L1: Nantes débarque Aristouy et attend Gourvennec
Sur une mauvaise pente en championnat, le FC Nantes a décidé mercredi de se séparer de son entraîneur, Pierre Aristouy, qui devrait être remplacé dans la journée par un autre ancien de la "maison jaune", Jocelyn Gourvennec.
"Le FC Nantes annonce la suspension des fonctions d'entraîneur de l'équipe professionnelle de Pierre Aristouy et de son staff à compter de ce matin", écrivent les Canaris dans un communiqué.
"Le club annoncera dans la journée le nom de son remplaçant", ont-ils ajouté.
Malgré les remerciements d'usage, le laconisme de la communication illustre bien à quel point la situation d'Aristouy a toujours été précaire sur un banc qui a vu défiler 22 entraîneurs en 22 ans.
Formé à Nantes dont il a porté le maillot de 1999 à 2004, Aristouy était revenu au club en 2017 pour s'occuper de la réserve, puis des U19, avec un succès certain.
Nommé comme intérimaire à quatre journées de la fin, la saison dernière, après le limogeage d'Antoine Kombouaré, il avait miraculeusement sauvé la place de Nantes dans l'élite avec une victoire (1-0) contre Angers, déjà relégué depuis belle lurette, lors de la 38e et dernière journée.
- "L'ADN du FCN" -
Nantes avait ensuite beaucoup hésité à le confirmer dans ses fonctions en raison de sa relative inexpérience, avant de lui offrir finalement un contrat de deux ans.
"Pierre, c'est l'ADN du FCN", avait alors clamé Franck Kita, directeur général délégué du club, après avoir convaincu son père et président Waldemar Kita de faire confiance au bizut de 43 ans.
"L'ambition est de retrouver un projet et une identité de jeu nantais, c'est-à-dire une culture, un état d'esprit, ces valeurs propres à notre club", avait-il ajouté.
Deux défaites lors de deux premières journées avaient pourtant immédiatement remis Aristouy sur la sellete.
Mais son équipe avait ensuite semblé redresser la barre avec quatre victoires, deux nuls et une défaite lors des sept journées suivantes pour remonter à une confortable 7e place.
Malheureusement, le soufflé est retombé et les Canaris n'ont pris qu'un point lors des quatre dernières journées avec, notamment une défaite 3-1 à Metz qui avait fait particulièrement mal.
"Je ressens beaucoup de colère, on a oublié les bases de ce jeu. On a fait preuve d'amnésie aussi par rapport à ce qu'on avait préparé cette semaine à l'entraînement. Je ne l'explique pas, j'en fais le constat", avait admis l'entraîneur, très dépité, après ce match.
- Gourvennec à la relance -
Un 0-0 sans saveur contre Le Havre, dimanche, qui laisse le FCN au 11e rang en championnat, aura donc été son dernier match aux manettes, alors que se profilent deux matches à haut-risque: la réception de Nice (2e) et un déplacement au Parc des Princes pour défier le leader parisien.
Le report de 24 heures de la conférence de presse hebdomadaire, à vendredi, veille du match, avait déjà mis la puce à l'oreille des observateurs sur les tractations dans l'ombre.
La direction du club n'a d'ailleurs pas chômé puisque, selon une source proche du club, un accord de principe a déjà été trouvé avec Jocelyn Gourvennec, qui a évolué à la Beaujoire de 1995 à 1998, a ajouté la même source.
Gourvennec, avec un staff totalement renouvelé, doit même diriger sa première séance avec le groupe dès mercredi, a-t-elle poursuivi.
L'ancien meneur de jeu élégant avait fait des débuts d'entraîneur très prometteurs avec Guingamp en menant l'En-Avant du National (D3) à la Ligue 1, avec une victoire en Coupe de France (2014) et même un 16e de finale de Ligue Europa.
Son expérience à Bordeaux (2016-2018), un second passage à Guingamp et une saison sur le banc de Lille (2021-2022) ont ensuite été beaucoup plus contrastés.
Le technicien de 51 ans doit s'engager pour la fin de la saison et la saison prochaine, mais on sait qu'à Nantes les durées de contrat annoncées sont souvent bien loin de celles effectuées.
S.Lopez--ESF