El Siglo Futuro - Sur la route des Jeux: "Mon corps, c'est mon outil de travail", explique Romane Dicko

Madrid -
Sur la route des Jeux: "Mon corps, c'est mon outil de travail", explique Romane Dicko
Sur la route des Jeux: "Mon corps, c'est mon outil de travail", explique Romane Dicko / Photo: © AFP/Archives

Sur la route des Jeux: "Mon corps, c'est mon outil de travail", explique Romane Dicko

Jusqu'aux JO-2024, la judoka Romane Dicko, médaillée de bronze des Jeux de Tokyo, raconte son parcours à l'AFP. Dans ce septième épisode, celle qui est en lice dimanche à Montpellier pour défendre son titre de championne d'Europe, raconte la gestion du poids dans sa catégorie des +78 kg.

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"La plus légère des filles doit être à 92 kilos et il y a aussi des filles qui font 180 kilos. Quand tu combats chez les lourdes, tu sais que tu peux tomber sur des gabarits comme ça et il faut être prête à les affronter."

"Les filles qui sont plus lourdes ont souvent un judo beaucoup plus en puissance. Elles seront peut-être moins dynamiques et vont moins bouger sur le tapis mais elles vont être beaucoup plus en force."

Contrairement aux autres catégories de poids du judo, celle des +78 kg n'a pas de limite supérieure. Malgré tout, les judokas doivent quand même entretenir un poids de forme, celui qui leur permet de s'exprimer au mieux sur le tatami, explique-t-elle.

"Le poids de forme de chacune dépend vraiment de son style de judo. Certaines vont être bien à 140 kilos, d'autres à 95 kilos. Mon poids idéal, c'est maximum 120 kilos. Après si je peux descendre un peu plus en dessous, c'est mieux. Par exemple lors de ma victoire aux Championnats du monde 2022, j'étais à 118 kilos, j'étais un peu plus sèche. Mais là (pour les Championnats d'Europe), si j'arrive à 120 kilos, c'est parfait."

"C'est un poids dans lequel je sais que je serai dynamique, performante et efficace sur le tapis. En général pour redescendre au poids, j'ai 2-3 kilos à perdre, quatre quand j'ai un peu trop mangé l'été."

- Dynamisme et mobilité -

"Je ne pense pas que plus je serai lourde, plus je serai performante, loin de là. Donc c'est important avant la compétition de faire un régime pour récupérer mon poids de forme, même si je ne suis pas à 100 grammes près. Ma force comparé aux autres filles de ma catégorie de poids, c'est mon dynamisme et ma mobilité des appuis, donc je sais que si je suis à +5 ou +10 kg, je ne serai vraiment pas efficace."

Mais si son poids est une force dans son sport, il lui vaut également parfois des commentaires sur les réseaux sociaux. Récemment, elle avait répondu à un utilisateur d'Instagram qui avait tenu à lui faire remarquer qu'il l'a trouvait "en surpoids".

"Ca me fait juste rire parce que je me dis que c'est quelqu'un qui s'ennuyait chez lui, mais il ne m'a rien appris de nouveau. En fait, si je me montre en story en brassière, en short, c'est que je sais à quoi mon corps ressemble. Donc ça me fait plus sourire qu'autre chose. Je me dis qu'il est sans doute plus mal dans sa peau que moi. Ca ne me touche pas."

"Après, le débat sur le poids, on peut l'avoir pendant longtemps. Je me dis juste que j'ai un poids qui permet d'être performante, que je sois en surpoids ou en sous-poids, peu importe tant que je suis bien avec et que j'arrive à faire mon sport et mon métier, je m'en fous."

"Mon corps, c'est mon outil de travail donc il faut que je m'en serve de la meilleure des manières. S'il faut que je prenne cinq kilos pour être performante, je prendrai cinq kilos, si je dois en perdre dix, j'en perdrai dix et voilà. Mon poids, c'est vraiment une façon pour moi de performer. Tant que je peux performer, ça m'est égal."

Propos recueillis par Diane FALCONER

T.Álvarez--ESF