JO d'hiver 2030: le CIO débarque à Paris, semaine cruciale pour les Alpes françaises
A huit mois des JO de Paris, le président du CIO Thomas Bach débarque à Paris cette semaine pour une commission exécutive lors de laquelle sera décidée d'écarter ou non la candidature des Alpes françaises pour les JO d'hiver 2030.
Malgré la proximité de cette réunion avec les JO d'été en France, ce sont bien les JO d'hiver qui devraient être au cœur de l'attention de cette commission qui se tient dans la capitale française de mercredi à vendredi.
C'est d'ailleurs la question qui taraude le microcosme olympique français ces dernières semaines: la France va-t-elle réussir à faire la passe de deux?
Après avoir obtenu l'organisation des JO d'été pour 2024, elle saura mercredi si elle est encore dans la course pour organiser des JO d'hiver six ans plus tard. Une étape décisive.
- "Gros clients" -
Selon le programme prévisionnel du CIO, la commission du futur hôte pour ces Jeux d'hiver présentera mercredi ses recommandations aux membres de la commission exécutive pour les éditions 2030 et 2034.
Salt Lake City, qui a déjà organisé des JO d'hiver en 2002, a fait connaître "sa préférence pour 2034", et n'a pas de concurrent connu, avait assuré Karl Stoss mi-octobre à Bombay (Inde), le président autrichien de cette commission.
Restent donc en lice pour 2030, les candidatures suisse, française et suédoise, "trois gros clients", selon une source proche du mouvement olympique français.
Le CIO va choisir d'entrer ou non dans une "phase de dialogue", avec un ou plusieurs candidats, signifiant officiellement pour la ou les candidatures écartées de ce dialogue, la fin du rêve. Une décision particulièrement attendue donc du côté français, le président du Comité olympique français David Lappartient, ayant multiplié les déclarations faisant état de sa "confiance" quant à la réussite du projet porté par les deux régions françaises, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur.
"Clairement, s'ils ne sont pas choisis, ce serait une petite claque. Le dossier français est solide, mais les deux autres aussi. Ça risque d'être serré", pronostique cette source proche du mouvement olympique. Quelques rares voix se sont élevées timidement en France
Mais la venue de Thomas Bach à Paris ne peut se dissocier des JO parisiens, qui devraient constituer bien plus qu'une toile de fond pour le dirigeant allemand lors de son passage.
- Polémique sur les transports -
Le président du CIO va en effet atterrir à Paris en pleine polémique sur le sujet très sensible des transports, et une passe d'armes assez corsée dans les hautes sphères. La maire de Paris Anne Hidalgo a en effet jeté un très gros pavé dans la mare en affirmant mercredi que les transports franciliens ne seront pas "prêt" pour les JO. Une pique qui a déclenché l'ire de la présidente de région Valérie Pécresse, du ministre des Transports Clément Beaune et de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, fissurant l'union sacrée -certes fragile- qui régnait depuis plusieurs mois autour des JO.
Propos "honteux", "trahison politique", pour Clément Beaune, "politique politicienne sur le dos des JO" pour Amélie Oudéa-Castéra... L'ambiance entre l'édile parisienne et les membres du gouvernement semble glaciale, en pleins préparatifs de ces JO.
Thomas Bach devrait en discuter avec Anne Hidalgo assez vite: le président du CIO doit inaugurer dès mardi dans la soirée le nouveau look olympique de l'Hôtel de ville avec la maire de Paris, mais aussi Tony Estanguet, le patron du comité d'organisation des JO (Cojo).
Pour le reste, l'agenda de Thomas Bach comporte beaucoup d'interrogations. En dehors de sa présence annoncée à un sommet des villes olympiques à l'hôtel Pullman Tour Eiffel en début de semaine, et d'une très probable visite du village olympique vendredi, rien n'a filtré sur une éventuelle rencontre avec Emmanuel Macron qu'il avait croisé lors d'une visite en juin.
B.Vidal--ESF