El Siglo Futuro - Médicaments: vers un remboursement du Wegovy dans des cas d'obésité sévère

Madrid -
Médicaments: vers un remboursement du Wegovy dans des cas d'obésité sévère
Médicaments: vers un remboursement du Wegovy dans des cas d'obésité sévère / Photo: © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives

Médicaments: vers un remboursement du Wegovy dans des cas d'obésité sévère

Les autorités de santé ont ouvert la voie au remboursement en France de l'anti-obésité Wegovy, uniquement pour des patients atteints d'obésité sévère, un traitement de nouvelle génération tout juste commercialisé il y a deux mois dans l'Hexagone.

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Après une première décision en décembre 2022, la Haute autorité de santé (HAS) confirme son avis positif au remboursement uniquement auprès d'adultes à l'obésité marquée - au-delà d'un indice de masse corporelle de ≥ 35 kg/m² - et seulement après qu' un changement de régime alimentaire n'a pas suffi à lui seul à une perte de poids.

En outre, le traitement doit être suivi en complément d'un régime hypocalorique et d'une augmentation de l'activité physique, selon le cadre défini par la HAS.

Wegovy (sémaglutide) fait partie des analogues du GLP-1 (aGLP-1), une classe de médicaments qui mime une hormone intestinale et stimule la sécrétion d'insuline et procure une sensation de satiété.

Ce médicament n'est, à ce jour, pas inscrit au remboursement et son prix est donc fixé librement, comme dans la plupart de la quinzaine de pays où il est déjà commercialisé.

La décision finale d’inscription au remboursement reviendra aux ministres chargés de la Santé et de la Sécurité Sociale et sera publiée au Journal officiel.

La HAS a reconnu au Wegovy un service médical rendu "important", ce qui devrait lui assurer un remboursement de 65%.

En attendant une prise en charge, les prix pratiqués sont estimé "entre 9 et 12 euros par jour", selon la filiale française de Novo Nordisk.

Dans sa première évaluation il y a deux ans, l'autorité de santé avait rendu un avis positif pour des adultes âgés jusqu'à 65 ans, conditionné à la publication de nouvelles données qui ont démontré cette année un bénéfice cardiovasculaire chez des patients en situation d'obésité.

- Bénéfice cardiovasculaire reconnu -

"Le sémaglutide est le seul médicament ayant apporté la preuve d’un bénéfice cardiovasculaire", souligne la HAS, qui lève cette fois la restriction de l'âge.

Elle recommande que le Wegovy, qui cible une population estimée entre 1 et 2,1 millions de patients, ne soit prescrit "qu’après avis d’un spécialiste dans la prise en charge de l’obésité".

"Avec ce nouvel avis, notre objectif est d’obtenir dans les meilleurs délais un remboursement de Wegovy" dans les cas définis par la HAS, a réagi le fabricant danois Novo Nordisk dans un communiqué.

"Cela permettrait notamment d’assurer une prise en charge du traitement pour les patients actuellement en continuité de traitement jusqu’à fin janvier 2025, dans le cadre de l’accès précoce octroyé à Wegovy", ajoute le groupe pharmaceutique.

Ce dispositif a permis à plusieurs milliers de patients d'avoir accès au Wegovy avant son lancement commercial en France en octobre.

Ce médicament, qui consiste en une injection hebdomadaire avec un dosage progressif, a été autorisé par l'agence européenne du médicament début 2022 pour la gestion de l'obésité chez les adultes et depuis 2023 pour les adolescents de plus de 12 ans.

Les résultats suscitent l'enthousiasme puisque la perte de poids est, selon la HAS, aux alentours de 17%, mais son utilisation s'accompagne d'effets indésirables comme des nausées, des diarrhées ou encore des vomissements.

Selon la HAS, l’arrêt du traitement "peut être nécessaire notamment en cas d’absence d’efficacité", qu'elle définit notamment comme une perte de poids à 6 mois de moins de 5%, ou une absence de son maintien, ou encore la poursuite de la prise de poids.

L'agence de santé prévoit "une réévaluation systématique de la poursuite du traitement" au-delà de deux ans.

L'obésité touche désormais plus d'un milliard de personnes dans le monde, selon une étude publiée en mars dans la revue médicale britannique The Lancet.

Face à une demande internationale forte, Novo Nordisk investit en masse dans la production, des efforts qui ont permis, selon lui, "de tripler le nombre de patients traités par nos analogues du GLP-1 ces 3 dernières années (environ 11,5 millions de personnes dans le monde)".

M.Rubio--ESF