L1: Jonathan Gradit, le sous-coté devenu "symbole" de Lens
Solide en toute circonstance, décisif lors de la dernière journée mais jamais mis en avant, Jonathan Gradit incarne les valeurs de Lens à tel point qu'il est le "symbole" de son club, qui se déplace à Clermont samedi (17h00) lors de la treizième journée de Ligue 1.
De tous les joueurs du championnat de France, il est sans doute l'un des plus sous-cotés. Qui d'autre que les supporters des Sang et Or connaissent Jonathan Gradit ?
Le défenseur axial droit, qui fête son 31e anniversaire vendredi, mérite pourtant plus de reconnaissance tant il est constant dans l'effort, bon quel que soit le niveau de l'adversaire des Lensois, 6e avec seize points.
Le natif de Talence ne crève jamais l'écran mais participe grandement à la solidité défensive retrouvée des siens, qui n'ont pas encaissé le moindre but lors de leurs quatre dernières rencontres.
En amont de son match contre Clermont (17e, neuf points) au Stade Gabriel-Montpied, le club artésien a réussi une spectaculaire remontée au classement, passant de la dernière place à la sixième grâce à une série de sept matches sans défaite.
- "Générosité, dépassement de soi, progression" -
Sa dernière victoire, le club du bassin minier la doit justement à Jonathan Gradit, qui a fait plier Marseille (1-0) à la dernière minute du temps réglementaire en surgissant pour couper un corner de la tête.
Pour une fois, c'est vers lui que les projecteurs se sont tournés. Mais "Jo'" n'a pas su comment réagir, incrédule. "Je ne savais pas trop quoi faire, à l'image de ma célébration, c'était un peu catastrophique, je n'étais pas préparé à ça", raconte-t-il.
Il a fini entouré par tous ses coéquipiers, banc compris, venus partager leur joie avec ce taulier du vestiaire lensois. "Tout le monde est venu, était content pour moi, ça montre que je suis apprécié, et ça me fait plaisir, souffle-t-il dans un sourire. Il n'y a pas eu de célébration, j'ai appelé tout le monde pour ne pas être ridicule. Je ne suis pas habitué, j'étais pris par l'émotion, j'avais presque les larmes aux yeux, j'essayais de rester moi-même."
C'est-à-dire un joueur discret, travailleur, accrocheur, qui se fond dans le collectif. Bref, l'archétype du joueur qu'apprécie l'entraîneur Franck Haise.
"Le but de Jonathan Gradit est un symbole, loue le Normand. Il est là depuis la Ligue 2. On n'a pas toutes les qualités, mais on en a un certain nombre. Jonathan Gradit a ces qualités (...) de générosité, de dépassement de soi, de progression. C'est un joli clin d'œil."
- Très solide en C1 -
Au club, le travail du joueur formé par les Girondins de Bordeaux est très apprécié, comme en témoigne la prolongation de son contrat jusqu'en 2026 signée en début d'année.
Arrivé dans l'Artois à l'été 2019 en provenance de Caen, où il évoluait dans un système à quatre défenseurs, le N.24 est l'un des quatre joueurs de l'effectif actuel à avoir évolué en Ligue 2 avec le club.
Débute alors son ascension avec les Sang et Or, vers l'élite d'abord, puis ses sommets à l'issue de la saison passée où Lens termine deuxième. Vient enfin l'accession à la compétition de clubs suprême: la Ligue des champions.
Même parmi les étoiles, Gradit ne pâlit pas. Bien au contraire. "La perceuse", comme il est surnommé affectueusement, a été l'un des meilleurs joueurs de son équipe à Séville (1-1), puis à domicile contre Arsenal (victoire 2-1) et face au PSV Eindhoven (1-1), repoussant les assauts d'ailiers pourtant réputés.
Si Lens semble avoir atteint son plafond à Eindhoven, perdant le match retour (1-0), Gradit continue de repousser le sien, sans faire de bruit.
C.Abad--ESF