (3.525 réalisées en 2023) "est de loin le traitement de suppléance (du rein) le plus efficient, pour les patients comme pour le système de santé", a plaidé l’association jeudi lors d’une conférence de presse.
Par rapport à la dialyse, qui représente aujourd'hui un coût annuel de 3,6 milliards d’euros pour 57.000 patients, "elle améliore la qualité et l’espérance de vie" des malades, et "est beaucoup moins coûteuse", a-t-elle ajouté.
Selon ses chiffres, la France pourrait parvenir à réaliser 200 millions d'euros d'économies sur cinq ans si elle adoptait les pratiques de la Catalogne en ce qui concerne les prélèvements sur donneurs décédés, a indiqué Renaloo.
L’Assurance maladie elle-même estime que parvenir à 500 greffes supplémentaires par an, et améliorer le dépistage précoce des maladies rénales, pourrait générer environ 130 millions d’euros d’économies d’ici à cinq ans, a rappelé l’association.
Seulement 44% des insuffisants rénaux chroniques terminaux français sont greffés, contre 56% en Espagne, et 60% en Europe du nord, selon Renaloo.
Les patients qui ne sont pas greffés sont contraint d’avoir recours à la dialyse, un soin très coûteux (63.000 euros par patient pour un an) et pénible pour les malades, mais bien rémunéré pour les hôpitaux et les centres la pratiquant.
"C’est le traitement le plus rentable pour les établissements de santé", avec un risque de dérives et de "mauvaises pratiques" dans certains cas, a indiqué à la presse la présidente de Renaloo, Yvanie Caillé.
"Il y a des établissements qui inscrivent très tardivement des patients à la greffe, qui font des dialyses trop tôt à des patients (alors qu’elles ne sont pas encore nécessaires), ou bien qui font des dialyses d’urgence qui sont mieux rémunérées”, a-t-elle dit.
En mars, le parquet de Nancy a ouvert une enquête préliminaire pour "homicides involontaires et blessures involontaires”, après une plainte contre X de Renaloo dénonçant des mauvaises pratiques dans le centre de dialyse de l’hôpital privé Nancy-Lorraine, appartenant au groupe Elsan.
Renaloo place de grands espoirs dans la réforme du financement de la dialyse, prévue par le budget 2024 de la Sécurité sociale, mais que le ministère de la Santé doit désormais mettre en œuvre.
G.Alamilla--ESF