MotoGP: Quartararo attend mieux de Yamaha en 2024 car il n'a "pas d'années à perdre"
Au terme d’une saison 2023 qu’il présente comme "la plus dure de sa carrière", le Français Fabio Quartararo, champion du monde 2021 de MotoGP, se projette déjà sur 2024. Le pilote niçois attend mieux de Yamaha car il n'a "pas d'années à perdre".
QUESTION: Quel bilan tirez-vous de votre saison ?
REPONSE: "Je savais que ça risquait d’être une saison difficile mais je ne pensais pas que ça serait à ce point. J’ai très mal vécu la première partie de la saison car je m’attendais à beaucoup mieux. Je n’ai pas su tirer le maximum de ma moto. Parfois on a été malchanceux mais on a aussi fait beaucoup trop d'erreurs. La deuxième partie de saison a été meilleure car nos attentes étaient plus basses, on visait le Top 5 ou le Top 7 et on ne regardait pas que la victoire. Cette saison a été la plus dure de ma carrière en MotoGP, sans hésitation. Mais j’ai beaucoup appris. C’est surtout dans les moments difficiles qu’on apprend donc je suis persuadé que ça me servira dans le futur."
Q: Avez-vous eu du mal à accepter de ne plus vous battre pour la victoire ?
R: "Oui cela a été dur. Quand on se bat tout le temps pour le championnat et qu’on se retrouve à se battre pour faire des Top 10 c’est frustrant... Mais ça fait partie du jeu et je pense qu’on a réussi à bien s’adapter et à redresser la tête en deuxième partie de saison. On a réussi à faire de bons résultats sur la tournée asiatique avec deux troisièmes places et surtout, on était rapide. Mais pour l’année prochaine il faudra vraiment qu’on fasse un grand pas en avant pour se battre régulièrement pour ce genre de positions."
Q: Qu’attendez-vous du test de fin de saison mardi ?
R: "On a essayé le premier prototype de la moto de la saison prochaine à Misano en septembre et ce n’était pas un bon test. Pour celui de Valence, je n'ai pas beaucoup d'attentes car il n'y aura pas de nouveauté sur le moteur, même si on va essayer quelques pièces. On verra vraiment le potentiel de la moto aux tests de début d’année en Malaisie et au Qatar. Il faut trouver une solution sur le moteur et l’aérodynamique. Il va falloir trouver plus de puissance et ensuite des petits détails pour s'améliorer."
Q: Il vous reste un an de contrat chez Yamaha, quand déciderez-vous de votre avenir ?
R: "Déjà, il va vraiment falloir s'améliorer en 2024. Je n'exige pas de remonter au niveau des autres, mais au moins de se rapprocher le plus possible pour ensuite, si le projet est bon, rester en 2025. Ou pas. Si la moto ne fonctionne pas bien en 2024, cela mettra un gros point d’interrogation sur mon futur chez Yamaha. Je vais attendre un peu, je ne vais me précipiter pour prendre ma décision, mais je ne veux pas attendre septembre non plus. Je ne me fixe pas de date butoir pour décider, ça dépendra de beaucoup de choses, des tests de février, du feeling que j’aurai sur la moto, son potentiel. Yamaha est en train d’embaucher énormément de personnes pour faire évoluer la moto, mais combien de mois, combien d’années ça va prendre, c’est aussi une grande question. Moi je n’ai pas d’années à perdre, je veux être au meilleur niveau dès le début de la saison."
Q: L’équipe Yamaha reste-t-elle votre priorité ?
R: "C'est difficile à dire... Mon égo veut ramener Yamaha tout en haut pour être de nouveau champion du monde avec eux, mais pour moi, il n’y a pas vraiment de priorité pour Yamaha. Je veux choisir le meilleur projet pour gagner à nouveau en MotoGP. Ce qui est sûr, c’est que je veux un projet qui soit au top niveau. Je sais que Yamaha travaille très dur pour ça, je sais qu’ils font pas mal de choses qu’ils n’avaient jamais fait avant donc c’est motivant. Ca fait plaisir de voir qu’ils font beaucoup d’efforts et qu’ils travaillent jour et nuit pour me garder et pour avoir une meilleure moto."
Propos recueillis par Nicolas BLASQUEZ
R.Salamanca--ESF