Euroligue: Kemba Walker, des débuts discrets à Monaco
Avec 3,6 points en 11 minutes de moyenne par match, le quadruple All Star de NBA Kemba Walker, recrue vedette de Monaco cet été, fait des débuts discrets avec le club de la Principauté, qui reçoit jeudi l'Olympiakos en Euroligue.
L'arrivée de ce meneur de 33 ans en Principauté a été un joli coup pour le club, qui cherche à s'installer en Euroligue, une compétition privée où les places s'acquièrent difficilement.
La Roca Team dispose d'un budget de 27,5 millions, énorme pour le Championnat de France mais moyen en Europe, et ses infrastructures sont éloignées des standards, notamment sa salle.
Pour se faire accepter, la Roca Team doit donc taper fort à la fois sportivement et médiatiquement. Elle l'a fait sur le premier volet en se qualifiant pour le dernier Final Four à Kaunas et sur le second en obtenant la signature de Walker, le 21 juillet dernier.
Mais pour l'instant, l'expérience hors norme et la maîtrise du jeu de Walker ne se sont pas vues sur le terrain. Son genou notoirement fragilisé, la star a eu un faible impact lors des sept rencontres d'Euroligue disputées. À Madrid, contre le Real (73-91), le 16 novembre, il a par exemple manqué ses cinq tentatives à trois points en 12.35 de jeu.
N'ayant pu prendre part qu'à neuf rencontres de NBA entre novembre et janvier avec les Dallas Mavericks la saison dernière à cause de son genou, Walker a accepté de se remettre en question et de suivre un protocole de réathlétisation lourd et spécifique en Principauté.
Depuis quatre mois, tous au club reconnaissent sa capacité de travail et sa volonté de se donner une chance de rejouer au niveau international. Son retour s'est effectué dans les temps prévus, le 18 octobre dernier, dans l'antre de la Stark Arena de Belgrade, avec au bout une victoire contre l'Etoile Rouge (82-76), devant 19.123 spectateurs.
- Gros travailleur -
Ancien entraîneur du club serbe, le coach Sasa Obradovic sait que Walker - 781 matches en NBA - a signé à Monaco pour connaître ses ambiances-là et continuer à agrémenter son quotidien d'une dose d'adrénaline. D'ailleurs, il n'est toujours pas inscrit pour jouer en championnat de France.
"Il ne se plaint jamais et ne s'accroche pas à son CV", assure Obradovic, qui sait cependant qu'un mois et demi après son retour à la compétition il ne peut compter sur la meilleure version de Walker. "Mais c'est une très bonne personne, poursuit l'entraîneur. Il a les gènes du champion. L'avoir avec nous est très bien".
L'Américain est aussi soutenu par "tout un groupe qui apprécie son aura", explique le capitaine Yakuba Ouattara.
Comme à Vitoria (77-75) lors de la dernière journée où il a disputé près de 15 minutes, Monaco risque d'être privé de Jordan Loyd, jeudi soir contre l'Olympiakos. Alors Mike James, l'autre star américaine qui a précédé Walker en Principauté, aura à nouveau le poids du match sur ses épaules. Et Walker, un rôle essentiel à tenir auprès de lui.
"Kemba est une star qui a connu tellement de situations, d'entraîneurs, de tactiques, il a une telle expérience que sa vision et son opinion m'apportent beaucoup, expliquait récemment James à l'AFP. Tôt ou tard, ses paroles servent."
O.Aceves--ESF