Haïti: les cas suspects de choléra continuent d'augmenter
Le nombre de contaminations au choléra continue d'augmenter en Haïti, selon un nouveau bulletin du ministère de la Santé publique obtenu mardi par l'AFP, alimentant les craintes d'un nouveau désastre dans ce pays déjà plongé dans une crise humanitaire et sécuritaire.
A la date de lundi, 606 cas suspects et 66 confirmés ont été recensés au total, selon ce bulletin. Soit une augmentation de 222 nouveaux cas suspects décomptés entre le 13 et le 17 octobre.
En outre, 22 décès ont été enregistrés dans des structures médicales.
Des cas suspects ont également été répertoriés dans de nouvelles régions de ce pays des Caraïbes, indique le bulletin, notamment dans les départements du centre, l'Artibonite et le Centre.
L'annonce de ce nouveau bilan survient au lendemain d'une réunion à l'ONU où le Conseil de sécurité a débattu de l'éventuel envoi d'une force internationale en Haïti pour faire face à la crise humanitaire et sécuritaire.
Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, a qualifié d'"absolument cauchemardesque" la situation en Haïti, caractérisée notamment par le blocage du principal terminal pétrolier par les gangs qui ne laissent pas sortir le carburant.
A la tribune des Nations unies, le ministre haïtien des Affaires étrangères Jean Victor Généus a affirmé avoir "la délicate mission de porter devant le Conseil de sécurité le cri de détresse de tout un peuple qui souffre et de dire à haute et intelligible voix que les Haïtiens et Haïtiennes ne vivent pas, ils survivent".
Alors que le nombre de cas de choléra continue d'augmenter, les manifestations ont repris à Port-au-Prince et dans les régions haïtiennes pour exiger notamment la démission du chef du gouvernement Ariel Henry.
Une manifestation de plusieurs centaines de participants a été dispersée lundi à coup de gaz lacrymogène non loin de l'ambassade des Etats-Unis.
Haïti avait connu entre 2010 et 2019 une épidémie de choléra, introduit par des Casques bleus, qui avait fait plus de 10.000 morts.
G.Alamilla--ESF