NBA: Victor Wembanyama, au centre du puzzle des Spurs
Le phénomène français Victor Wembanyama, défait pour son premier match NBA mercredi, est au coeur du projet de reconstruction sur plusieurs années des San Antonio Spurs, où il côtoie plusieurs jeunes talents.
Après une défaite inaugurale face à Dallas (126-119 mercredi), Wembanyama enchaîne vendredi (samedi à 02h00 heure de Paris) à domicile face aux Houston Rockets. Deux matches comme deux gouttes d'eau dans l'océan de travail qui attend les Spurs à long terme.
San Antonio n'a pas commencé son puzzle par les bords, mais par la pièce centrale, Victor Wembanyama (2,24 m), aux possibilités sans limites, drafté en première position au mois de juin.
Une bénédiction pour la franchise texane, habituée des victoires (5 titres entre 1999 et 2014), qui repart presque de zéro, après quatre saisons sans play-offs et une dernière place de la conférence Ouest au printemps, avec 22 succès en 82 rencontres.
"Avec un joueur comme Victor nous avons de meilleures perspectives", avoue le coach Gregg Popovich. "Mais cette année le facteur important pour valider ce développement ce sont des victoires. La victoire est désormais aussi importante que ne l'était l'apprentissage auparavant."
L'entraîneur légendaire de l'équipe texane, en place depuis 1996, a signé un nouveau contrat de 5 ans en juillet, et se projette à moyen-terme, malgré son âge (74 ans).
- "Laboratoire" -
Les Spurs font patiemment progresser une bande de jeunes joueurs talentueux depuis quelques années, et n'ont perdu aucun élément clef de l'effectif cet été.
Ils peuvent compter sur le superbe shooteur Devin Vassell (23 ans, 4e saison), sur le polyvalent Jeremy Sochan (20 ans, 2e saison), sur le pivot Zach Collins (25 ans, 6e saison, dont deux gâchées par des blessures), le tout encadré par l'ailier Keldon Johnson (24 ans, 5e saison dans le Texas).
Alors qu'ils auraient pu recruter des joueurs d'expérience, avec plusieurs vétérans disponibles cet été (dont le meneur Chris Paul, parti à Golden State), les Spurs font confiance à la bleusaille.
"Nous avons observé les premières années des derniers grands espoirs avant Wembanyama, comme Blake Griffin, ils avaient été entourés trop tôt de joueurs d'expérience sans que cela ne fonctionne. Avec Victor on veut prendre notre temps, peut-être faire venir des vétérans plus tard", explique un membre du club.
"Les jeunes, c'est une manière de créer une ambition collective", ajoute Jacques Monclar, ex-coach et joueur international consultant pour beIN Sports.
"Ils construisent une équipe. C'est un laboratoire pour Victor, mais pas seulement pour lui. Ce sera une bonne petite équipe si ça se met en route."
Premier chantier pour l'an I de Wembanyama, la défense, catastrophique la saison dernière sans le géant français. "Il ne se passera rien sans défense", tonne Popovich.
"J'ai beaucoup appris depuis que je suis ici, notamment en défense, où je découvre un nouveau rôle", indique "Wemby".
"J'aime apprendre, ça s'annonce prometteur. On a rapidement progressé (en pré-saison). Les possibilités de cette équipe en défense sont infinies. Avec les années, ce sera de mieux en mieux."
Wembanyama, titulaire d'un contrat de quatre ans, peut se projeter dans cette équipe réputée pour la progression de ses joueurs, dont son ancien intérieur entré au Hall of Fame Tim Duncan, qui a passé sa carrière entière au Texas (de 1997 à 2016).
Une ambition à long terme rattrapée par son envie de gagner son premier match très vite, peut-être contre Houston vendredi.
J.Suarez--ESF