El Siglo Futuro - Biathlon: Simon pour confirmer, entre hiver en cristal et été en solo

Madrid -
Biathlon: Simon pour confirmer, entre hiver en cristal et été en solo
Biathlon: Simon pour confirmer, entre hiver en cristal et été en solo / Photo: © TT News Agency/AFP/Archives

Biathlon: Simon pour confirmer, entre hiver en cristal et été en solo

Devenue à la fois N.1 mondiale et championne du monde l'hiver dernier, Julia Simon se sait attendue pour la nouvelle saison de biathlon, à partir de samedi à Östersund (Suède), dans un contexte particulier, opposée sur le terrain judiciaire à sa coéquipière de retour de maternité, Justine Braisaz-Bouchet.

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"Forcément, je sens bien qu'il y a de l'attente, il y en a aussi de mon côté, j'ai envie de montrer que ce n'était pas un coup de chance", assume Simon après un hiver précédent "riche en émotions, très épuisant émotionnellement". "Quand on vit ces émotions-là, on a envie de les revivre, je me suis entraînée pour ça."

Deux relais mixtes, l'un associant deux biathlètes et l'autre quatre, sont programmés pour la reprise samedi, à la veille de la première course individuelle. Simon et Braisaz-Bouchet, qui fait elle son retour à la compétition après sa première grossesse et une saison blanche, ne feront pas équipe pour cette rentrée : la N.1 mondiale est engagée dans le premier (avec Claude), et la championne olympique 2022 de la mass start dans le second (avec Fillon-Maillet, Jacquelin et Jeanmonnot).

- "Pas un groupe d'amies" -

C'est début juillet, quelques mois après le point final de sa saison ponctuée d'un premier titre individuel de championne du monde, en poursuite, et d'un premier gros globe de cristal, qu'on apprenait que Simon (27 ans) était visée par deux plaintes pour fraude à la carte bancaire, dont une déposée par Braisaz-Bouchet, pour des faits présumés remontant à l'été 2022.

Depuis, Simon conteste fermement ces accusations et a elle-même porté plainte contre X pour usurpation d'identité.

L'affaire pèse-t-elle sur le quotidien partagé de l'équipe de France ?

"A un moment donné, il faut qu'on soit professionnel, et on l'est tous. On est des collègues de travail, on n'est pas un groupe d'amies, on n'a pas choisi les personnes avec qui on est, c'est un objectif commun qui nous réunit", répond Simon à l'AFP.

"Ce n'est pas facile" de ne pas se laisser parasiter, admet-elle. "Mais je pense que je gère du mieux possible, comme je peux. Ca ne m'a pas empêchée de performer l'hiver dernier, et j'espère que ça ne m'empêchera pas cette année."

"C'est une affaire privée, qui n'a pas sa place ni dans le collectif, ni dans mon projet sportif, évacue Braisaz-Bouchet. Pour répondre simplement, je ne suis pas inquiète pour cet hiver."

"On fait bien la part des choses, cadre l'entraîneur des Bleues Cyril Burdet auprès de l'AFP. Il y a une affaire en justice. Nous, on est là pour faire du sport et s'entraîner. Aujourd'hui, je pense que le groupe a retrouvé une forme de sérénité."

- "Les armes pour faire face" -

Dans ce contexte, la préparation d'avant-saison de Simon s'est faite très largement en solitaire, à l'écart des rassemblements successifs des Bleus jusqu'à mi-septembre, parfois en compagnie des biathlètes norvégiennes. Un été en solo qu'elle dit avoir apprécié, après une coupure plus longue qu'à l'accoutumée, "un bon mois et demi" passé notamment "à bricoler dans son atelier" de menuiserie.

"J'ai eu un gros coup de fatigue à la fin de la saison, et du coup, je me suis vraiment écoutée. J'avais besoin de prendre mon temps pour repartir. Ca m'a fait du bien d'être toute seule à la reprise, de ne pas avoir le côté effet de groupe où tu as l'émulation mais aussi la comparaison, raconte la Savoyarde. Quand tu as l'étiquette de N.1, on veut te battre, mais comme j'étais toute seule, personne ne voulait me battre, je faisais ma vie, ça a été bénéfique pour moi."

"Ca amène des doutes de faire aussi longtemps loin d'un groupe, convient-elle. Où est-ce que je me situe ? Est-ce que j'ai encore le niveau ? Quand j'ai retrouvé le groupe, ça m'a fait du bien de répondre à ces questions-là, et de voir que je n'étais pas larguée derrière."

De cette préparation inhabituelle, "c'était un choix concerté et assumé", résume Burdet. "Depuis qu'elle est de retour, je la trouve dans le bon timing. Et lucide par rapport aux attentes qui vont être forcément plus importantes que l'année dernière à la même époque."

"En même temps, elle a vécu toute une saison avec des attentes qui n'ont fait que grandir, et ça l'a plutôt boostée que perturbée, rappelle-t-il. Je pense qu'elle a les armes pour faire face."

M.Aguado--ESF