El Siglo Futuro - Sur la route des Jeux: Pour Camille Lecointre et Jérémie Mion, "dans neuf mois, ça y est !"

Madrid -
Sur la route des Jeux: Pour Camille Lecointre et Jérémie Mion, "dans neuf mois, ça y est !"
Sur la route des Jeux: Pour Camille Lecointre et Jérémie Mion, "dans neuf mois, ça y est !" / Photo: © AFP/Archives

Sur la route des Jeux: Pour Camille Lecointre et Jérémie Mion, "dans neuf mois, ça y est !"

Tous deux ex-champions du monde, Camille Lecointre et Jérémie Mion viseront l'or aux JO-2024 en 470, discipline désormais mixte de la voile. Jusqu'aux Jeux de Paris, la barreuse originaire du Havre et son équipier racontent leur parcours à l'AFP.

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Dans ce sixième épisode, ils reviennent sur leur victoire lors du test-event du mois de juillet et sur la façon dont cette épreuve les a fait pleinement entrer en année olympique.

. La vitesse, le nerf de la guerre

Camille Lecointre: "Sur l'eau, ce qui a payé au test-event, c'est d'avoir été réguliers. On est restés confiants même quand les débuts ont été difficiles et on a su prendre jour après jour. Ca fait un peu cliché, mais c'est quand même une règle qui marche bien (sourire). Et puis on commence à être pas mal en vitesse, dans plusieurs conditions de vent."

Jérémie Mion: "La vitesse, c'est quelque chose qu'on bosse toujours. C'est le nerf de la guerre. Il faut aller plus vite que les autres, qui progressent aussi. C'est sans fin. Par exemple, on était bien aussi en vitesse aux Championnats du Monde. Contrairement au test-event, ça n'était pas un objectif et on a fini loin au classement (20e, NDLR), mais c'était quand même intéressant d'y être. On était conscients que ça pouvait être compliqué et ça l'a été. Derrière, l'enjeu c'était de ne pas en sortir abimés, de rester lucides et de comprendre qu'on n'avait pas perdu notre temps. Ca nous a confirmé des axes de travail, comme les départs."

. Distance de sécurité

Lecointre: "Le test-event, ça a aussi vraiment été une super expérience, une répétition à un an des JO. Les Jeux à la maison, c'est spécial et différent de ce qu'on a pu vivre ailleurs. Il y a plus de sollicitations, plus d'encouragements mais aussi plus de pression, avec plus de proches qui seront sur place. On a été confrontés à ça et c'est difficile à gérer. C'est plus dur de se mettre dans une bulle de compétition alors qu'on est à la maison. Donc ça se prépare, on en parle déjà, on réfléchit, on essaie d'imaginer comment ça va se passer.

Je sais que pour moi ça va être un gros dossier, de savoir rester dans cette bulle compétitive alors que j'aurai les enfants pas très loin. Je réfléchis à l'idée d'avoir les proches et les enfants à une distance qui m'empêchera de les rejoindre tous les soirs, comme une distance de sécurité (rires). Mais sur la journée de repos, on doit pouvoir se voir parce que pouvoir se ressourcer comptera aussi. C'est important de savoir qu'ils sont occupés, qu'ils vont bien et que chacun a son équilibre. On doit trouver ce qui permettra d'être libre d'esprit et en même temps de pouvoir profiter du fait que les proches peuvent nous booster et nous soutenir s'il y a un moment difficile."

. "Super court" avant les Jeux

Mion: "La suite, c'est une saison encore très dense, avec le Mondial cette fois placé avant les Jeux. A partir de fin février, on aura en gros une régate tous les mois. Mais le Mondial sera le seul évènement vraiment ciblé. Le reste, ça sera du travail."

Lecointre: "Il reste neuf mois avant les Jeux, c'est super court. On se revoit il y a un an faire nos premiers bords ensemble ici, à Marseille. Ca fait très peu de temps. Et dans neuf mois, ça y est, c'est les Jeux ! On est plutôt contents de la feuille de route, de notre progression. On doit encore se qualifier, même si l'arrêt du duo Machetti-Retornaz (leurs principaux rivaux français, NDLR) nous a quand même enlevé une épine du pied. Ca change un peu la façon de se préparer mais, de toutes façons, on n'attend pas les qualifications. On bosse comme si on était qualifiés."

Propos recueillis par Stanislas TOUCHOT

M.F.Ortiz--ESF