L1: Veretout "rêve de soulever un trophée sur le Vieux-Port" avec l'OM
"Mon rêve c'est de soulever un trophée sur le Vieux-Port": dans un entretien avec l'AFP, le milieu de terrain de l'OM Jordan Veretout explique pourquoi son club, regonflé par l'arrivée de Gennaro Gattuso, peut encore être ambitieux malgré un début de saison chaotique.
Q: Comment avez-vous vécu les incidents de dimanche et le report du match contre Lyon ?
R: "Ca a été une triste soirée. On voulait jouer mais le contexte a rendu ça impossible et on le comprend, c'était la bonne décision. Même s'il y a une rivalité, même un peu de +haine+ entre guillemets, ça doit rester correct. Mais là c'était inadmissible. On a vu le visage de Fabio Grosso, personne ne vient jouer un match pour recevoir des pierres. On voulait enchaîner mais c'est comme ça. On s'est reconcentrés, on a bien bossé cette semaine pour préparer Lille. On est de mieux en mieux, ça se voit à chaque rencontre. Ca sera donc encore un gros match au Vélodrome."
Q: Quel rôle a joué Gennaro Gattuso dans cette montée en puissance ?
R: "Il nous a apporté un peu de tout, sa grinta, sa rigueur, de la confiance... Même si tout n'est pas parfait, on sent qu'il y a une dynamique, un autre état d'esprit. On est sur le bon chemin, il faut continuer à bosser. De toutes façons, on commence à le connaître un peu, on sait qu'il ne nous lâchera pas (rires)."
Q: De votre côté, vous retrouvez un poste plus avancé. Cela vous convient ?
R: "Bien sûr ! Mon jeu c'est ça, c'est d'être plus haut sur le terrain, me projeter vers l'avant, accompagner les actions. Depuis que je suis à Marseille, on me donnait un autre rôle. Je ne critique pas, j'ai beaucoup appris, beaucoup progressé. Mais c'est sûr que mon jeu est basé sur la projection, la dernière passe, marquer des buts. Le coach me connaît d'Italie, il sait où me mettre. En jouant comme ça, je suis amené à être dans la surface, à avoir des ballons de but. Ensuite, il faut faire le geste juste, le tir, la passe. Depuis deux ou trois matchs, ça revient un peu, je n'ai pas tout perdu (sourire)."
Q: Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné avec Marcelino ?
R: "On ne va pas cracher sur l'ancien coach, ni sur personne. Il avait un autre système, une autre philosophie et on était quand même en haut de tableau. Mais c'était à l'opposé de ce qu'on faisait avant avec Tudor et on a eu du mal à entrer dans son schéma. On ne jouait pas comme il le voulait. C'est comme ça, chacun a apporté ce qu'il pouvait."
Q: Comment avez-vous vécu la crise traversée par le club ?
R: "C'est sûr que ça chamboule, on ne peut pas dire le contraire. Ca a été une période bizarre, on n'était pas dans la normalité. Mais nous, on devait simplement aller sur le terrain. Pancho (Abardonado, entraîneur intérimaire, ndlr) nous a rappelé qu'on portait le maillot de l'OM et qu'on devait tout donner."
Q: Mais la normalité existe-t-elle vraiment à l'OM ?
R: "A Marseille il faut parfois s'attendre à ça. Mais c'est aussi ce qui te fait venir ici ! Le stade toujours rempli, l'ambiance, sortir dans la rue et voir les gens heureux quand tu gagnes ou tristes si tu perds... Moi ça me convient parfaitement, je suis très heureux ici. Ce que représente ce club, les supporters, mouiller le maillot pour eux, c'est top ! Ca fait la beauté de l'OM."
Q: Est-ce qu'avec tous ces soubresauts, vos objectifs restent atteignables ?
R: "Encore heureux ! On est l'OM, les objectifs en championnat sont clairs et on veut aller le plus loin possible en Ligue Europa, pourquoi pas la gagner. On a l'effectif pour. Mais attention, aujourd'hui on n'est pas là où on voudrait. Il ne faut pas paniquer, rester confiants et encore s'améliorer. A la fin, on sera dans les clous."
Q: Est-ce que l'OM peut rêver d'un titre, enfin ?
R: "Je suis venu pour ça aussi, soulever un trophée. C'est très difficile mais c'est possible. J'ai vécu ça avec la Roma et ici ce serait multiplié par 10. Aller en ville, être dans la foule des supporters, on en rêve tous. Mon rêve c'est de soulever un trophée sur le Vieux-Port et c'est celui de beaucoup d'autres dans le vestiaire."
Propos recueillis par Stanislas TOUCHOT
B.Vidal--ESF